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Moeurs des "nouveaux français" : pudeur et concupiscence ou égalité et réciprocité

27 mai 2006, 12:22

Rapports hommes/femmes et islam :
pudeur et concupiscence ou égalité et réciprocité

Les "modernes" interprétes de l’islam (qui dégage le sens au-dela du texte ) semblent bien à lire le texte ci-dessous plus hypocrite encore que les "classiques" (ceux qui s’en tiennent à la lettre du texte) : le voile islamique peut être enlevé disent-ils... mais il faut pouvoir conserver d’une autre manière sa signification profonde (pudeur, concupiscence, etc...).

Avec de telles théologies qui entérinent dans la fatalité l’agression sexuelle et sexiste de certains hommes l’égalité hommes-femmes n’est pas pour demain. Le désir et la séduction va donc rester de l’ordre du mal avec - côté femmes - comme modèle la "mère" sexuellement neutre et - côté hommes - les comportements dominateurs et violents conçus comme inamendables .

Avec de telles théologies, les femmes se voient assignées au devoir de non provocation et au respect de la sobriété vestimentaire . Si un élément sexualisé ou érotisé apparait alors on retrouve le modèle de la prostituée, de la sphère du défaut de respect aussi bien chez la femme que chez l’homme . Le cercle infernal de la différence homme/femme est reproduit . Le sexualisé - et tout peut l’être - doit être caché . La femme doit disparaitre sous la "personne" neutre pour que le respect soit possible . Le "non voilage", au sens large du terme, empêche donc la "paix entre les sexes" . Quand sortira-t-on de ce cercle ?

Pour appuyer le propos et renforcer le maintien de cette distinction on fera appel à la publicité criticable et souvent justement critiquée des corps de femmes dans l’espace publique occidental. Et on confondra dans la foulée la représentation marchande et publicitaire avec les rapports hommes-femmes réels au sein desquels il s’agit de tenir ensemble séduction, sexualisation et respect.

Un enjeu : tenir ensemble d’une part séduction, sexualisation et d’autre part respect et réciprocité.

Pour les hommes et les femmes en recherche de rapports d’égalité et de réciprocité (dans des relations sexuelles librement consenties), l’enfermement des femmes contraintes durablement à se cacher des hommes non seulement "concupiscents" (sic) mais potentiellement violeur est inadmissible . Le combat à mener n’est pas contre la concupiscence et pour la pudeur mais contre le modèle dual "mère"-prostitué ou respectable-méprisable ou neutre-sexy. De ce point de vue le slogan "ni pute ni soumise" est ambigu.

Cette théologie qui n’est pas le propre de l’islam - il faut le répéter - a d’autres inconvénients : le garçon n’a pas de question à se poser . Quelle signification de cette séduction (pour moi ou pour elle), quel comportement quand X m’attire (question du regard) , quel comportement avec celles que je juge moins attirante ? ect.

Des personnes de mentalité laique peuvent aussi partager cette idéologie de la neutralité corporelle mais ce n’est en général pas systèmatisé comme dans les doctrines religieuses. Ce qui ouvre à des souplesses de comportements en fonction des situations.

Malgré tout, l’islam, comme les autres religions, est divers . Il existe aussi des musulman(e)s qui se sont dégagés de ce fatras idéologique . Cette certitude (la diversité de l’islam) et le fait de pouvoir rencontrer des arabes musulmanes étant aussi laiques marxiste et libres constituent deux obstacles qui empêchent d’être islamophobe au sens de camouflage raciste... mais cela n’empêche pas la critique des courants réactionnaires. Heureusement !

Christian Delarue MRAP

Site oumma.com : Interview exceptionnelle du Théologien Mohsen Ismaïl qui s’exprime sur le port du voile, le mariage forcée, le divorce ...

Détenteur d’un doctorat en sciences islamiques de la prestigieuse université religieuse de la Zitouna en Tunisie, Mohsen Ismaël est partisan du renouvellement d’une théologie fondée sur une lecture finalisée du corpus Coranique qui serait en conformité avec le caractère inédit d’une présence musulmane dans un Etat non musulman. Les compétence de ce jeune théologien ont amené le ministère de l’Intérieur à le consulter parmi d’autres personnalités en novembre 1999 dans le cadre du dossier sur la représentation des musulmans de France. Loin du discours traditionnel axé sur le rappel au respect de la norme, Mohsen Ismaël dont les positions rencontrent un écho certain auprès des jeunes, s’exprime sans ambages sur certains sujets qui concernent les femmes au premier chef.

L’absence d’une théologie clairement établie sur la présence islamique dans un Etat qui ne l’est pas suscite auprès des jeunes des interrogations sur l’authenticité de leur foi qui demeurent sans réponse. Parmi ces interrogations figurent notamment le port du voile. Au-delà de l’aspect polémique que provoque ce sujet, que peut-on en dire d’un point de vue théologique ?

D’un point de vue théologique, le texte coranique est clair quant à la prescription du voile : « Dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants, de ramener sur elle leur voile ; elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées » ( Coran ; XXXIII, 28 ). Cette recommandation n’a aucune originalité car elle figure aussi bien dans l’ancien testament (Genèse 24, 65) que dans le nouveau testament ( Saint Paul, Ier Epître aux Corinthiens, chapitre 11 verset 4-16). Le sens profond de cette recommandation est l’appel à la pudeur et au respect d’une certaine moralité dans la société. Cet appel coranique, qui vient consolider ce qui a été déjà prescrit dans la Bible et dans l’Evangile, constitue une évolution incontestable et un rappel au respect de la femme dans une société où l’on considérait la naissance d’une fille comme une malédiction. « Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son visage s’assombrit et une rage profonde l’envahit. Il se cache des gens à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l’enfouira-t-il dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! » ( Coran ; XVI, 58-59 ). Si on inscrit la prescription du port du voile dans ce contexte de perceptions dépréciative et humiliante du statut de la femme, on ne peut que souligner l’évolution considérable initiée par le Coran au sein d’une société patriarcale. Le texte coranique doit toujours être lu à la lumière du présent, puisque la révélation n’a pas transcendé la mentalité de l’époque. Une lecture finalisée du texte est donc exigée.

Justement, quelle lecture peut-on faire de ce verset aujourd’hui ?

Une lecture qui nous appelle à suivre le mouvement du texte. Ce qui va à contre sens d’une lecture littérale qui figerait toute interprétation du texte Coranique. Les jurisconsultes musulmans de l’époque classique ont toujours étudié ce qu’ils appelaient (’Illat al-tashrî’), c’est-à-dire, la finalité de la législation. Si on suit la même démarche concernant le port du voile, on parvient à la conclusion suivante que la finalité essentielle de ce verset repose sur un appel à la pudeur et au respect d’autrui. Cet objectif n’implique pas obligatoirement le port du voile. Une attitude convenable, conjuguée à une bonne instruction suffiront à respecter l’esprit de ce verset. Nous pouvons aisément affirmer que les filles non voilées sont autant pudiques que les autres et que l’islam n’a jamais exigé une tenue vestimentaire particulière pour les musulmans. A ceux qui continuent de considérer que le port du voile contribue à protéger la femme du regard concupiscent de l’homme, je propose d’inverser les rôles. En effet, l’homme lui-même peut susciter le désir chez une femme. Il n’est pas pour autant tenu de revêtir un vêtement spécial qui le protègerait du regard de la femme.

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