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> Pourquoi le silence sur ce qui se passe en Grêce ?

23 juin 2006, 11:46

LES ORGANISATIONS ÉTUDIANTES SONT INDÉPENDANTES... AUTANT QUE VOUS !

Pourquoi systématiquement affirmer bêtement des choses méchantes et destructrices ?
À qui est-ce que çà profite ? À vouloir tromper les autres, ne finit-on pas par se tromper soit même ?

J’étais hier 22/06/2006 au siège de la CGT à Montreuil pour une rencontre nationale CGT-UNEF-UNL d’évaluation du mouvement CPE sur l’ensemble de la journée.
Parmi plus de 200 participants, j’y représentais mon Union Départementale CGT, au milieu de nombreux représentants d’UD CGT, de représentants de fédérations CGT, de l’UGICT, etc. et de nombreux membres du BN de l’UNEF ou du BN de l’UNL, comme des représentants de leurs structures décentralisées dans les régions.

Il y a eu plusieurs dizaines d’interventions croisées passionnantes.
Ce qui m’a frappé, c’est la capacité de débattre très finement, et au fond, à égalité entre tous, avec nos spécificités de terrain.
C’est aussi l’attachement fondamental à l’indépendance de chaque organisation, et la volonté de défendre coûte que coûte cette indépendance, alors que quelqu’autre organisation syndicale décidait dans son tout récent congrès d’investir ce champ étudiant pour y créer son appendice propre.
C’est enfin la volonté de trouver des convergences et d’élargir le front syndical pour donner au mouvement CPE des prolongements pour de nouvelles conquêtes sociales, quel que soit le gouvernement en place.

Nous avons adopté le projet de "DECLARATION D’ENGAGEMENTS COMMUNS" suivant :
" Notre pays vient de vivre un mouvement social d’une ampleur exceptionnelle, marqué par 12 semaines de mobilisations qui ont vu plusieurs millions de personnes refuser la précarité imposée à une génération et le démantèlement du droit du travail.

"Au lendemain de la victoire et du retrait du Contrat Première embauche, de nouvelles perspectives se font jour : le syndicalisme respire, l’engagement collectif gagne le coeur de millions de jeunes, un air de conquêtes sociales semble enfin souffler dans notre pays.

"De nombreuses exiogences se sont exprimées au long de ces semaines de mobilisations : defendre les conditions de travail de tous les salariés, améliorer l’insertion professionnelle des jeunes, refuser les politiques libérales destructrices des droits sociaux...

"Face à ces défis, un outil a montré son utilité : le syndicalisme. Une méthode a permis la victoire : le rassemblement des syndicats ainsi que l’unité réalisée entre les jeunes et les salariés. La CGT, l’UNEF et l’UNL sont convaincues qu’il est impératif de saisir l’opportunité qui s’offre à elles pour construire le syndicalisme auquel beaucoup aspirent, notamment les jeunes.

"Après cette formidable réussite, la CGT, l’UNEF et l’UNL souhaitent, par cette déclaration d’engagements communs, dans le respect de leur autonomie et sans exclusive, donner une suite à leur travail unitaire sous plusieurs formes :
 > En créant des groupes de réflexion afin d’élaborer ensemble des revendications communes sur :
* l’orientation et l’insertion professionnelle ;
* la mise en sécurité sociale des jeunes ;
* la vie étudiante et lycéenne ;
* le salariat des jeunes.
 > En amplifiant les actions communes d’information et de défense des étudiants ou lycéens salariés (permanences juridiques dans les établissements, édtition de guides d’information...).
 > En développant des coopérations décentralisées multiples, à même de favoriser les convergences d’action et les mobilisations des étudiants, lycéens et salariés.

"Les trois organisations conviennent d’un collectif de travail commun chargé d’assurer l’impulsion et le suivi de la mise en oeuvre de ces décisions."

Durant les travaux et les "à côtés" (pauses, repas...) des interventions ont mis en évidence la gravité de la répression qui s’est abattue sur les jeunes en lutte. Alors que Guy DRUT (l’ami de 30 ans) est amnistié, chaque jour les tribunaux condamnent des jeunes militants anti-CPE comme des salariés en résistance à la libéralisation de leur vie.
Cela doit nous mobiliser beaucoup plus nettement pour empêcher la criminalisation de toute activité syndicale.
Les événements de Grèce ont également fait l’objet de commentaires et de décisions de concerter les instances européennes de nos organisations respectives...

Voilà la réalité des choses et comment des évolutions positives peuvent être mises en chantier et non dans l’invective cynique et diviseuse.

NOSE DE CHAMPAGNE