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> La gauche italienne se rassemble sur un programme de gouvernement

13 février 2006, 20:53

Tu aurais pu rajouter la Commune de Paris pour des élus n’ayant pas de nationalité française... Et de bien nombreux au delà du Niçois Garibaldi.... Et Ho Chi Minh travaillant en France, tu pourrais rajouter la récente grêve européenne des dockers, les initiatives qui se sont succédées des altermondialistes, les luttes contre la circulaire Bolkenstein...

Quand je parle de bataille européenne ce n’est pas pour aller pointer dans un parlement européen croupion sans pouvoir...On peut y aller mais c’est presque de l’anecdote étant donné que le pouvoir n’est pas là...

La bataille coordonnée des liberaux necessite une réponse à une échelle supérieure. Cette réponse se fera en multipliant des initiatives à une autre échelle que l’échelle nationale chaque fois que celà est possible.
Chaque avancée dans un autre état européen doit servir d’exemple et de revendication pour les autres, pour les travailleurs.
Ce sont des batailles syndicales mais ce sont également des batailles politiques dans lesquelles il faut sans cesse integrer la dimension européenne à nos batailles...

Quand je lis les programmes politiques des uns et des autres, depuis un moment, je les regarde en m’interrogeant si celles-ci sont de dimensions seulement française ou de dimension européenne, voir + encore ?
Egalement si ces revendications sont nefastes et discriminatoires (demander par exemple qu’une production d’un autre état soit rapatriée, donc vouloir mettre des travailleurs d’un pays au chomage au profit de "nos" travailleurs, c’est inadmissible) il faut les enlever...

S’arrêter au tracé fictif d’une frontière diviseuse n’est pas bon.

Egalement, il existe ici de très nombreux travailleurs venant d’autres états, des fois en dehors de l’Europe, il s’agira d’exprimer le plus souvent notre solidarité (comme la CGT et d’autres l’ont fait plusieurs fois à propos, par exemple, de Polonais sur-exploités sur des chantiers, de travailleurs agricoles du Magreb et d’Indochine sur-exploités et traîtés comme des chiens)...

Nous devons également ne pas nous satisfaire des frontières qu’essayent de nous imposer des états caporalistes (qui par ailleurs pronent l’ouverture totale pour la circulation des capitaux...), étriqués...

Il n’est pas admissible par exemple d’aboutir à une Europe ouverte aux Lithuaniens quand par ailleurs on lève des murs de la honte avec le Magreb alors que nous avons des liens du coeur, de la chair, de l’exprit et de proximité avec les rives sud de la méditerranée, avec des millions de personnes immigrées ou descendantes de cette région vivant en Europe....

La Méditerranée, qui est une frontière et un gouffre pour nos xenophobes européanistes ne correspond pas du tout à celà pour les populations réelles d’Europe du Sud, malgrés les tensions que cherchent à provoquer les uns et les autres ces derniers temps...

La Méditerranée, bien au contraire, c’est une table commune avec une jolie nappe bleue dessus, un festin, où les convives se réunissent, partagent, s’aiment et chantent autour ...

Il regne à Marseille, par exemple, comme une puissante odeur de liberté et de vie quand on déhambule dans la ville , un dynamisme dont seule la vision étriquée des possédants bride le potentiel, un dynamisme dû à la presence forte d’une culture méditerraneenne fondées sur l’échange depuis des milliers d’années.
Ces liens puissants (Alger et Marseille sont une même porte qui s’ouvre et se ferme, un miroir où chacun se regarde comme dans un miroir) imposent une vision d’extension de l’Europe qui réunisse celà aussi.

Etre méditerraneen nous indique celà comme une évidence... Même si on souhaite ardemment découvrir à quoi ressemblent des baltes il nous semble invraissemblable que ceux avec qui on vit depuis très longtemps, qui ont mélangé leurs vies aux notres, soient eux exclus.

Et pourtant, l’UE se construit réellement ainsi, en excluant une partie de ceux qui sont sa chair et en integrant ceux qui sont au déhors de notre vie. Un peu comme si un jour on venait et jetait à la porte une fiancée et qu’on nous en mettait dans les bras une autre.... Saisissant non ?

On ne peut se taire, on ne peut laisser faire...

Se battre pour une Europe ouverte c’est également ne pas accepter les limites imposées par le capital.
Un grand nombre de choses se déroulent maintenant à grande echelle et se battre chacun dans ses prés carrés, ses basses-cours, ne permet pas de répondre aux défis de ceux qui se coordonent eux à une autre échelle.

Copas