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"La guerre civile en France" - Sur La Commune de Paris, la dictature du prolétariat...

30 décembre 2014, 13:28

Bien-sûr je n’ai pas mis ce texte de Marx au hasard.
Bien-sûr je le poste en regardant Athènes.

Car....

ENFIN.

SYRIZA et Tsipras vont (très probablement) remporter les élections.

Fin des mythes (dont la Grèce est le berceau), place au Réel auquel on se cogne.
Enfin, on va pouvoir juger "sur pièces" de la politique de ceux annoncés depuis des mois comme les "sauveurs grecs", et même, les sauveurs de toute la gauche radicalo-extremo- j’en passe... de l’Europe (avec Podemos).

Cela me rappelle le "bon vieux temps" en Italie. Où on acclamait alors Fausto (le bien-nommé) Bertinotti et Rifondazione/ Sinistra europea comme ces mêmes sauveurs hispano-grecs.
Où l’axe alors n’était pas hispano-grec mais germano-italien. Souvenez-vous. Die Linke/ Rifondazione...Oskar/Fausto, le "Yes we can" de la gauche radicale européenne. [Je ris jaune ...] Tandem, et "politique", qui firent long feu.
Car quand on veut gouverner une démocratie bourgeoise dans un système capitaliste, sans que l’on ait d’abord renversé au moins quelques structures d’Etat, défait quelques structures capitalistiques par les luttes des travailleurs...on fait comme le PCF et comme le PCI en leur temps : on se prend les pieds dans le tapis de la bourgeoisie, et on mange un gadin.

Cela étant, il faut ici rappeler une chose : la Grèce n’est pas l’Italie, n’est pas la France. Ce n’est pas un "jugement de valeur" , bien sûr, c’est un constat objectif qui repose sur l’analyse des couches sociales dominantes, de la vie politique, de la place du clergé, de la nature de la démocratie, de la constitution, de la composition de la bourgeoisie etc.

Ce n’est pas parce que le mouvement ouvrier, disons, le mouvement social au sens large, aurait ici et là bas des ennemis communs( bien sûr , qu’il en a) que ce qui se passe en Grèce est transposable en Italie, en Espagne, en Allemagne.

C’est pour cela que j’étais et je suis toujours , opposée absolument à l’érection de Tsipras et de Syriza comme "modèle" pour le mouvement que prétend (à mon avis à tort mais bon) représenter la "gauche radicale européenne"( tff tff tff).

Je n’aime pas les modèles à décalquer, parce que ça ne donne que des ravages, cela ne fait qu’inciter à une économie d’analyse concrète du réel ici et maintenant et c’est la négation de l’intelligence dialectique du prolétariat...

Alors vite, oui ; les élections, les résultats, et les premières décisions. Pour voir jusqu’où ça "tapera" dans la "radicalité"...

Que ma génération (et les suivantes) en finissent, d’une manière ou d’une autre, une bonne fois pour toutes avec ce mythe du "changement par les urnes" dans une démocratie bourgeoise.

SYRIZA à l’épreuve du feu, donc.

Nous attendrons de voir quels seront les premiers décrets d’un gouvernement de gauche radicale en Grèce.

Je voudrais ajouter une chose quand même sur la "coalition" que Syriza envisage avec le parti de droite ANEL.

Même avec certains partis bourgeois, et même avec une partie de la bourgeoisie, s’il le faut, dans un mouvement révolutionnaire, on peut envisager une coalition même momentanée.

La question c’est bien sûr donc, Syriza sera t il , est- il un "parti révolutionnaire" ? ....

Dans la négative, coalition ou pas, tout ce que dit Syriza doit être pris pour une vaste fumisterie. Qui pourra coûter très très cher.
Je pense bien que regarder le Chili d’Allende ce compris jusqu’à sa chute sanglante en septembre 1973 et ensuite, n’est pas du tout inutile. Pas pour dire "ne faisons pas" non . Pour dire : si nous faisons ce que nous devons faire, jusqu’où devrons nous être prêts à aller ?

Idem si on regarde, à la même époque, l’Italie des années de plomb, qui succédait à des années 60 franchement pré-révolutionnaires.
On ne doit pas perdre de vue ces deux exemples.

Pour l’instant, je note des déclarations de Tsipras et d’autres de Syriza qui vont "dans le bon sens" ( "on ne négociera pas, on va supprimer les memorandums, on ne paiera pas la dette"...).

"Hic Rhodus, hic salta" :

Quelles sont les armes (politiques) que Syriza va mettre sur la table quand le cataclysme bourgeois va lui tomber sur le paletot dès que ces menaces auront été mises à exécution ? Quelles sont les armes que Syriza va donner aux travailleurs pour résister aux tentatives de coup d’Etat qui ne vont pas manquer de se succéder dès que le début de ce programme aura été appliqué ?

Parce qu’il est évident que si ces déclarations (à condition qu’elles soient suivie d’effet après les élections) vont dans le " bon sens" selon moi, ça n’est que parce que leur mise en œuvre va créer immédiatement en Grèce une situation révolutionnaire aiguë, puisque les forces capitalistes compradore et une partie de la bourgeoisie locale vont s’unir et se déchaîner contre le prolétariat (avant même que de se déchaîner contre "la gauche").

LA question, la seule, c’est donc de savoir si il existe à l’intérieur de Syriza des forces suffisantes pour obliger ce parti institutionnel a priori plutôt petit-bourgeois à faire la jonction avec la fraction "communaliste" du mouvement politico-social grec qui existe en dehors de Syriza, c’est à dire, à sortir du cadre du pouvoir de parti dans un système bourgeois pour répandre et libérer les forces réellement révolutionnaires face aux coups que vont porter les forces réactionnaires et capitalistes.

En d’autres termes, quand le tumulte va monter (et c’est quasi-garanti, il ne manquera pas de monter si Syriza applique vraiment son programme promis) Syriza sonnera-t-il la charge contre les mouvements de libération, sonnant le glas de la révolution pour privilégier le "républicanisme" socialiste inféodé à la domination bourgeoise, ou tiendra-t-il le coup jusqu’au bout, en renversant de l’intérieur les vieux cadres de la démocratie bourgeoise, donc en acceptant le basculement du gouvernement actuel dans une Commune ?

La question ne manque pas de sel. Nous verrons bien alors si Tsipras a su se souvenir que ses ancêtres faisaient du Chaos l’origine du Monde......

"Ils veulent nous obliger à gouverner, nous ne cèderons pas à cette provocation."