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LA PEDAGOGIE DE LA VICTOIRE

25 juin 2006, 11:36

IDEALISME & REALISME ?!

C’est moi qui te trouve idéaliste quant au mouvement contre le CPE. Car il s’agit bien d’un mouvement contre le CPE. C’est en se focalisant sur ce sujet, en obtenant l’engagement le plus large (à la fois au niveau de la totalité des organisations syndicales et au niveau de la totalité des classes d’âges) et le plus profond (jusqu’au bout) que ce mouvement a gagné et pas que contre l’orgueil de Villepin ! Il a gagné contre les forces du capital (UMP, MEDEF, etc.), en France, en Europe (voir Monks à Paris le 04/04 dans la manif, ce n’est pas rien !) et dans le Monde. Que vous vous trompiez là-dessus, c’est votre affaire, mais ceux qui dans les pays alentours ou plus lointains ont observé avec espoir ce mouvement ne s’y sont pas trompé (voir les grecs). Leurs témoignages de solidarité ne laissent aucun doute.

Le goût amer, très peu pour moi, sinon par rapport à ceux qui font toujours la fine bouche avec la sueur, le sang et les larmes des autres et qui auraient peut-être préféré que nous sombrions romantiquement les "armes à la main".
Que des millions de jeunes aient retrouvé là le goût de militer et de s’engager durablement, qu’ils aient été extrêmement sensibles au fait de cotoyer dans les manifs, ou dans la préparation des tracts les retraités CGT (leurs grands parents !), cela beaucoup n’en ont cure, car ils ont assignés envers et contre la volonté de la majorité des participants au mouvement, ouvertement ou même sans le leur faire savoir, des objectifs qui n’étaient pas les leurs.
Une fois de plus, va-t-on faire les reproches à ceux qui se sont battus et qui sont encore les victimes de la répression pour avoir osé défier le système ? Comme disait Boris Vian, "on n’est pas là pour se faire engueuler..."...
"Il faut réfléchir sur la pédagogie de la victoire", cette phrase est revenue très souvent dans les interventions le 22/06...

Evidemment, qu’il est toujours et systématiquement question de rechercher l’unité la plus large. C’est absolument fondamental.Cela suppose de trouver les convergences avec ceux qui ne sont pas toujours prêts à çà. Mais en définitive c’est la condition du succès. C’est bien à çà que nous avons réfléchi et que nous allons continuer, au niveau le plus "élevé" comme au niveau le plus décentralisé. Mais souffrez que ceux qui partagent la plus grande unité de vues se retrouvent de façon privilégiée. C’est la moindre des choses. C’est d’ailleurs ainsi que certaines manoeuvres (les petites lettres ministérielles qui arrivent à certains syndicats et jamais à d’autres) ont pu être empêchées pour rompre une fois encore le front syndical au moment crucial.

Bien syndicalement,

NOSE DE CHAMPAGNE