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> Lettre de José Bové aux collectifs

11 décembre 2006, 16:03

Camarades, je vous salue tous !

Je suis bien d’accord avec Langlois sur la candidature de Bové. En mettant tous les égos dans les poches (notamment PCF et LCR...) ; il aurait été possible unitairement de faire plus que de nos trop pâles figurations narcissiques à 3%... et Bové était incontestablement, sur le plan médiatique et aussi en tant qu’homme (n’en déplaisent aux jaloux de sa notoriété ne pensant qu’à le casser...) le meilleur rassembleur de la gauche anti-libérale.

Certes, on aurait peut-être perdu quelques centaines voire quelques milliers de voix de quelques butés déçus que le candidat choisi n’était pas le leur... Mais PLUS QUE TOUT : combien de voix aurions-nous gagner des électeurs déçus de la gauche de la gauche depuis, eux, beaucoup plus longtemps, et parsemant leurs voix de l’abstentionnisme à l’extrême droite ??? Nul besoin d’avoir fait Polytechnique ou HEC pour comprendre ça ! Bové pouvait même à mon sens (demandez donc à ces canailles d’agences de com si vous ne me croyez pas...) concurencer directement les meilleurs scores au 1er tour...

Mais voilà... Nous en sommes pour l’instant loin. Alors laissez-moi vous donner tout simplement et avec une grande franchise mes intentions personnelles (ainsi qu’à de nombreux camarades avec lesquels j’ai parlé). 2002 a fait un peu peur. Mais pas suffisamment : il a fait frémir les rombières, les chaisières, et les éléphants. Et puis.... pffff.... Plus rien... Du vent. Du Flanc. 82%, et blablabla, et rien n’a changé. Alors, "si la situation ne change pas en profondeur" comme le dit José ; après avoir voté depuis plus de 10 ans à la gauche de la gauche, et y plaçant toujours mes idéaux, je voterai néanmoins sans doute pour LePen au 1er tour. Voilà qui est dit, une voix anti-libérale se perd faute d’unité. C’est triste, mais après tout, s’il n’y a que ce moyen de provoquer un VRAI séïsme politique, qui pourrait être précurseur d’une VRAIE révolte, si ce n’est révolution, alors après tout pourquoi pas ? Quand bien même serait-il élu président, il ne tiendrait pas une semaine à l’Elysée. J’ai confiance dans le peuple français pour le foutre dehors.

Avant, je traitais ces gens de gauche votant LePen de cons et de traîtres. Hélas, un million de fois hélas, j’ai bien peur maintenant de les comprendre un peu, et de parier sur la seule personne capable d’ébranler les salons de velours de la bien-pensance, de droite ou de gauche...

MAIS j’espère encore, jusqu’au jour du vote, que la situation change à la gauche de la gauche... et clame l’unité et José Bové de toutes mes forces à revenir. Sinon, je voterai paradoxalement et "HYPOCRITEMENT UTILE", dans la perspective d’une révolution (bien de gauche anti-libérale, elle !) du système.

Fraternellement, Cédric (28 ans).