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Communiqué FA CGA GDALE : Il n’est pas de sauveur suprême !

10 février 2007, 16:29

C’est la fameuse interview au nouvelobs où il dit qu’il est gaullo-gauchiste. Il dit aussi qu’il est contre le libéralisme mais que le capitalsime est un système de production basé sur la propriété privée sur lequel il n’a rien dit ou n’a rien à dire. Je dirais que Michel Onfray est un authentique social-démocrate tendance libertaire qui trouve qu’un Etat monarchiste républicain comme la 5e république convenable il suffit d’avoir l’homme, le tribun qui convient à sa tête.

Entre Marx et Bakounine, sur la question de l’Etat, il y a plus de proximité qu’entre Onfray et Bakounine.

M. Onfray. - Je défends la Constitution de 1958. Je suis gaullien, « gaullo-gauchiste » aurait dit Maurice Clavel ! Le Clavel de Mai-68 meplaît bien. Je ne suis pas pour laVIe République ni pour un changement de Constitution. Je pense que la présidentielle, c’est, de fait, la rencontre d’un homme et d’un peuple. Aujourd’hui, c’est devenu une affaire de partis politiques et d’états-majors. A cause d’une espèce de pudeur libertaire du « je voudrais bien le pouvoir, mais j’aimerais qu’on me le donne sans faire ce qu’il faut pour l’avoir », certains n’y sont pas allés, et l’union ne s’est pas faite. L’extrême gauche manque d’une figure en phase avec le peuple par l’incapacité de tel ou tel à proposer clairement la cristallisation.
Derrida aurait pu être cette figure sur le terrain de l’intellectuel de gauche en phase avec le peuple. Bourdieu a failli l’être, mais sa mort a stoppé net cette aventure. Nous manquons du désir politique qui a rendu possible le Sartre de Billancourt ou le Foucault de Fresnes. Le gauchisme de certains intellectuels dont votre livre fait l’inventaire est souvent un gauchisme de bibliothèque, d’Ecole normale supérieure ou d’université.

Michel Onfray. - Le titre de votre livre, assezgénial, désigne des composantes différentes d’une même chose. C’est sa pluralité qui fait son incapacité à être gouvernementale. Mais elle pourrait le devenir s’il existait un jour l’équivalent d’un François Mitterrand capable de faire une union des gauches de gauche sur une base opposée à la ligne libérale du Parti socialiste qui est devenu uneespèce de gauche de droite. La gauche altermondialiste est une composante qui recycle les thèmes antinucléaires, anti-OGM, anti-nano-technologies, bref les combats antimodernité au sens large. Il existe aussi une gauche communiste néomarxiste. Puis l’extrême gauche, avec la formule trotskiste intégriste de Lutte ouvrière ou mouvementiste de la LCR. Enfin une sensibilité hors cadres, hors partis, une gauche libertaire ou libre, la mienne, qui, hors appareil, se soucie du peuple, du prolétariat, de la justice sociale. Toutes entrent sous la rubrique « gauche antilibérale ».
Certes, droite et gauche, c’est une convention, mais qui signifie pourtant deux conceptions du monde toujoursvalables et antinomiques. Il existe une ligne de partage claire entre une droite libérale et une droite qui ne l’est pas, puis entre une gauche libérale et une gauche qui ne l’est pas. Ce qui fait d’ailleurs que parfois, sur des positions antilibérales, on retrouve réunis l’extrême droite et l’extrême gauche : guerre du Golfe, Irak, sionisme, Europe...
L’extrême gauche plurielle est un vrai concept, très opératoire. Il manque quelqu’un capable de lier cette pluralité. Il y eut Mitterrand en son temps et pour son camp. Et c’était quand même nettement plus difficile de faire l’union de la gauche avec le Parti communiste stalinien de Georges Marchais et un pharmacien radical de sous-préfecture ! C’était beaucoup plus ardu que de fédérer une extrême gauche plurielle qui dispose d’un point commun, l’antilibéralisme. Par ailleurs, cetteextrême gauche plurielle confondcapitalisme et libéralisme. Or le capitalisme est un mode de production des richesses par la propriété privée et le libéralisme, une modalité de leur répartition par le marché libre. On peut donc être, ce qui est mon cas, antilibéral et défenseur du capitalisme.

cégétiste je discute souvent avec mes camarades anarcho-syndicalistes de la question du vote et des institutions. Ils refusent de mon point de vue l’usage de moyens démocratiques très limités pour les remettre en cause dans une visée révolutionnaire. Cela dit, cette démarche est risquée car on peut devenir électoraliste et perdre de vue le but en utilisant un moyen qui pousse à l’intégration dans le système. C’est Marx qui écrit que la démocratie bourgeoise est le mode de transformation de l’ancien régime mais n’est pas son mode de conservation (Le 18 brumaire de Louis bonaparte). Les anarchistes sont un aiguillons pour les communistes pour qu’ils ne perdent pas de vue le but partagé.

Claude (PCF Massy)