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> Multitudes, l’Europe, la lutte de classes, les polémiques... de quoi s’agit-il ?

8 mai 2005, 10:45

La double négation - pas plus non utile - est toujours une forme alambiquée et qui prête à confusion ? Surtout dans une conclusion. Je comprend : il est inutile qu’ils marquent des points dans les associations" (ils : les négristes ouisouistes) comme il est tout aussi inutile de dénoncer la "trahison" de tel ou tel leader. Autrement dit il est inutile de discuter du groupe "Multitude" et "dénoncer" la "trahison" de tel ou tel leader : mise au point : pour moi, et la majorité des contributeurs de ce commentaire ce me semble, Boutang, negri ou consorts n’ont jamais été des "leaders" d’un quelconque de nos partis. Je ne vois pas en quoi ils auraient pu "trahir" quoi que ce soit !

Je parlais des leaders des partis... pas de ceux de Multitudes. Discuter de Multitudes, je l’ai fais, et j’ai même apporté des éléments quant à son évolution théorique. Je considère qu’il n’y a pas grosse différence entre les différents porte-voix politiques, chefs de partis ou leaders d’opinions. Le staff de Multitudes comme de nombreux lobbys et réseaux aujourd’hui, et pour cause... se comportent ou remplacent les appareils politiques, et même les partis tendent à fonctionner en réseaux, ce qui était centralisé devant donner des apparences de démocratie. Les militants ont moins l’impression de suivre que dans les formes centralisées, mais la manipulation est la même, la servitude volontaire remplace la discipline. Il suffit de voir comment chacun défend sa chapelle et justifie ce que disent ses "bons leaders", quitte à changer d’avis à leur rythme, du jour au lendemain.

"Dénoncer des trahisons" de leaders c’est considérer qu’il y en a de bons, avoir besoin de porte-paroles, déléguer... et quoi qu’il en soit déplacer des questions de fond à des questions de personnes, d’où les polémiques creuses et joutes auxquelles on assiste. Dans la grande tradition du PS, au demeurant :)))

Ensuite j’arrete la discussion car tu nous as même pas dit si tu votais pour le non, et que ce que tu faisais et pensait pour cela.

Je voterais "non" si j’avais le droit de vote. Mes arguments sont clairs, et je ne suis pas pour le respect des lois qu’on m’impose.

Mais ta question est significative : le "oui" ou le "non" déterminerait tout le reste, deux "camps" fondamentaux, et bien au-delà de la question posée, choisie par les constitutionnalistes et par Chirac. Moi, je choisis mes questions et mes réponses : je refuse les règles du jeu politique, et je constate depuis des décennies que ceux qui attaquent l’adversaire sur son terrain, avec ses méthodes, ses lois, dès qu’ils en ont l’occasion, utilisent les mêmes règles du jeu, les mêmes méthodes, les mêmes lois. Ces règles, ces méthodes, ces lois, ce sont celles du capitalisme, et de la politique comme marchandise, avec ses spécialistes en marketing du haut et du bas. Combien de leaders du NON sont des reconvertis de la veille ? Qu’ont-ils fait avant ? Aujourd’hui, ils votent "non". Que feront-ils demain qu’ils n’ont pas fait hier, avec ces règles qu’ils aiment tant qu’ils ne les changent pas quand ils en ont le pouvoir ? un capitalisme qui baignerait pour les travailleurs ? Ils appelleront ça "alternative radicale", rêveront d’un keynésianisme impossible, ou nous rejoueront le "bon programme" de leur "convergence"... ils n’auront rien à trahir, la preuve ? propres sur eux, ils auront voté "non".

Alors, la vie ne s’arrête pas le 29 mai. Les urnes ont parfois des aspects funéraires, pour la liberté de penser et d’agir.

FIN