Accueil > ... > Forum 96700

> "Je mesure mes handicaps : je suis jeune, je suis femme, et en plus, je suis blonde !"

13 octobre 2006, 06:14

Quelques éléments de réponse à vos commentaires

Beaucoup de commentaires de votre part, dont certains appelleraient de longues réponses…

Voici quelques réactions.

J’ai beaucoup aimé les remarques sur le mot « libéralisme ». La critique des « anti-libéraux » se situent sur le terrain économique : ce qui doit être au cœur de l’économie, c’est l’humain et non la recherche du profit.

La marchandisation de tout et n’importe quoi, la nouvelle règle financière implicite d’un taux de 15% de rentabilité des actions et la vision à court terme nourrie par le capitalisme financier ne sont pas compatibles avec un développement humain.

Le libéralisme économique ne permet ni une juste répartition des richesses, ni la préservation de notre environnement. Ce point de vue est parfaitement compatible avec un profond attachement à la valeur de liberté, largement dévoyée...

La liberté n’est-elle pas aujourd’hui avant tout celle des prix ? Les droits attachés à la personne mériteraient d’être étendus. C’est ce que nous proposons !

Les anti-libéraux sont souvent les premiers à se battre pour que nos libertés ne soient pas mises sous surveillance (par Sarkozy notamment). J’entends que se revendiquer « anti-libéral » peut porter à confusion sur ce terrain. Il nous faudrait également sortir d’une terminologie négative (« anti » quelque chose)...

Avez-vous des suggestions ?

Beaucoup d’internautes m’ont interpellée sur le fait que je ne sois qu’apparentée au groupe communiste et non membre du PCF.

Je pense que les clivages actuels entre les organisations politiques ne correspondent plus vraiment aux divergences de fond. La Chute du Mur de Berlin a de fait levé certaines oppositions historiques.

Si je n’ai pas ma carte dans un parti, c’est avant tout parce que je souhaite, depuis les débuts de mon engagement, que toutes les forces anti-libérales, féministes et écolo soient rassemblées.

Et pas en raison d’une défiance à l’égard des organisations politiques - même s’il faut bien reconnaître qu’elles ont besoin d’évoluer… De nouvelles formes de participation politique sont à inventer mais les partis permettent une structuration indispensable à notre vie démocratique.

Le cadre collectif d’action est fondamental.
Un dernier mot à Foued qui m’interpellait sur les jeunesses. Evidemment, tous les jeunes ne vivent pas la même situation sociale : une fille d’ouvriers habitant aux Tarterêts n’a pas la même vie qu’un fils de cadre supérieur du centre de Bordeaux.

Comme les autres, les jeunes sont marqués par les rapports de classe et l’antagonisme de genre (notamment). La jeunesse, c’est un temps de la vie. Et les jeunes appartiennent à une génération, c’est-à-dire qu’ils partagent des repères communs.

Leur place dans la société doit être reconnue et la question de la transmission générationnelle doit être un sujet politique.

Clémentine Autain