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Appel des journalistes de l’audiovisuel public pour des débats contradictoires

3 novembre 2007, 19:38

Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations. Qui ne font que compliquer davantage le dossier de ’L’Arche de Zoé". Les procédés utilisés par l’ONG française laissent perplexes quant à la pureté de ses intentions et soulèvent plus de questions qu’elles n’aportent de réponses.

Tout semble avoir dérapé dès le lancement de cette opération. L’ ONG a joué dès le début sur l’ambiguïté entre familles d’accueil et familles d’adoption pour recruter des "clients" en France. Et tout a continué à l’envi. Les enfants visés devaient être orphelins : ils ont pour l’immense majorité d’entre-eux toujours de la famille ;les enfants devaient provenir du Darfour soudanais : ils proviennnent quasi tous du Tchad ; selon les documents transmis aux autorités tchadiennes, les enfants devaient être regroupés dans un centre de regroupement d’urgence avec poste médical avancé dans l’est du Tchad : en réalité tout avait été préparé pour les exfiltrer par avion vers la France ; les membres de "L’Arche de Zoé" cachaient leur raison sociale : au Tchad, ils opéraient sous le nom de Children Rescue.
De quelles fariboles - de quels mensonges ? - ont usé les responsables pour entraîner dans leur folle équipée sauvage un équipage espagnol, un pilote belge et trois journalistes ?
L’ irresponsabilité des responsables de "L’Arche de Zoé" est ici totale. Quand bien même l’opération aurait permis d’acheminer les enfants en France, jamais le gouvernement français n’aurait pu cautionner ce qui est et reste un rapt d’enfants.
Le dossier tel qu’il apparaît à ce jour, est un véritable réquisitoire. lourd, très lourd. Il ne suffira pas, comme l’affirment déjà les avocats des détenus, de dire qu’il ne s’agit pas de voyous mais de rêveurs, des jusqu’au-boutistes humanitaires qui ont trébuché sur leurs rêves.
S’il est un domaine dans lequel il n’est nul besoin de têtes brûlées, c’est bien celui de l’humanitaire qui implique, au contraire, de travailler dans la plus grande transparence. Le droit à l’ingérence, n’est pas le droit au n’importe quoi, n’importe comment. La volonté de réussir "un coup" médiatique met en danger ceux qui oeuvrent, dans des conditions parfois excessivement difficiles, dans les zones les plus dangereuses du monde. C’est aussi avec la vie de ceux-là que "L’Arche de Zoé" a, stupidement, joué.

Article de Michel Konen, La Libre Belgique 2007 que je partage entièrement. J’ ajoute aussi que le Tchad est un pays souverain et je ne vois pas pourquoi les humanitaires de "L’Arche de Zoé" devraient être jugés en France.
Françoise MOULOUNGUI