Accueil > ... > Forum 24965

quel gauche !

20 juillet 2005, 23:42

Sur l’ami en pleine forme qui encensait la mise des mains dans le camboui,
d’un tient-bon vaut mieux que deux tu l’auras...Faut-il lui rappeler combien de luttes radicales, hors des ors de la République, dans le confort des ministeres ont debouché sur des conquetes tout à fait réelles pour la société ?

Ou bien, ça y est, la mode est aux trous de mémoire ?

Mai 68, pas de gouvernement de gauche mais ....40% de SMIG en sus, des sections syndicales dans les entreprises, et un certain nombre de bonnes choses...
Une liberalisation (le terme là dans le bon sens) des moeurs, libertés des gens, et des contre-coups qui vont peser pendant une quinzaine d’années en faveur des travailleurs ....
Simone Weill n’était pas une ministresse de Mitterand, merci.

Une des consequences de ce puissant mouvement sera un gouvernement de gauche...
Mais une grande partie des conquetes se seront faites sous Pompidou et Giscard, parcequ’il y avait des travailleurs mobilisés et remuants...

1936 :mouvement puissant
Ils ne voulaient pas (la gauche au gouvernement)
La puissance d’un mouvement ouvrier a fait que de grandes conquetes ont pu être faites...
39-40 : le mouvement social est faible
la gauche vote les pleins pouvoirs à Pétain

45 le mouvement social est puissant,
Les armes sont souvent tenues par des organisations populaires
on a un gouvernement gauche-droite
et des conquetes sociales

les années 5O ,
des faiblesses sociales et on a des gouvernements de gauche faisant la guerre aux peuples qui essayent de se liberer du colonialisme...

68, etc...

Sur le fond, le partage des richesses entre les travailleurs et le capital s’est dégradé sous Mitterand au profit du capital...A continué sous la droite, rebondit ...

En Italie, les mouvements ont été de très grandes ampleurs s’ecoulant sur une periode plus longue et sans gouvernements de gauche pour la période des conquêtes sociales des années 60 et 70, pile-poile d’ailleurs sous l’ombre de la démocratie-chretienne...

En Allemagne avec un gouvernemnt de gauche, comme sous Raffarin, sous la droite berlusconienne, sous le petit moustachu espagnol, sous le gouvernement autrichien, des attaques se sont faites en coodination europeenne contre les regimes de retraite, et on n’a pas vu l’ombre d’une difference là dessus entre droite et gauche.

Gauche ou Droite ne sont certes pas la même chose, mais il faut vraiment méconnaitre l’histoire pour penser que des conquetes favorables au bien-être des couches populaires passent forcement par un gouvernement de gauche comme clé de l’obtention de celles-ci...
Ce n’est pas vrai historiquement...
Les conquetes se sont faites aussi bien sous la gauche que sous la droite.

Le dernier gouvernement de gauche a été celui qui a vu Jospin aller signer l’allongement de la retraite en Europe à Barcelone... Y-était-il obligé ? Non ! Nullement... Et Raffarin a continué le boulot...

Nous avons eu des points positifs comme le RMI et la CMU, des conquetes mal gaulées comme les 35 heures, c’est vrai..

Mais au final, le partage des richesses était toujours aussi dégradé en défaveur des couches populaires. Et c’est là le fond. 10% des richesses produites étaient passés des mains des travailleurs vers les mains du capital...et ne sont jamais revenu, transformant les conquetes mineures en partage de la precarité salariale sans que la part globale du gateau accordée aux couches populaires ne soit augmentée, bien au contraire...

Alors mettre les mains dans le camboui ?
hum....
Ce qui semble important ce sont les batailles menées par les couches populaires, sans celles-ci on a des gouvernements de gauche ou de droite qui vont se rouler dans la boue.

Par exemple, sans ces exités d’altermondialistes des petits comploteurs de gauche auraient continué de se rouler dans le goudron pour accepter, co-concocter un accord à l’OMC qui se faisait en douce des peuples du monde il y a quelques années...

Je ne suis pas un proche des altermondialistes, mais dans ma tête je n’oublie pas que ceux-ci ont bloqué une premiere offensive desastreuse de l’OMC qui donnait des droits déments aux mutlinationales, donc je n’oublierai pas d’aller fleurir le chemin sous leurs pas...
Chapeau bas devant ceux-ci...

