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> Reponse de j.BOVE à la lettre ouverte de militants de la LCR

24 novembre 2006, 14:01

source : http://www.lcr-rouge.org/article.ph...

PARTI COMMUNISTE
Pour « une nouvelle majorité à gauche »

Le Parti communiste tenait, lundi 20 novembre, un conseil national pour discuter de « la situation nouvelle » créée par la désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste à la présidentielle.Cette réunion exceptionnelle du PCF entendait répondre à une double préoccupation de la part de la direction du parti : confirmer son orientation, « battre la droite et réussir à gauche », gérer les difficultés auxquelles se heurte la décision des militants du parti de présenter Marie-George Buffet comme candidate à la candidature pour un rassemblement antilibéral. Au sein des collectifs unitaires, bien des militants ne veulent pas voir le PCF faire une OPA sur leur activité et la mobilisation qui s’opère autour d’eux, sans parler des rivalités qui opposent, derrière la façade unitaire, les différents candidats à la candidature.

Marie-George Buffet, dans son rapport introductif, a tenu d’abord à répondre à ceux que la désignation de Ségolène Royal aurait incités à douter, voire à se détourner de sa stratégie « permettant de construire une nouvelle majorité de gauche et un gouvernement de gauche ». Tout en se disant « très préoccupée », elle s’est fermement démarquée de ceux qui ne se souciaient que « du score électoral d’une “candidature anticapitaliste”, comme le dit Olivier Besancenot ». « Dans cette situation nouvelle, a-t-elle insisté, l’alternative à gauche à laquelle nous travaillons avec les collectifs unitaires est plus indispensable que jamais. » Après avoir développé le programme du PCF, elle a conclu : « Nous devons dire : être de gauche, c’est se battre pour qu’autour de telles propositions, une dynamique populaire se développe jusqu’à créer les conditions, en 2007, de la constitution d’une majorité et d’un gouvernement de gauche qui mènent une politique de rupture avec le libéralisme. »

Marie-George Buffet a rendu publique une adresse aux « femmes et aux hommes de gauche », réaffirmant « cette volonté que la gauche gagne en 2007 ». Dans le même temps, et sur le second point, celui du candidat ou de la candidate du rassemblement antilibéral, elle s’est contentée de généralités : « Électrices et électeurs communistes, socialistes, écologistes, républicains, d’extrême gauche, nous nous retrouvons depuis des années dans les luttes contre la droite et le patronat, pour la justice, la liberté, la dignité. Nous nous sommes retrouvés très nombreux dans le “non” de gauche. Nous vivons et travaillons côte à côte, en partageant les mêmes préoccupations et les mêmes aspirations. Ce rassemblement, vous y avez toute votre place, non pas pour vous rallier à qui que ce soit, mais pour contribuer, avec vos idées et vos propositions, à ce que nous puissions permettre ensemble à notre peuple, majoritairement, de se prononcer pour une politique de gauche. »

Le conseil national a ainsi rappelé l’orientation du PCF pour une majorité de gauche et un gouvernement de gauche, donc avec le PS, dans le cadre des institutions. Sa principale crainte est de se mettre à l’écart de la dynamique qui s’engage autour de Ségolène Royal et ouvre la perspective d’une victoire de la gauche. Le PCF entend bien en être, mais il a aussi besoin de regagner l’influence que sa politique au sein de l’union de la gauche lui à fait perdre. Pour cela, il a besoin des collectifs. Et c’est pourquoi il s’est fait aussi plus ouvert sur la question du candidat pour le rassemblement antilibéral. Il s’agit de gagner du temps, de laisser les oppositions se confronter à sa prédominance, pour tenter d’imposer la candidature de Marie-George Buffet. Il compte aussi sur le retour de Mélenchon avec les collectifs pour renforcer sa position et inscrire la démarche de ces derniers dans la perspective d’une nouvelle union de la gauche.

L’obstacle à une candidature unitaire des antilibéraux et des anticapitalistes est souligné : il ne saurait, pour nous, être question de s’engager dans une alliance parlementaire et gouvernementale avec le Parti socialiste. Pour bien des militants, l’heure des choix est là.

Yvan Lemaitre