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> LA FIN DU LIVRE ?

30 septembre 2005, 13:20

Les débats prolongés là me semblent très interessants, même si le langage utilisé, le jargon avancé, m’impose des difficultés de suivi.

La fin du livre ? Elle a été annoncée en avance il y a 20 ans et devant les faits on a glosé et moqué à l’’époque ce pronostic raté...
Et pourtant....
...Et pourtant la révolution annoncée trop à l’avance, finit, à pas de loup par approcher de la tannière mondiale....Lentement, les outils techniques (la quincaillerie et les programmes), les competences (Ergonomie des interfaces) progressent...
Lentement des masses de savoir colossales, autrefois stockés sur papier, passent sur support electronique. D’emblée la quasi-totalité de l’écrit destiné à un public est enregistré electroniquement.
Une grande partie passe déjà d’un enregistrement informatique à une lecture informatique sans passage par la case papier.

Reste la faiblesse ergonomique encore persistante des outils informatiques proposés pour la lecture.

Je lis mon livre dans le lit, sur le côté, le soir, tranquillement, avant que le sommeil me tire dans un autre songe...Le jour où l’outil informatique permettra cette facilité de lecture, la qualité de lecture correspondante, un des grands bastions du livre tombera alors. Souvent annoncé à tort et trop tôt, ce temps semble approcher maintenant à grands pas.

Et c’est vrai que maintenant déjà, la quasi-totalité du travail de l’auteur étant déjà sur support informatique, la modification des contenus, leurs reorientations sont déjà beaucoup plus faciles.

C’est un bienfait et un danger.
Mais incontestablement, c’est la massivité de la possibilité de la modification du contenu qui est nouvelle, ce qui ne ressemble pas trop à la bataille pour la preservation des droits de l’auteur sur le contenu de son oeuvre face à des puissances centralisées privées ou d’état qui étaient numeriquement très réduites et très concentrées.
C’est la démocratisation brutale de l’acces électronique au contenu et de la possibilité de les modifier qui change profondement la donne.

Pour l’instant, l’outil informatique lié à ses capacités d’échanges par le net, amene une très grande démocratisation de l’acces au savoir et à la possibilité de la création écrite.

Les blogs sont, à ce titre, une incroyable explosion écrite et une des formes particulières de ce processus. Même si une proportion très grande de ceux-ci sont sans activité, le reste fourni une prodigieuse création d’écrit accesible au public comme jamais l’histoire de l’humanité n’en a connu.

Pour le meilleur, comme pour le pire....
Et là quand je parle de démocratisation de l’acces à l’écriture et de l’acces au public (se faire éditer sur papier est très compliqué et très coûteux par rapport à la création d’un site) par le net (sous formes de blogs ou autres), je ne parle pas de la qualité des contenus evidemment...
(Même si le niveau des contenus a vu au présent comme au passé des contenus sur papier formidablement pitoaybles...).

Je trouve que les blogs, par leurs types de construction, fournissent une prolifération poétique tout à fait enrichissante et nouvelle pour des milliers d’entre eux...
Les Rimbauds se ramassent à la pelle, l’acces par la jeunesse à ce type de publication lui permet d’exprimer sa formidable créativité.

Et c’est vrai que là on plonge dans des médias incroyablement plus riches en massivité, en diversité des contenus, que ceux des médias traditionnels unipolaires de concessions d’état qui désirent fondamentalement , plus que tout au monde, la rationalisation des contenus, leur reduction à des productions controlables, délimitées, industrialisées, simplifiées afin de garder le pas sur les processus.

Le controle de l’explosion de créativité sur le net par nos metteurs au pas ne sera pas si aisé que celà. Difficile de faire rentrer des millions de hauts-parleurs, des dizaines de millions de lecteurs dans le goulot de la petite fiole capitaliste et buraucratique, difficile....

Copas