Accueil > ... > Forum 493699

Cipriano Méra toujours calomnié 73 ans après...

4 février 2013, 11:47, par A.C

Svp, ne confondons pas tout..

La question du départ le 6 de la Pasionaria ne saurait contre-balancer le fait qu’un dirigeant ouvrier, anarchiste et combattant exemplaire, accepte de se ranger du côté de CASADO dont on oublie un peu trop vite qu’il tente de négocier avec Franco la livraison deMADRID !

Il est certes un peu facile de dire

La question qui demeure est de savoir pourquoi les dirigeants communistes voulaient prolonger la guerre de quelques semaines et prendre le pouvoir politique á Madrid

Je pense puisque l’on parle de MERA , et qu’on ne débat pas sur la politqiue du PCE, qu’il faut se souvenir que c’est CASADO qui "destitue" NEGRIN pour pouvoir négocier !

Un militaire qui rejette l’autorité du pouvoir démocratique en place, que ce soità santiago duChili le 16 septembre 73 ou 37 ans avant, le 18 Juillet 36 en ESpagne, c’est un "GOLPE "n coup d’ETAT
Quand ce pronunciamento est effectué pendant une guerre civile ou les conjurés de 36, sont aux portes de la capitale qui RESISTE , quand il a pourbut de capituler en négociant avec l’ennemi, la félonie se double d’une trahison..
On me dit"

Au début de 1939 l’issue de la guerre ne fait de doute pour personne

et plus loin

Dans ces conditions deux camps se dessinent, d’une part, ceux qui veulent prolonger une guerre dont ils savent pertinemment que la fin est pourtant inévitable et toute proche (le PC) et, d’autre part, ceux qui veulent y mettre fin au plus tôt (tous les autres secteurs, les socialistes, l’UGT, le mouvement libertaire, etc.)

Curieuse façon de justifier la trahison !
Comparaison n’est pas raison mais j’osela provocation :

En juin 1940 , en France, l’issue de la guerre ne fait de doute pour personne

.Dans ces conditions deux camps se dessinent, d’une part, ceux qui veulent prolonger une guerre dont ils savent pertinemment que la fin est pourtant inévitable et toute proche (De Gaulle, Tillon, Mandel)
et, d’autre part, ceux qui veulent y mettre fin au plus tôt (tous les autres secteurs, les militaires fidèles à PETAIN, la droite, Doriot, lla majorité des élus socialistes,, etc.)

Trouveriez vous, en 2012, normal que je pose la question
"

Que vouliez vous que fasse Machin ou Chose, se ranger du côté d’une Résistance avec le risque de mourir, ou accompagner Pétain-Laval dans un souci de fin des souffrances ?"

En fait et c’est un aveu qui a le mérite de la sincérité, Casado et les putschistes n’ont qu’une idée en tête :
Personne ne nie l’ influence gagnée dans les masses par le Parti Communiste
et donc, oui :

L’emprise du Parti Communiste sur ce qu’il reste de l’armée républicaine s’amplifie considérablement

cCest cet argument, défendre l’ESPAGNE de la puissance du PCE que Casado et sa Junte vont utiliser pour, lamentable version espagnole des bourgeois de Calais, offrir les clés de Madrid aux franquistes, en s’assurant qu’il aura les mains libres pour nettoyer les poches de résistance des"Rouges" et y gagner l’"indulto" du dictateur !

Malheureusement pour eux Franco rejette les propositiions d’"union anticommuniste ", de "conditions"..
Il méprise ces lâches, c’est prouvé, il va simplement les laisser faire pour lui éviter des pertes durant ce qui aurai été un assaut final !

Qu’aujourd’hui, on soit moins sévère avec Casado et MERA qu’on ne l’était quand les républicains de la RETIRADA rejoignirent la Résistance française(et notammentles FTP), d’accord..
De là à vouloir tous les ans, que nous soyons silencieux quand ressurgit la haine antiPC au travers de MERA, non..

Désolé.

A.C

N.B

On lira avec intérêt ces extraits de texte de BROUE-TEMININE(1), que je choisis parce qu’il ne sauraient être taxés de "staliniens" , comme moi...

http://www.marxists.org/francais/broue/works/1961/00/PBET_Esp_2_10.htm

ref : La Révolution et la Guerre d’Espagne

II.10 : La junte Casado et la liquidation de la République

Extrait

Franco ne négociera pas tant que Negrín, Del Vayo et les communistes domineront la République.

