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> UN AMENDEMENT DE L’APPEL UNITAIRE POUR QUE LA LCR SIGNE.

27 juin 2006, 13:58

Peut-être pourrions-nous éviter d’ajouter à la confusion en manipulant les propos échangés lors de la réunion du Collectif national d’initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes tels qu’ils apparaissent dans le compte rendu du 21 juin 2006

Je cite Claude DEBONS :
La formule "nous n’irons pas dans un gouvernement dominé par le social-libéralisme" fixe un cap. On peut préciser, mais prétendre résoudre dans le détail toutes les situations, un an à l’avance, dans l’ignorance de ce que seront les luttes sociales et les rapports de forces sortis des urnes, relève d’une approche dogmatique. Si nous sommes minoritaires au Parlement, pas question d’aller au gouvernement ni de faire partie d’une majorité parlementaire qui soutiendrait un programme contradictoire avec le nôtre. Dire cela n’épuise pas tous les problèmes tactiques.

Citons encore Christian PIQUET :
Le point le plus délicat, celui de la stratégie, recouvre la question de la relation au PS. Éliminons les faux-débats. Un, il faut récuser les postures de témoignage, mais il convient aussi de chercher à changer radicalement la donne à gauche. Deux, pour conquérir une majorité à gauche, nous devrons gagner à notre projet un secteur de l’électorat et de la mouvance socialistes. Trois, au-delà de la présidentielle, l’objectif est bien de disposer d’un groupe commun à l’Assemblée et ce dernier devra tout à la fois s’appuyer sur les mobilisations populaires, les encourager et peser sur le rapport de force politique. Quatre, il faut battre la droite sans conditions (et sans négociations) dans les seconds tours électoraux, mais cela n’implique aucun soutien à la politique des candidats en faveur desquels on aura appelé à voter lorsqu’ils seront arrivés en tête de la gauche.

Quant à Jean-François Gau, il résume ainsi le point de vue du PCF :
Au second tour, le PCF propose de se mobiliser pour battre la droite sans condition (donc sans donner de caution de contenu à tel ou tel vote contre la droite) et de ne pas négocier d’accords de compromis entre les programmes des uns et des autres entre les deux tours ou après le second tour, comme ce fut le cas en 1997 : nous porterons notre projet dans tous les cas de figure, jusqu’au gouvernement si le rapport des forces le permet. Devons-nous en faire notre objectif explicite ? Voyons les choses plus concrètement : le PS a expliqué qu’en cas de victoire de la gauche, le gouvernement sera constitué des forces qui auront conclu avec lui un « contrat de gouvernement » et auront présenté des candidatures communes aux législatives.

Et Pierre ZARKA souligne :
La dissociation du social et du politique conduit à une dissociation entre attentes sociales et démocratiques et échéances politiques. Elle nourrit « le vote utile ». On n’y répondra pas par un regroupement de forces reposant sur des comportements délégataires et voulant faire par lui-même contre-poids au PS. Le PC s’y est essayé pendant plus de 40 ans, et il a commencé alors qu’il était plus fort que le PS.
C’est travailler en permanence à un changement de culture politique des citoyens qui peut faire bouger en profondeur les réalités et permettre de considérer que rien n’est figé. Aucun engagement ne porte en lui qu’il sera tenu, seul ce changement de culture et une capacité nouvelle d’intervention du peuple garantit l’avenir. Au PS d’assumer ses responsabilités face à ce qui serait une réalité nouvelle. Tout accord passé avec lui, lui apporte une caution. S’il bouge, ce sera en fonction de ce qui bouge dans la culture politique. Il s’agit donc d’une construction durable. Si nous allions aux élections de manière éparpillée, ce serait le signe que le passage du social au politique est impossible.

Qui aurait dit un an avant le référendum que le "non" l’emporterait après une campagne où se sont multipliés les forums et les manifestations unitaires de la gauche anti-libérale ? Qui aurait prédit que le "non" serait porté par la gauche populaire ? Travaillons au programme, aux objectifs, à une modification du rapport au politique et sur ces bases, nous pourrons décider à l’automne de nous diter d’un porte-drapeau(x) pour l’élection présidentielle.

gib