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Lettre ouverte de la direction de la Fédération des Bouches du Rhône du PCF

3 février 2007, 17:31

La situation actuelle de division n’est pas si étonnante et elle correspond aussi a des problèmes de fond.

Il faut d’abord comprendre que le système économique dominant, le néo libéralisme, qui sévit en Europe sous l’action de la commission européenne, avec l’accompagnement plus ou moins complaisant des gouvernements depuis 1990, Mitterand puis la gauche plurielle ont eu largement leur part de responsabilité dans l’influence grandissante de ce système en France, est un système complètement inapte a résoudre les problèmes de l’humanité que ce soit au niveau social ou sur la grave question de l’environnement, ainsi que sur celle de la meilleure utilisation des ressources naturelles.

A travers les délocalisations, la faillite de l’euro vis à vis des mythes qui accompagnaient sa mise en place, - amélioration du pouvoir d’achat, réduction du chômage, relance de l’économie (le constat sur ce plan est même très cruel)-, les gens ont parfaitement compris la nocivité de l’ultralibéralisme. C’est le sens de 2002, puis du référendum constitutionnel européen. Ainsi que des multiples mouvements sociaux.

Donc ce système est fragilisé politiquement, mais il possède une puissance financière imposante, et des relais politiques dans les partis de droite, mais aussi chez les socialistes. Il manque évidemment une traduction politique à cette potentialité de limitation de l’emprise du néo libéralisme dans notre pays, puis de la mise en oeuvre d’une réelle alternative.

De ce point de vue l’entente sur ce que l’on peut qualifier d’ébauche d’un programme d’alternative antilibérale," les 125 propositions", est évidemment un très grand pas, qui aura son importance plus tard. Notamment, lorsque l’aggravation drastique des conséquences de l’ultralibéralisme en France aura lieu, c à d peu après les prochaines élections. Mais il y a encore pas mal de points obscurs, - énergie,... -, qui correspondent justement à des divergences de fond dans la mouvance antilibérale.

L’antilibéralisme ayant donc un grand avenir, cela pose le problème du leadership au niveau de ce mouvement. Et il faut bien dire qu’il y a des personnes et des organisations qui ne s’imaginent pas autrement que comme leaders suprêmes. Il ne faut pas croire aussi que le label de "gauche" signifie automatiquement "démocrate". Il y a dans ce que l’on appelle la gauche et l’extrême gauche quelques sectes avec Gourous.

Le PC qui représente la force la mieux organisée, au plus fort potentiel de militants, souffre de plusieurs handicaps.

 Le premier est d’avoir un peu pris en marche l’antilibéralisme radical

 Le second est d’avoir trop longtemps cautionné un parti socialiste qui s’engageait toujours plus sur la voie de l’ultralibéralisme. Au point que si elle était plus crédible personnellement, Ségolène Royal serait la meilleure candidate de ce système. Avant tout pour la capacité du PS à tromper et à trahir les couches moyennes.

L’ex puissante fédération des Bouches du Rhône du PC a ainsi laissé beaucoup de sa force dans une alliance qui lui permettait juste de maintenir ses élus au prix d’une forte atteinte de son image.

Parce que les Bouches du Rhône depuis quelques années sont victimes de la politique ultralibérale.

 forte paupérisation. Au point que beaucoup de chômeurs ou même de travailleurs n’ont plus d’adresse personnelle.

 la spéculation immobilière sévit et chassent les gens de la proximité de leur lieu de travail vers la vallée de la durance notamment,

 le désengagement de l’état laisse la région en première ligne pour assurr de lourds financements :

transports, ITER, d’autres investissements ...

 la pollution atteint des sommets : pollution chimique et biologique de l’étang de Berre où l’on retrouve évidemment TOTAL.., pollution à l’ozone sur les autoroutes...

 alors que la France par ses études se place à la pointe mondiale dans le domaine de la micro électronique (et de main les nanotechnologies ), on laisse tranquilement vendre GEMPLUS aux américains....

La liste est longue.

Donc il est logique que le système dominant doive se défendre pied à pied. Notamment en utilisant les médias, globalement tous à sa disposition. Qui insistent évidemment, voir suscitent, des divisions dans la mouvance antilibérale. L’arme du sondage à vocation de propagande politique, qui peut se pratiquer en toute liberté aussi loin des élections elles-mêmes, peut être d’une redoutable efficacité sur ce plan. On voit d’ailleurs sur ce site beaucoup de gens s’y laisser prendre.

La meilleure solution est d’insister sur le programme, sur la nécessité absolue de la rupture avec l’ultralibéralisme. La chose la plus difficile est certainement d’éviter de se compromettre à nouveau avec ce que l’on nomme à tort le social libéralisme, parce qu’il n’y pas une once de social dans le système néo libéral -voir le projet de constitution européenne qui institutionnaliserait ce système qui a un besoin impératif de cela pour survivre à ses propres dégats-.

Jean-Marie Berniolles