Alors, ces braves gens n’étaient dans aucun gouvernement, et pourtant les comploteurs (j’emploie ce terme car cet essai d’accord était caché aux populations) ont dû reculer à cause de leurs initiatives en coordination avec une grande partie des mouvements de travailleurs (notemment certains syndicats américains)...
Combien de representants de gouvernements de gauche y avait-il dans ce complot ?

Un gouvernement ?
Oui, non, il faut d’abord un projet, mais surtout auparavant la mobilisation des salariés, leur developpement démocratique (j’emploie ce terme galvaudé, mais que j’estime être au coeur de tout changement profond de société , aussi bien que dans la plupart des améliorations prosaiques du concret), comme clés d’un gouvernement qui serve réellement à quelque chose...
Il faut surtout un minimum de valeurs morales dans les forces de gauche qu’on souhaite voir s’allier... Je sais ça fait desuet, un peu popu mais ça compte.
Ainsi l’objectif n’est pas d’élire un gouvernement de gauche, et même pas un "bon" gouvernment de gauche mais de développer la puissance, la profondeur, la diversité des mouvements de démocratisation economique, de conquetes sociales, d’amélioration du cadre de vie, de preservement de l’écologie...
Si on fait celà, même en se servant accéssoirement de campagnes électorales pour le promouvoir, le nourir, alors nous aurons un gouvernement de gauche finalement qui portera les réformes valables ou les changements benefiques..Non pas comme "chefs", "dirigeants" et toutes formes de logiques de pensées concevant les citoyens comme assujetis et à diriger, mais comme exprimant la volonté d’une société cherchant à s’humaniser.
Un gouvernement de gauche ne peut être penser que comme subalterne de la volonté populaire et non l’inverse.

Les sirenes d’une nouvelle alliance de gauche sans chercher à inverser la logique des precedents gouvernements de gauche conduit au pire, au sarkosisme en version soft et au lepenisme en version hard, et plus probablement à une alliance des deux à l’Italienne ou à l’autrichienne (croyez-vous, vu la personne, que Sarko hesiterait longtemps si l’alliance était indispensable pour avoir une chance de draguer un lepenisme sans lepen ? ce n’est plus là la génération de l’après guerre)...

Ce ne serait plus se mettre les mains dans le camboui que de s’allier à une direction du PS inchangée, c’est à dire ayant soutenu un texte anti-democratique et anti-social, devenue sectaire, méchante et délirante,
ça serait s’allier avec le pire et perdre tout...

Ce qui se passe en Allemagne marque un inflechissement à gauche pendant qu’un gouvernement de gauche se mettant du côté du capital et contre les salariés est en perte de vitesse...

Entre les deux il y a le risque de mêmes phenomenes que ceux qu’on a connu en France avec Avril 2002 : Faillites de gouvernements de gauche ayant une politique de droite, montée insuffisante d’alternatives à gauche et donc gouvernements de droites accentuant les politiques anti-populaires en profitant de cette faiblesse.

Les travailleurs sont donc dans un piège au milieu de ces gués...

Le phenomene français n’est pas isolé de ce qui se passe dans le reste de l’Europe. Une poussée lente d’un renouveau politique à gauche portant diverses formes (altermondialisme, scores electoraux d’extr gauche, secousses des mouvements anti-guerre, reactions vives à des attaques violentes sur les droits des travailleurs, referendum français montrant un fabuleux vote social contre un texte anti-democratique et hyper-liberal), mais sans encore que cette poussée soit suffisante pour commencer à inverser les baffes subies dans la periode precedente.

Mais il n’y a pas de secret : Il faut franchir le gué et ne pas se recloquer avec une conception arrièrée de la gauche.

Mettre les mains dans le camboui s’est s’occupper de ces questions concretes et non chercher à s’allier avec des gens comme ceux de la direction socialiste actuelle qui s’est attaquée ouvertement aux salariés en mobilisant pour le Oui au referendum , et qui continue son cours sectaire, pour faire un gouvernement...

On ne s’allie pas sur n’importe quoi, sinon c’est du decervelage et ça finit en catastrophe...

Faire ce que doit et vous verrez alors que le PS finalement bougera ou disparaitra...
La meilleure façon pour donner une chance au PS de bouger est de s’allier à gauche de la gauche.

Pasc.