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> Pendant ce temps là le PS s’allie aux fachos au parlement européen

15 décembre 2005, 15:24

Je suis dans le même état d’esprit que vous Nicole. J’avais un moment envisagé de prendre ma carte au PS, juste après 2002, en me disant que l’électrochoc du 1er tour allait réveiller les consciences dans ce parti. Après les débats de l’entre-deux tours, je me suis dit qu’il était peut être temps pour moi de me "mouiller" en adhérant.

Mais depuis, et malgré leurs discours préalables, j’ai vu chacune des têtes de la gauche du PS rejoindre la ligne officielle en faisant acte d’allégeance de façon tout à fait répugnante. Le premier à se coucher a été monsieur-montres-en-or, à savoir Julien Dray, qui ressemble de plus en plus à un chamallow en cravate. Plus récemment, Vincent Peillon a tombé le pantalon tout en accusant Arnaud Montebourg de tenir un discours lepéniste (???!!). Fabius, comme nous étions nombreux à le prévoir, a très vite mis fin à sa petite crise gauchiste pour reprendre sa place d’apparatchik caviardé.

Quant à Ségolène Royal, qu’on commence à présenter de-ci de-là comme une solution crédible, je sais trop à quoi m’en tenir : c’est actuellement ma patronne. Je connais le fond de sa pensée et j’ai eu maintes fois l’occasion de constater la finesse de ses méthodes de gestion et de management.

Non seulement il ne sera plus jamais question pour moi de militer dans ce parti, mais je change désormais de trottoir lorsque je croise ses militants. Lors de la campagne pour le TCE, j’ai assisté presque exclusivement à des meetings de Ouiouistes, notamment DSK et Rocard. J’ai été frappé de constater que dans des salles assez pleines, non seulement aucun "sympathisant" socialiste n’a émis un seul argument opposé aux exposés officiels mais plus encore ces foules étaient comme subjuguées par les discours caricaturaux qui étaient servis, applaudissant à tout rompre à la seule évocation du principe grandiose de "concurrence libre et non faussée". Je vous jure, lors de certaines soirées, j’avais l’estomac au bord des lèvres. Je me serais cru à un colloque du MEDEF.

J’ai aussi le souvenir des ces socialistes de base qui, un certain mois d’avril, la bave aux lèvres, aggressaient les militants associatifs (ATTAC par exemple) qu’ils rendaient responsables de la déroute de Jospin. J’ai le sentiment que ces hystériques ne constituent pas seulement une minorité au sein de ce parti, qui va finir par se faire doubler par l’UDF sur les questions sociales.

Donc pour moi c’est clair, ceux qui choisissent de rester au PS après les 3 années que nous venons de vivre ont décidé de se soumettre au social-libéralisme qui est la forme la plus hideuse et dévoyée de la politique. C’est peut être un peu simpliste comme position, mais compte tenu de la situation d’urgence dans laquelle nous vivons, je pense que nous ne pouvons plus nous permettre de faire dans la nuance. Rappelons pour ceux qui l’auraient oublié, que la droite au pouvoir s’apprête à casser à son propre profit les derniers mécanismes collectifs qui font déjà difficilement tenir notre société debout.

Il est illusoire de rester dans cet appareil creux, vide de sens, qui n’est bon qu’à produire des compromissions et des trahisons en chaîne. Les militants qui croient pouvoir changer les choses de l’intérieur se fourvoient totalement. C’est en partant, en faisant le plus de bruit possible, qu’ils pourront éventuellement "secouer le cocotier". En gardant leur carte, ils restent ces moutons bêlants que Hollande a voulu qu’ils deviennent.

Theoven