Accueil > ... > Forum 97013

> Comprendre LA REUNION . 3

15 octobre 2006, 00:05

Bonjour,

Le comportement du PCR est inacceptable pour un parti communiste ! Il n’y pas à lui chercher des circonstances atténuantes. On est communiste ou on ne l’est pas. Si on est communiste on ne peut être qu’antilibéral. Si on marchande avant de dire qu’on l’est, on n’est pas digne de confiance. Et peut-on être communiste si on n’est pas digne de confiance ? Pas pour moi.

En dehors du front antilibéral, point de salut pour la vraie gauche ! Elle sera broyée, elle se compromettra avec les libéraux (qui se disent sociaux) pour exister un tout petit peu. Elle le sait, elle a malheureusement déjà goûté à cette expérience, elle ne veut plus recommencer. Et c’est pour ça qu’elle essaie de "pousser" ses dirigeants à aller unis au premier tour de l’élection présidentielle. Sans résultats probants au premier tour, elle continuera à "vivoter", sans réelle influence.

Et pourquoi le PCR s’en fout ? Parce que les intérêts de ses dirigeants sont ailleurs. Chacun l’a bien compris, ne serait-ce qu’en lisant ces derniers articles de Témoignages. On a l’impression que l’idéal communiste est pas mal dilué chez eux.

Le commentaire de 204.**.236.*** ne me semble pas être des "des conclusions brutes de décoffrage". Ce qui y est dit saute aux yeux quand on lit les différents articles cités.

Je ne vis pas à dix mille km de la Réunion, je vis sur cette île depuis ma naissance (il y a de cela 72 ans). J’ai toujours milité pour le communisme, le vrai, celui qui passe avant les intérêts familiaux et claniques. Celui qui n’est pas soumis au desideratum d’un chef.
Ne trouvant pas cette volonté de consacrer l’intérêt de tous avant toute chose, au sein du PCR, j’ai pris ma carte au PCF depuis quelques années déjà.

La provenance politique de certaines personnalités de "l’Alliance" de Paul Vergès, qui dirige actuellement la Région, ne m’a pas fait regretter ce choix. En métropole, les communistes et les verts ont été très critiqués pour avoir servis de palladiums à certains gouvernements, et pourtant il ne s’agissait que de gouvernements sensés être de gauche.

Le PCR voudrait faire croire aux réunionnais que leur avenir n’est pas lié à celui de la France. Ils n’y croient pas une seconde quand ils voient comment vivent leurs voisins de l’Océan Indien et notamment leurs cousins mauriciens, surtout ceux qui n’ont pas la chance de faire partie des privilégiés que l’on montre aux touristes. La canne à sucre et le tourisme font le bonheur des patrons et des capitalistes mais pas celui du peuple qui a le ventre vide. Un rigolo nous a dit, un jour, "Mangez des pommes", aux Mauriciens on leur dit surtout "Sucez la canne".

La dernière fois que l’on a voulu toucher aux institutions, sur l’insistance du PCR, on a frôlé la révolution. La mobilisation a été telle que le gouvernement de l’époque a dû reculer. Il ne s’agissait pourtant que de la création d’un deuxième département. Mais les Réunionnais ne voulait absolument pas entendre parler de l’instauration de la surcouche institutionnelle - qui allait avec et indispensable disait-on - appelée "Congrès" qui aurait eu le pouvoir de remettre en cause l’appartenance à la République Française. Il faut savoir qu’il n’était pas question de faire élire ce "Congrès" au suffrage universel direct.

Il ne suffit pas de faire lire des articles de Témoignages, journal du PCR, pour faire "mieux connaître la Réunion". On ne réussirait, tout juste, qu’à faire "mieux connaître le PCR". Et là, à travers cers dernières lectures, on a du mal à croire que c’est un parti politique français et qu’il s’intéresse au devenir de la France. D’ailleurs, commentant un article précédent, quelqu’un a dit : "Ce qui intéresse Vergès, c’est la Région !". Il a tout compris.

Aujourd’hui, quand je vois que le PCR se refuse à prendre position pour une union de la gauche antilibérale pour le premier tour de l’élection de 2007, je suis un peu plus persuadé que ce n’est pas animé par une idéologie purement communiste qu’il agit.
Le prétexte que la Réunion a des difficultés économiques et sociales beaucoup plus importantes que celles rencontrées en métropole n’est pas recevable. Au contraire, ces difficultés devraient plaider en faveur d’un rattachement sans faille à la République et justifier toutes les actions nécessaires à l’élection d’un vrai gouvernement de gauche. J’allais dire de vraie gauche.

Qui mieux qu’un vrai gouvernement de gauche antilibérale pourrait s’attacher à faire diminuer – voire à faire disparaître – ces terribles injustices sociales introduites par ces assassins d’ultralibéraux et autres occiseurs capitalistes ?

Un gouvernement social-libéral ? On l’a déjà vu à l’œuvre et on est loin d’en être convaincu : on attend toujours le social.

Un gouvernement UMP ? On le voit précisément faire le contraire en privilégiant, un peu plus chaque jour, le MEDEF, en confisquant une à une nos libertés fondamentales, en dépossédant continuellement la France de son surnom "pays des droits de l’Homme".

Je fais partie de ces vieux "cocos" réunionnais qui pensent que hors de la Nation Française, il n’y a point de salut pour la Réunion. Sauf si elle veut aller s’inféoder à une autre "puissance" économique ou vivre dans la misère. La canne à sucre et le tourisme ne suffiront pas. Ce n’est qu’une petite île de 2512 km2, montagneuse et ne possédant que trois minuscules plages.

Les Réunionnais veulent être Français avant tout. Ceux qui pensent le contraire n’ont qu’à les faire consulter directement, par référendum par exemple, et cesser de prendre leur fantasmes pour des réalités. Mais le PCR ne veut pas de référendum-là.

En attendant, je fais tout en plus de prier - bien que je ne connaisse aucune prière en particulier - pour que la gauche antilibérale trouve son candidat le plus rapidement possible et commence sa campagne. L’échéance c’est déjà demain…

J’espère qu’il ne viendra à l’idée de personne de dire que, puisque je désapprouve le PCR, je ne suis pas communiste. Je suis trop vieux pour survivre à un coup pareil.

Respectueusement communiste