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Mélenchon, l’habit présidentiel, l’arme nucléaire et la gauche française

11 mai 2012, 01:17, par VERGNES

Cependant, durant la campagne présidentielle, l’invocation de « la France », de « mon pays », de « ma nation », de sa « grandeur » supposée, de son « éminent rôle » dans le monde a été mille fois répétée, jusqu’à l’écœurement. Or, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le dernier à avoir entonné le chant national. On peut douter que ce soit la façon la plus efficace de lutter contre le FN, qui s’adresse aujourd’hui « à tous les patriotes de droite et de gauche ». Pire, cela banalise à gauche – y compris dans la gauche de gauche – l’usage d’un verbe nationaliste. Voilà qui très dangereux.

S’autoproclamer le tribun du peuple.

Se revendiquer d’être populiste, alors que l’acceptation générale de ce terme recouvre aujourd’hui la montée des nationalismes en Europe, c’est-à-dire de l’extrême droite ne peut que banaliser le populisme (au-delà des débats fumeux et alambiqués des linguistes érudits sur l’origine de ce terme).

Se revendiquer d’être le SEUL (moi je) à combattre cette même extrême-droite, jusqu’à en faire une affaire de compétition personnelle a malencontreusement participé à décomplexer un peu plus encore ceux et celles pour qui la référence à la patrie et la nation justifie le rejet de l’étranger.

Compétition personnelle qui a tournée malheureusement à l’avantage du FN, qui du coup, compétition oblige, en fait une victoire. Une victoire qui renforce sur le sens à donner à la patrie, à la nation.

Vouloir se réapproprier La Marseillaise au prétexte qu’elle a été le chant des révolutionnaires de 1789, alors qu’elle est devenue l’expression étriquée d’une nation face aux autres nations, hurlée à pleins poumons, en brandissant le drapeau tricolore pour la moindre compétition sportive dés que l’autre est étranger.

De déclarer que la France n’était pas un pays occidental (sic), la preuve elle a des centaines de kilomètres de frontières avec le Brésil et des territoires et départements aux quatre coins de la planète participant au rayonnement de la France et du siècle des Lumières…Bonjour le néocolonialisme.

De saluer l’industriel Dassault et ses merveilleuses technologies de mort, fleuron de l’industrie française.

A croire que pour être audible, il faut d’abord montrer que l’on est français et fier de l’être.

Le tribun du peuple aime les mots, et les symboles franchouillards mais il n’en mesure pas le sens que tout à chacun leur donne en 2012.
Ce décalage entre le verbe jubilatoire et la compréhension qu’en fait le « peuple » dénote une vision idéalisée et uniforme du dit « peuple », donc une certaine méconnaissance du dit « peuple » (c’est qui, c’est quoi LE peuple ?).