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> Le travail ils s’en foutent !

29 octobre 2006, 09:52

A ma première réaction (quand j’ai écrit "ils veulent juste du fric ???"), je pensais que j’avais encore affaire un con qui pensent que les gens des cités (dont je fais patrie) ne pensent qu’à la jaguar et à consommer, genre avec un petit pois dans la tête : discours de droite très fréquent...

Je vois que ton discours est plus nuancé, donc, j’y viens :

"Le travail on s’en fout : on veut pas se faire exploiter ! Par contre, tant qu’on n’aura pas supprimé cette société de classe où le fric est nécessaire à la survie, alors on aura besoin de fric."

OK, sur le constat sur le capitalisme de merde, la société de classes de merde, etc... Ne pas se faire exploiter, OK... Besoin de fric comme tout le monde, OK...

"Et de toute façon, du boulot, y’en a plus : il a été délocalisé."

OK, il y a de moins en moins de boulot, chômage décidé par ce système capitaliste. "Mais, tant qu’il y aura des gens très pauvres, il y aura des émeutes !"
OK tant que la pauvreté existera, la révolte existera (Et heureusement !)

"Il faut donner un revenu minimum à tous QUELQUE SOIT LEUR AGE".

C’est là que je commence à m’éloigner de ta pensée...

1) Qui te dit que c’est la revendication des gens des quartiers populaires actuellement ? Moi j’entends surtout parler de ce que je t’ai dit plus haut (taff, logement, formation, dignité, ...) C’est toi qui revendique ce revenu minimum et un certain courant dans la gauche (Discours tenu par les Négristes notamment, qui ne sont pas du tout ma tasse de thé). Moi je veux bien projeter mes désirs sur mes voisns d’immeubles et en ce cas, je ne revendiquerai pas les miettes que représentent un revenu minimum, mais la BOULANGERIE puisque c’est nous qui faisons chaque jour le pain (qu’on soit au chomdu ou non), c’est à nous de décider de l’organisation des richesses

2) Pourquoi certains tafferaient comme des brutes, hyper pressurisés (hausse des suicides au taff, baisse des résistances, usures, individualisme..) par des patrons et des actionnaires à la con, tandis que d’autres ne foutraient plus rien ? Moi je suis pour un renversement de ce système proche de l’agonie, qui si on ne le tue pas nous tuera (pauvreté en hausse, maladies, écologie...), je suis pour qu’on décide de la répartition des richesses, de leurs production, de notre temps de repos et de culture... en fonction des nos beoins et pas de profits d’une minorité. Donc porter la revendication d’un revenu minimum c’est un triste minima (pourquoi minimum, qui le paye ??? Encore ces "cons de travailleurs" comme le propose Christine Boutin ????)

"Ce revenu doit être suffisant pour vivre décemment (donc beaucoup plus que l’actuel RMI)."

Qui le finance ??? Il y a tout un courant qui cherche à le faire payer par un nouvel impôt, si un jour nous gagnons sur cette revendication, vu le faible rapport de forces que nous avons face à l’Etat, il y a fort à parier que ce sera encore les deniers publics qui financeront cela au lieu des VRAIS RESPONSABLES LES PATRONS. Je n’appellerai pas cela alors un véritable progrès... Il y a un danger à découpler le travail (et donc CETTE TUNE produite par notre travail et que les actionnaires et patrons nous bouffent) et le revenu. Car toujours se pose la question de qui paye....

"Il doit être donné indépendamment du fait que la personne travaille ou pas."

C’est là que je verrai davantage, dans cette société capitaliste de merde à défaut de l’avoir renversé tout de suite, la réduction du temps de travail pour tous, et donc en l’occurence également moins de suicides au taff par exemple. Après j’ai un constat de lutte qui ne doit pas être éloigné du tien, sur le fait que les syndicats (la plupart) ne défendent ni les chômeurs, ni les précaires et que donc cette revendication qui souhaite unifier travailleurs et privés d’emplois et surper dure à porter !!! Cela fait pas mal d’annnées que je milite surle terrain de la précarité et j’en ai soupé des trahisons, mais bon, pas le choix, la lutte continue ! L’arrivée de nouveaux dans la lutte, notamment au printemps dernier, me donne beaucoup d’espoir...

"La personne qui le reçoit ne doit jamais subir de contrôle, contrairement à ce qui se fait actuellement pour le RMI."

OK sur la dénonciation des contrôles et de la pressurisation des chômeurs, facile, dégueulasse et véritablement criminel. J’aimerai mettre tout le gouvernement au chomdu, et qu’ils en bavent comme nous !

"Voilà, si la gauche fait ça une fois élue, elle aura accompli son boulot. Il n’y aura plus de pauvre, donc il n’y aura plus d’émeutes. Mais l’important c’est qu’il n’y aura plus de pauvres !"

Là tu me fais quand même rire, tu parles d’un Etat capitaliste de merde, mais tu attends des politique qu’ils fassent tout à ta place. Que la gauche soit au pouvoir n’implique pas automatiquement le progrès (des fois c’est même le contraire, cf les privatisations sous la gauche plurielle), seul un rapport de force fait plier un gouvernment face à nos revendications. Donc ton revenu minimum faudrait peut être que tu organises le lutte autour de toi pour qu’il soit vraiement un acte de progrès et qu’il ne se transforme pas en un RMI bis, à la sauce Christine Boutin, pour justement avoir la paix sociale qu’elle en attend !

"Puisque tu es dans les conseils de lecture, je te conseille "Le droit à la paresse" de Paul Lafargue :"
http://sami.is.free.fr/Oeuvres/lafa...

Jolie référence, le droit à la paresse pour tous et toutes, mais pour y parvenir faudrait se mettre à lutter ACTIVEMENT ensemble. Donc y a du taff avant de se reposer. Ceci dit, l’ayant lu il y a un bail, je vais me le refaire ! C’est vrai que ça ne fait pas de mal...

Fraternellement ;
A Ciao !
Amel