Accueil > ... > Forum 21968

DETRUIRE LE SOCIAL EN TANT QUE CAPITAL !

19 juin 2005, 20:32

Mignard est mignon. Il a toute ma sympathie, mais ce qu’il ré-invente est complètement déterminé, pour ne pas dire ligoté, par la batterie de concepts de la philosophie classique révolutionnaire ’bourgeoise’, prémarxienne : la société civile, le peuple souverain, "le bas contre le haut" (une pensée qui ne dépasse pas Raffarin, en somme, bien que le renversant)

Mignard passe bien parce qu’il exprime la pure essence du démocratisme radical, tel qu’il est par ailleurs exprimé, comme idéologie des limites de la lutte de classes dans cette période post-restructutarion du capital depuis trente ans.

La malheur est que la prétention "alternative", qu’elle soit par "en haut" ou par "en bas" ne change pas sa nature dans le Capital en subsomption réelle ( domination de tous les rapports sociaux), elle n’est qu’une supposée adaptation du capital aux besoins sociaux, ’humains’... une utopie capitaliste, y compris sous les mots d’ordres anti-libéraux, anti-capitalistes... Ce n’est pas affiare d’idées, ou de polémiques, mais simplement d’essence du capitalisme en subsombtion réelle (concept de MArx dans un chapitre inédit du capital)

Mignard exprime très bien la positivité de la lutte de classe actuellement, à savoir le besoin d’immédiateté des rapports humains, sans échange marchand, autrement (vite) dit le besoin de "communisme" : mais le pb, c’est qu’à toutes questions que nous nous posons dans le système, le capital a donné la règle du jeu, fondamentale, et plus ’active’ aujourd’hui qu’au temps même où Marx en décrypta la donne incontournable (loi de la valeur, aliénation dans l’exploitation de la force de travail etc)

Autrement dit, à un moment donné, la révolution pourrait être une issue inéluctable, comme bouleversement des rapports sociaux, suppression de l’échange marchand (de la valeur, de la monnaie...). Comme autres issues, des formes plus ou moins horribles mélangeant fascisme et démocratie, mais toujours sur la base de l’échange de valeur, donc de l’exploitation (y compris en formes socialisantes, stalino-démocratiques come annoncées par le PCF, la LCR, LO... et la bande du programmatisme communiste, anti-marxiens). L’horreur capitaliste, et la réalité de la lutte de classe qui se présente sous nous yeux, c’est qu’il n’y a pas d’alternative (de gauche citoyenne... en France en Europe ou dans le Monde entier), pas de transition... et qu’il nous faudra affronter directement l’abolition du capitalisme dans un mouvement révolutionnaire mondial sans retour possible, ni pause café. Le reste, y compris sous couvert de marxisme révolutionnaire, n’est que la lancinante surenchère gauchiste au réformisme des partis de gauche traditionnels (de ce point de vue, aucune différence entre PCF et PS et bientôt entre LCR et PS, que ce soit du ’oui’ ou du ’non’ n’y change pas grand chose..

Ah oui ! la palme de l’idiotie à celui qui trouvi la formule : "29 mai, un mai 68 dans les urnes", j’ai vu que Rouges vifs (ex ? PCF) reprenaient ça... la démagogie n’a pas de frontière, n’est-ce pas, pour les bolcho-républicains nationalistes

Patlotch