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"Je suis GREC"et "je suis COMMUNISTE"

26 janvier 2015, 12:35

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

n°171/26/01/15

comibase@gmail.com - http://joukov.eklablog.com/

« Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » dit le vieil adage.

Tout d’abord, nous tenons à féliciter nos camarades du KKE qui contre vents et marées, ont maintenu une position ferme sur la sortie de la Grèce de l’impérialisme politico-économique européen.

Même si nous sommes contre la chasse des ours… le score de Syriza est sans appel et historique, mais ce parti ne pourra obtenir la majorité absolue de gauche au parlement grec qu’avec les députés communistes du KKE qui a obtenu 5.4% des voix. Le Parti Communiste grec ne s’est jamais caché, il est clairement pour la sortie de la Grèce de l’Europe, ce que Syriza semble refuser actuellement.

Il reste donc pour Syriza et son pétillant Aléxis Tsípras, d’autres alliances possibles pour former un gouvernement et une majorité, celle avec Po Topami, le centre pro-européen mais aussi avec la droite souverainiste issue de l’extrême-droite… (Imaginons Mélenchon avec Bayrou ou/et Dupont-Aignan)

C’est donc à une partie de poker menteur politicien à laquelle nous allons désormais assister, et le peuple grec si euphorique hier soir, risque rapidement de tomber dans le sentiment d’impuissance et la désillusion.

L’Europe et ses technocrates semblent ignorer une fois de plus le résultat d’une élection démocratique dans un des pays qui la compose politiquement et économiquement, même si François Hollande a tactiquement et rapidement félicité la victoire d’Aléxis Tsípras… comme d’ailleurs tous les « faux-culs » du PS.

Quant au monde financier qui a un coffre à la place du cerveau et de l’argent liquide dans ses veines, il a déjà averti dans un communiqué que la BCE ne pourra approuver une réduction de la dette grecque. Un membre du Directoire, le français Benoît Coeuré (un nom prédestiné) a déclaré : «  Il n’appartient pas à la BCE de décider si la Grèce a besoin d’un allègement de la dette. Mais il est absolument clair que nous ne pouvons pas être d’accord avec l’allègement d’une dette qui comprend des obligations grecques détenues par la BCE, cette impossibilité tient à des raisons légales… » Voilà un bon technocrate qui sait mettre de l’huile sur le feu pour éteindre un incendie et qui ne semble pas mesurer la bêtise de son propos alors que près de 60% des grecs ont voté contre cette dette fabriquée.

Les grecs ont massivement voté contre l’austérité, mais les français en proie à l’austérité grandissante mais moins brutale, voteront ils comme les grecs lors des prochaines échéances électorales en mars et décembre ?
Beaucoup de nos politiciens sont dans la position du chasseur d’ours, ils sont persuadés qu’ils vont revenir avec une peau et ils font déjà des plans sur la comète… c’est-à-dire loin des réalités de classe et de masses.

A Gauche, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent sont persuadés d’un Grand Soir imminent et d’une possible Europe Sociale, si illusoire, Besancenot et Duflot profitent de l’opportunisme qu’offre cette victoire, à droite de la droite, MLP et Dupont-Aignan y voient un signe, à droite Guaino est le plus lucide quand il déclare : « L’Europe est en danger parce qu’elle s’est mise elle-même en danger »

On peut se persuader d’être révolutionnaires, d’être anticapitalistes, d’être anti-impérialistes et d’être proches des revendications populaires pour plus de justice sociale, mais comment l’être quand c’est la politique européenne et sa monnaie qui créent l’austérité, le chômage et la misère grandissante, la fracture…et qu’on refuse d’en sortir en se persuadant qu’il est possible de la faire changer ? Le grand test sera le projet de Loi présenté par le ministre de l’économie Emmanuel Macron, un projet Hartz bis pour répondre aux exigences européennes, Benoît Ceouré l’a rappelé « les gouvernements doivent continuer les efforts et les réformes »

La victoire historique de Syriza en Grèce ne va pas modifier la pensée des grands argentiers du monde et des dirigeants européens, ils vont continuer la même politique, avec peut-être mais seulement peut-être, un peu plus de souplesse et de « pommade » apaisante, c’est la manœuvre de Draghi des derniers jours pour sauver son euro maltraité par le dollar. Et s’il faut aller plus loin, le capitalisme (à 300%) est capable de sortir à tout instant son bras armé qu’est le fascisme en s’appuyant pour l’exemple, sur une stratégie du choc et de la terreur dans un des pays de cette Europe impérialiste. Si l’Europe a été capable de soutenir les fascistes en Ukraine où un gouvernement refusait l’intégration européenne, elle en est capable ailleurs, comme en Espagne.

Le 30 mai, soyons nombreux à Paris pour exiger la sortie de l’Europe, de l’Euro et de l’Otan.