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> 4 à 0 France - Italie - Pays-Bas - Allemagne - etc. mais aux points....

13 avril 2006, 19:53

C’est précisemment le problème, je demeure persuadé qu’une partie du score réduit de la coalition gauche-centre-gauche en Italie face à une droite montrant de puissants signes de délire, des signes de grande dérive maffieuse, vient de l’enchaînement des circonstances qui ont fait que Refondation Communiste et quelques autres formations réellement de gauche ont été contraints à l’alliance pour faire tomber le Ducillon, n’ont pu exprimer toute la force sociale de la gauche et Prodi, devant cette soumission obligée des autres, n’a pas eu à se battre et aller réellement à gauche.

Le Ducillon est tombé, mais dans la confusion, sans même qu’il y ait au moins premier tour (pas le piège à cons des primaires de la gauche) permettant de délimiter clairement les oppositions de fond . Nous avons eu, dans le camp de la "vraie" gauche des discours très contradictoires, des fois des moments de pur bonheur mais d’autres fois des orientations guimauves permettant une mise à la remorque au liberalisme prodesque.

Sans ces obligations electoralistes (c’était d’ailleurs le piège tendu par Berlusconi) et sans des flous "pendables" d’une partie des anti-liberaux, la gauche auraut été beaucoup plus puissante electoralement.

Flous, expressions difficiles de l’anti-liberalisme, etc ... Quand on quitte le terrain de la majorité sociale de la population, la défense de ses interets, on en paye le prix.

Là, Berlu a été viré.... Mais il faut immediatement sortir de toutes ces ambiguités et prendre un virage européen, à l’inverse du virage européen proné par Prodi, un virage qui s’appuie sur les batailles sociales dans le pays et hors des frontières, s’appuyer là dessus.

En France les problèmes sont les mêmes .... Déjà ont commencé les grandes orgues du PS avec Royale pour mettre dans le sac , coincer le mouvement social et l’opposition de gauche en ressortant avec des couleurs roses la catastrophe sociale du travaillisme britannique, les saletés anti-sociales de la social-démocratie allemande, etc....

Les aspirations de la majorité sociale ont un mal extreme à percer et à se donner un sens politique, des expressions politiques....

Pour ce qui est des formations à gauche du PS, si elles aspirent à incarner ces aspirations sociales profondes, les choses sont bien définies :
Il leur faut s’exprimer clairement contre l’ultra-liberalisme, contre le capitalisme et donc contre les forces politiques qui expriment ces orientations... Se placer du côté de des autres peuples européens dans leurs batailles. Pas d’être plus à "gauche" dans la couleur des mots mais plus à gauche dans la defense des travailleurs, du droit du travail, des interets de la majorité sociale de la population.

Nous avons une petite chance dans les innombrables agressions subies par les populations européennes par la petite nomenklatura bourgeoise c’est que celle-ci, dans une espèces d’euphorie auto-intoxiquative dûe à sa possession totalitaire des hauts-parleurs médiatiques , parait maintenant complêtement désinibée et croit pouvoir se permettre de se passer de toute alliance pour diriger contre la majorité, croit pouvoir se passer de ses cadres dans les entreprises, de ses fonctionnaires (qui étaient avant des supports de son ordre), de sa paysannerie, de ses petites entreprises et de ses professions liberales qu’elle commence à cartonner joyeusement (Bolkenstein, ce n’était pas seulement contre les salariés)...

A titre d’illustration il convient de réflechir à la dégradation progressive de la situation qui a conduit des dizaines de milliers de medecins allemands dans la lutte...

Bref, cette petite nomenklatura croit se passer de toutes les petites couches ou classes sociales qui lui permettaient avant de diriger aisément. Elle a beau posséder les hauts-parleurs médiatiques, sans partage, elle fait là une lourde erreur. Elle s’affaiblit, elle a tendance à plonger dans une longue suite de crise de leader-ship politique (regardez l’instabilité gouvernementale existant en Europe, les crises rampantes des grands partis de droite et du centre, les délires de plus en plus marqués de dirigeants politiques comme Blair, Bush, Chirac ou Berlusconi, qui ont des comportements de plus en plus "bizarres", paralellement à leurs agressions anti-sociales)...

La petite nomenklatura bourgeoise est en train de péter toutes les soupapes, de faire monter en pression toutes les sociétés, toutes les classes sociales, même les couches sociales lêche-cul comme l’étaient une partie de l’encadrement... Elle taille, licencie, vole à grande echelle....Elle precarise à pleins tubes, c’est Brutus aux manettes saoulé à un talibanisme idéologique s’auto-intoxiquant à sa propre propagande aux chiffres truqués....

Cette faiblesse de l’adversaire ( car c’est l’adversaire ) laisse de puissants espaces de lutte, politiques et sociaux vierges, pourvu qu’on s’exprime comme volonté d’être alternatives au delà des frontières, reprendre le flambeau notemment d’une Europe que la nomenkaltura a plongé dans un champ de bataille où on pousse les peuples à se prendre à la gorge, pourvu qu’on ne cede rien, absolument rien socialement et politiquement.

Accessoirement, si vous voulez gagner des elections ou, pour le moins, vous renforcer, l’heure est à être plus radical, non pas dans la couleur des mots mais dans la defense des interets des travailleurs , de la jeunesse, des chômeurs, en cognant fort et très fort sur la déroute sociale du liberalisme.

Copas