Il faut donc les éliminer pour obtenir une paix honorable [3]. Casado est convaincu que les partisans de la négociation bénéficieront de l’appui britannique dès que l’influence communiste aura disparu. Il faut, dit-il à Negrín, obtenir le retour d’Azaña et former un nouveau gouvernement de républicains et de socialistes, excluant le P.C.

En fait, à cette date, il a déjà pris, depuis plusieurs semaines, des contacts politiques en vue de renverser le gouvernement. Chez les anarchistes, il s’est lié avec Cipriano Mera [4], qui commande sous ses ordres un corps d’armée, avec Garcia Pradas, dont l’hostilité au P.C. ne s’est jamais démentie. Certes la C.N.T. continue de soutenir Negrín, dont Segundo Blanco se fait le porte-parole au sein du mouvement libertaire. Mais l’hostilité de la F.A.I. l’emporte à une réunion du comité de liaison C.N.T.-F.A.I.-Jeunesses libertaires, qui demande le 25 février la formation « d’un nouveau gouvernement ou d’une Junte de défense

En rappel BROUE signale

Dès le 16 février, à Madrid, s’est tenue une réunion du comité de liaison consacré à l’affaire Mera, à qui ses camarades reprochent de se lier avec Casado, de risquer une « action précipitée » ou un « faux-pas » (Peirats, op. cit. T. III p. 358).

Ceux qui liront le texte de BROUE s’attarderont un instant sur ce qu’étaient le protocole d’accord que CASADO-MIAJA- MERA prétendaient soumettre à Franco !

Broué signale

En tout cas, les luttes intestines réglées, la Junte a les mains libres pour négocier.

Qu’on regarde de près le texte proposé par les purschistes de39 aux putschistess de 36

Affirmation de l’intégrité et de la souveraineté nationales.
Respect de tous les combattants dont les motifs étaient « sincères » et « honorables ».
Garantie qu’il n’y aura pas de représailles en dehors des jugements réguliers et que les délits politiques seront distingués de ceux de droit commun.
Respect de la vie et de la liberté des militaires des milices et des commissaires n’ayant commis aucun acte criminel.
Respect de la vie, de la liberté et de la carrière des militaires professionnels.
Mêmes garanties pour les fonctionnaires.
Délai de grâce de vingt-cinq jours pour quiconque veut quitter l’Espagne librement.
Pas de soldats italiens ou marocains dans l’ancienne zone républicaine.

Qui pouvait ignorer que les franquistes considéreraient les travailleurs et miliciens des partis du Frente Popular comme des"criminels" et que donc c’était principalement un souci de caste (les militaires) qui guidait les traitres,

N’est il pas significatif que BROUE rappelle

Deuxième affront, Franco refuse de négocier avec Casado et Matallana ; il n’envisage que la reddition et exige pour traiter des officiers de grade moins élevé. Casado s’incline et désigne deux officiers d’état-major, le commandant Leopoldo Ortega et le lieutenant-colonel Antonio Garijo, attaché à Miaja depuis de nombreuses années (mais que Franco récompensera plus tard « pour services rendus » à la cause nationale).

Service rendu à quelle ESPAGNE que ces tirs dans le dos de la République et de ses ultimes défenseurs ?
A l’Espagne"UNE, GRANDE LIBRE" , selon le slogan du Caudillo.

NB bis :

Je fais remarquer à mes contradicteurs que je n’utilise aucun écrit, aucun témoignage de ceux qu’ici certains continueront à traiter de"criminels staliniens" , englobant dans leur haine aveugle les sbires de STALINE et ceux que MERA..fut chargé de "désarmer".. permettant à FRANCO que les 2000 morrts de cette tragédie ne retarde pas r l’épuration qui allait suivre...

Et qui unira souvent dans la souffrance, voirelamort, les défenseurs couillus de Madrid et les soldats sous commandement de MERA...

(1) lire
Témoins-Historiens

LA RéVOLUTION ET LA GUERRE D’ESPAGNE, de Pierre BROUé et émile Témime, éditions de Minuit, 1961

Si certains, comme moi, font leur "marché" de bouquins à moindre coût
je renvoieà

http://www.priceminister.com/s/broue+temime

.