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Comment les Espagnols meurent à crédit pour leurs banques

16 mars 2013, 09:13, par A.C

Depuis 2008, la Plateforme des victimes de crédits hypothécaires a réussi à stopper 577 expulsions sur toute l’Espagne. Sous sa pression, le gouvernement a fini par accepter que le projet de loi citoyen soit soumis au débat parlementaire,

A noter l’extrordinaire mobilisation qui a mis RAJOY dans une telle situation que le 12(j’étais alors en Espagne) toute la journée les TV retransmettaient en direct avec un taux d’audience incroyable , l’intervention au Parlement deADA COLAU, unejeune femme extraordinaire q, porte parole de PAH

note selon article de
http://espagne.blog.lemonde.fr/2013/02/13/la-societe-civile-impose-aux-deputes-une-proposition-de-loi-contre-les-expulsions/

13 février 2013
La société civile impose aux députés une proposition de loi contre les expulsions

Le Parti populaire a finalement accepté, mardi 12 février, de débattre au Parlement de l’Initiative législative populaire (ILP) portée par la plate-forme des victimes des hypothèques (PAH) et forte de 1,4 million de signatures. Jusqu’à la dernière minute, le parti conservateur, qui dispose de la majorité absolue, avait menacé de bloquer ce texte qui propose une série de "mesures d’urgence" pour freiner le drame des expulsions immobilières, dont le nombre a explosé avec la crise.

Auquel des arguments brandis par la PAH le Parti populaire a-t-il été sensible ? Au nombre considérable de signatures recueillies ? "Nous demandons aux députés qu’ils ne méprisent pas les citoyens", a insisté la porte-parole de la PAH, Ada Colau. Aux menaces ? La plate-forme avait prévenu que tous les députés qui bloqueraient l’ILP seraient suivis par des membres de la PAH partout où ils iraient et seraient signalés publiquement "comme les responsables de la souffrance de la population". Aux pressions ? Toute la journée, les associations ont tenté de convaincre les députés du PP, l’unique parti opposé au texte, et des centaines de personnes ont manifesté à l’extérieur de l’Hémicycle. A moins que le PP n’ait craint que son refus ne provoque une explosion sociale, alors même que, dans la journée, la presse se faisait l’écho d’un nouveau suicide, celui d’un couple de retraités de Majorque sur lequel pesait un ordre d’expulsion.

Une semaine plus tôt, Ada Colau avait défendu ses arguments en commission parlementaire. Elle n’avait épargné personne. Ni les banquiers, qualifiés de "criminels" pour avoir concédé des crédits "abusifs" à partir de prix "gonflés". Ni le parti socialiste qui a "bloqué", tout comme le PP, toutes les initiatives similaires portées par les partis minoritaires. "Nous ne sommes pas face à un drame social mais devant une arnaque généralisée", avait-elle déclaré, avant de revenir sur les responsabilités de chacun dans la création d’une bulle immobilière, qui a fini par éclater en 2008.

Créée il y a quatre ans, la PAH est parvenu à paralyser plus de 500 expulsions immobilières depuis le début de la crise, en empêchant pacifiquement la police et les huissiers de procéder aux expulsions, en offrant les services d’avocats bénévoles aux familles, ou en négociant directement avec les banques et les tribunaux.

Aujourd’hui, elle demande qu’une loi prenne le relais de la mobilisation de la société civile, offre un moratoire sur les expulsions durant la crise et généralise la "dation en paiement" pour les "créanciers de bonne foi". Cette mesure permettrait de remettre le logement à la banque en échange de l’effacement de la dette, puisque la loi espagnole exige de payer la différence entre le prix de rachat et la valeur initiale du prêt. Une différence qui peut atteindre plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros, étant donné la baisse de la valeur des biens immobiliers et le fait que la banque peut se les approprier pour 60% de celle-ci.

Enfin, la PAH demande la création d’un parc de logements sociaux à partir des milliers de logements vides désormais aux mains des banques, en rappelant que l’Espagne a obtenu un prêt de 40 milliards d’euros de Bruxelles pour les sauver de la faillite.

Le gouvernement a déjà approuvé un décret en novembre qui envisage toutes ces possibilités, mais uniquement dans les cas d’extrême pauvreté. L’ILP aura donc du mal à être votée en l’état, mais la PAH a célébré cette première victoire aux cris de "Oui, c’est possible !"

A ceux qui doutent des formes nouvelles d’auto-organisation des Luttes, l’exemple de la démarche de la P.A.H devrait inciter à la réflexion

Hier, la résistance espagnole conduisait le Tribulnal Européen a déclarer " ilegal, abusiva y usurera la Ley Hipotecaria Española""

On comprend que cet article a un lien objectif avec ceux en ligne concernant Michel MADEC.

Là ou le rapport de forces se construit, l’Injustice recule, le Capitalisme est au abois !

Cordialement

A.C