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> Lettre de José Bové aux collectifs

27 novembre 2006, 09:34

Mouais, bof !

Finalement, j’ai parlé trop vite ! C’est brusquement parti en vrac. On en revient aux vieilles querelles et on n’avance pas d’un iota.

S’il n’y a pas de gauche alternative (ou seulement une pâle imitation) aux élections, ce sera non seulement la faute des leaders et des appareils, mais aussi celle de tous ceux, qui, pleins de leurs certitudes, auront préféré attiser les divisions et qui auront négligé ce qui nous a tous réunis.

68, c’est fini, l’Union de la gauche, c’est fini, mais nous sommes toujours incapables de nous tourner vers l’avenir.

Or, c’est ce qui importe, me semble-t-il, et vite ! Qui peut croire que les uns et les autres, nous allons donner envie à la jeunesse d’aller voter ? Et de s’impliquer dans un mouvement où les gens s’entredéchirent pour savoir qui a apporté la logistique, qui a provoqué les dissensions, etc.

Si c’est ça votre REVE, alors, laissons tomber. On fera comme d’hab, on votera pour le moins pire, qui se permettra le pire une fois élu, et tout le monde en prendra encore plus sur la tête.

SI on va voter.

Si tous les théoriciens de la politique voulaient bien entendre et voir ceux qui n’ont accès à rien (et, entre autres, pas à Internet !) et qu’on culpabilise constamment, parce que, dit-on avec arrogance, ils vivent aux crochets de la société, qu’ils sont oisifs, qu’ils ne savent pas élever leurs enfants, qu’ils détruisent tout, etc.et qu’il faut les mater. Ces gens-là attendent une lueur d’espoir, d’humanité, pas des petites phrases assassines.

Alors, continuons à nous déchirer, au lieu de nous pencher sur les vrais problèmes, qui gangrènent le pays mais aussi tout le monde occidental.

Les autres triomphent et ricanent, portant en bandoulière leurs programmes libéraux de plus en plus destructeurs, qu’ils nous fourgueront encore et encore, parce que nous, nous sommes occupés à faire des calculs sordides et à chercher lequel a le plus tort.

Quant à ceux qui sont dégoutés par Royal et le vide sidéral de ses discours, ils commencent à songer à voter pour Bayrou, parce qu’il s’appuie sur des valeurs républicaines. Et qui attend derrière, tapie dans l’ombre ? La clique des néo-libéraux.

Ca y est, je suis écoeurée.

Valens