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L’école de Jules Ferry, un mythe qui a la vie dure !

14 mai 2012, 12:01, par guillot

En écoutant France inter ce matin la chronique de Thomas Legrand, je l’(entends essayer de défendre l’entreprise coloniale de Jules ferry en expliquant que défendre une mission civilisatrice n’est pas défendre l’exploitation.!

Le travail forcé ne serait donc pas de l’expoitation ? Or, dans les colonies françaises, le travail forcé et les corvées imposés aux civils « indigènes » n’ont été abolis que par la loi du 11 avril 1946 présenté par le député Felix Houphouët-Boigny.

Si Thomas Legrand avait lu les "thèses sur les concepts d’histoire" de Walter Benjamin, il aurait découvert qu’"il n’est aucun document de culture qui ne soit un document de barbarie" (thèse VII), tels les arcs de triomphe ou les monuments dressés par les vainqueurs pour célébrer leurs conquêtes, la basilique du Sacré- Coeur à Paris construite pour "expier les crimes des communards".

Et voici ce qui déclarait Jules Ferry à propos d’une invasion militaire, celle d’un Etat indépendant, la Tunisie.

« l’action énergique » conduite en Tunisie a signé « le triomphe de la civilisation sur la barbarie ; elle était indispensable pour frapper « l’esprit et l’imagination de ces peuplades indomptées ».

" Le16 Avril 1881. A la chambre des députés cette fois, et en tant que président du conseil, Jules Ferry défend lui aussi la « répression militaire » qui vient de débuter en Tunisie.(…)Il soutient que cette opération est destinée à garantir « l’avenir de cette France africaine » où se trouve « cette magnifique possession algérienne » que « le pays a glorifiée de son sang fécondée de ses trésors ». Alors que la politique coloniale suscite toujours de violentes controverses, ces propos lui permettent d’affirmer, à l’adresse des membres de sa famille politique notamment, que « le Gouvernement de la République » est à la fois fidèle à ses principes, puisqu’il est réputé ne pas agir pour des motifs « de conquêtes », et soucieux de protéger une colonie chèrement acquise(…) C’est ainsi qu’une offensive armée conduite contre un Etat souverain[la Tunisie] se mue en une opération défensive soutenue par la plus impérieuse des nécessités : assurer la sécurité de l’Algérie française. A la veille de sa démission, le 10 novembre 1881, revenant sur l’expédition tunisienne vite conclue à l’avantage de la France, Ferry la justifie une fois encore.(…) Il affirme que « l’action énergique » conduite en Tunisie a signé « le triomphe de la civilisation sur la barbarie ; elle était indispensable pour frapper « l’esprit et l’imagination de ces peuplades indomptées ».

(Source : La République Impériale, politique et racisme d’Etat pages 42 et 43 d’Olivier Le Cour Grandmaison : édition Fayard)