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> enquete sur la misére et les sdf a paris

27 avril 2005, 14:41

Le temps des "enquêtes" est révolu. Mettre à jour les statistiques de ce qui est déjà depuis longtemps connu peut même être un travail vain (d’autant qu’il faudrait critiquer la méthodologie même de ce type d’enquête et de discours (l’enquête c’est moins une "inquiry" que le discours de soi à propos de l’autre). La "tache" de l’heure (ce qu’il faut effectuer matériellement et par première priorité logique (au moins chronologique)) demeure bien plutôt de l’agir, de l’action, le mise en oeurvre reconstruction par les exclus, sdf, sans abris, sans papiers, CLD/rmistes... eux-mêmes et par eux-mêmes. Et comment les "normaux" et les "inclus" ( y compris donc les braves militants et les intellectuels des institutions) pourraient avoir éventuellement quelques rôles dans ce processus ? (Jusqu’à présent ces derniers ont surtout joué le rôle et assumé la fonction d’exclure des exclus, puis de gagner de l’argent et des galons "sociaux" au "traitement social" des exclus.).
La rencontre authentique entre l’humanité souffrante et l’humanité savante ne se fait jamais que dans les grandes périodes révolutionnaires, avaient écrit en substance Rosa Luxemburg au début du XXème siècle. L’examen des "longues périodes historiques" par les grands historiens des XiX ème et XXème siècle (Immanuel Wallerstein, pour ne citer qu’un nom contemporain, pour illustrer ce à quoi il est fait ici allucion), semble avoir étayé et fondé cette conjecture.
Et nul doute alors que nous soyions alors encore très loin d’une situation pré-révolutionnaire, à l’aune de ce "sismographe" (ou "compteur geiger) de l’histoire.