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Non à l’exclusion des femmes musulmanes de la société

28 janvier 2012, 10:37, par La Louve

Ah bon ? Quel rapport avec une soi-disant sévérité envers l’Islam ?

Est-ce que tu nierais qu’il y a des pays où ça chauffe grave pour les nanas qui ne veulent pas se voiler ?

Demande aux Iraniennes comme ça s’est passé sous Khomeyni dans les années 80 (aujourd’hui c’est tjs hard mais ce n’est plus comparable) !!! Demande aux Saoudiennes comment ça se passe pour elle aujourd’hui !! Demande aux Afghanes sous les talibans.

En Iran sous la dictature du Shah les femmes étaient dévoilées de force s’il fallait, ensuite sous Khomeyni ça a été l’inverse.

Bref.

Le fond du sujet c’est islam/islamisme.

On a grand tort de faire de "l’islamisme" un problème religieux. C’est un problème politique puisque "l’islamisme "c’est une doctrine qui consiste à revendiquer le pouvoir politique temporel d’une communauté fondée et réunie sur et par telle ou telle forme de la religion musulmane.

C’est de dire que ce n’est pas le voile des femmes, le problème de fond (pour nous communistes), ce sont les régimes , quels qu’ils soient , soi-disant démocratiques ou islamiques, et leur lien avec le capitalisme, et l’absence de la prétendue pureté qu’ils revendiquent.

C’est l’islam en tant qu’institution en tant que force politique. MAIS JE PRECISE : comme pour le catholicisme avec l’Etat du Vatican et son bras armé dans la vie politique italienne la démocratie chrétienne,, comme pour le bouddhisme tibétain qui masque un régime esclavagiste féodal rétrograde et une attaque contre le facteur d’émancipation et de progrès que fut autrefois le régime maoïste (même si ce n’est pas le communisme que je souhaite et que je ne revendique pas non plus l’annexion d’une communauté par une autre, entendons nous bien) etc etc

Après on peut continuer à taper sur les femmes voilées, pas voilées... en expliquant que c’est ELLES le problème, dans les deux cas, pour ou contre, moi je dis que pour nous c’est un faux combat, que le vrai combat est ailleurs, et qu’on leur foute la paix à ces femmes, au lieu de toujours les stigmatiser, d’un côté ou de l’autre, car une loi comme ça en France, c’est une loi xénophobe, raciste c’est tout.

Une loi comme ça en Iran ou en Arabie Saoudite, où l’islam n’est QUE politique, où il est dominant, régnant, et n’est pas renvoyé au domaine de l’intime et du privé, se discuterait autrement, aurait évidemment une autre portée, principalement dans une période de révolution prolétarienne, puisque le clergé est un des piliers qui tient le système et qu’il a partie liée , de façon intime, dans de nombreux cas, avec l’impérialisme (et oui..).

Mais évidemment si tel était le cas il va de soi qu’il n’y aurait pas QUE les femmes voilées qui seraient visées mais bien tout membre du clergé ou dignitaire religieux etc.

Le danger (pour nos combats) de la religion ou plus exactement, des églises et chapelles, c’est qu’elle est une forme "proto-politique" de l’organisation d’une communauté (un peuple, une classe, une famille, une tribu...) qui masque très souvent la nature profondément impérialiste et capitaliste de ses objectifs et de son utilité. C’est un cheval de Troie, la plupart du temps , du Kapital. MAIS il y a des exceptions, des courants révolutionnaires et pré-marxistes qu’il ne faut pas négliger (avec lesquelles on doit même absolument discuter), et ce, dans TOUTES les religions (islam, chrétienté, judaïsme etc)

Et ça prend plusieurs visages. Car il n’y a pas "un islam" non plus. (de même qu’il n’y a pas "un peuple juif").

Il n’y a qu’à voir les Moudjahidines du peuple et leur rôle pour remettre l’impérialisme US et UE au cœur de l’Iran comme soi disant "islam modéré" contre un clergé iranien orthodoxe soi disant "anti-impérialiste"...

A l’inverse, y’a qu’à voir les soi disant combattants de la démocratie en Libye qui sont des émanations par exemple et soi disant d’Al QUaeda !

Donc, plutôt que de se battre de façon aveugle idiote et dégueulasse contre les individus éprouvant des sentiments religieux, il importe de combattre le droit accordé aujourd’hui aux églises de participer ouvertement à la vie politique, DANS LA MESURE OU on ne fait pas là acte contre- révolutionnaire (ça dépend des pays et ça dépend de l’état de l’histoire de tel ou tel peuple).

Donc en France ,se battre contre ce droit accordé aux églises de toutes sortes de prendre pied dans le discours et le paysage public, institutionnel etc là, oui.

DONC se battre CONTRE LES GOUVERNEMENTS, NOS GOUVERNEMENTS qui de droite ou de gauche sont tous aujourd’hui des gouvernements prêts à favoriser telle ou telle communauté religieuse, telle ou telle église pour servir leurs desseins capitalistes.

C’est quand même hallucinant de ne pas voir que l’UMP et le PS sont les premiers responsables de ce "communautarisme" et qu’au lieu de s’en prendre à eux directement certains camarades en viennent même à approuver implicitement ce genre de lois débiles qui non seulement s’en prend aux personnes quand il faut s’en prendre aux institutions MAIS EN PLUS est fondamentalement une loi xénophobe dans la mesure où elle vise UNE CATEGORIE de religion (et donc la population qui y est le plus souvent associée en termes d’origine ethnique) et c’est TOUT !

Parce par ailleurs, évidemment on ne peut pas nier que la progression de l’islam politique en Egypte AUJOURD’HUI est une forme de progression par rapport au régime antérieur et qu’il enfonce un coin et des contradictions dans la toute-puissance de l’armée, bien que, évidemment, je ne pense pas une seconde qu’on doive, nous communistes, nous allier de façon objective avec les mouvements islamistes (je crois qu’on doit avoir le même comportement qu’avec les gaullistes pendant la 2de WW en somme - combattre le même ennemi avec un minimum de coordination mais guère plus) - en d’autres termes je ne pense pas qu’il faille reproduire l’erreur du Toudeh iranien (et pas seulement du Toudeh) car évidemment "les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis".

Cela étant dit, l’arrivée des groupes islamistes (dans le sens où ils revendiquent l’islam comme force politique) de cette façon sur la scène égyptienne est une bonne chose d’un point de vue "d’étape" dans la mesure où ça crée un nouvelle force face à l’armée (même si ce sont surtout des frères ennemis plus que de vrais rivaux en termes de classe) que l’armée est très embourgeoisée alors que les communautés religieuses sont recrutées elles dans le prolétariat voire dans le lumpen prolétariat donc ça peut créer des confrontations et des contradictions intéressantes, donc, oui on progresse (même si la fin de la dictature n’est pas là, même si la révolution à ce stade n’est pas prolétarienne).

Voilà. Là non plus je ne sais pas si je suis très claire, mais bon.