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A ROISSY AEROPORT, LE PARTI SE PURIFIE

21 février 2007, 00:14

Ce texte a au moins un point positif par rapport aux autres du même genre qui ont pu paraitre, notamment ici ou sur des sites Bovéistes : il présente explicitement les reproches que font ces camarades au Parti. Je les divise en trois points, avec les citations corespondantes.

« Nous avons honte que notre parti ait cru pouvoir impunément instrumentaliser les collectifs anti-libéraux et n’ai pas hésité pour s’assurer du résultat d’en créer des dizaines dans les semaines qui ont précédé la consultation des dits comités sur la candidature. »

Bon, je veux bien beaucoup de choses, hein, mais quand on fait des accusations, surtout de cet ordre, il faut avancer des preuves. La même accusation, évidemment tout de suite reprise avec ferveur par la presse, Libération en tête, avait poussé Raoul-Marc Jennar à démissionner du collectif unitaire national. Claude Debons - est-ce là un suppôt du PCF ? - avait pourtant affirmé qu’il s’agissait d’environ 5 collectifs. Où sont les preuves tangibles, ou même les indices parlant, concernant ces "collectifs bidons" ?

Pour ma part, je me suis renseigné comme j’ai pu - ayant des connaissances aussi bien à la LCR, qu’au PCF, que chez des « alter » - sur les cas qui m’ont été présentés comme "clairement bidons". Sur ces cas (9), j’en ai trouvé un vraiment bidon (première réunion le mardi, vote le jeudi) pour le PCF ; et un autre pour une autre candidature...

« Colère également que notre parti ait renié sa parole sur le mode de désignation par consensus sur lequel toutes les parties s’étaient mises d’accord, pour imposer la loi de la majorité qu’il s’était assuré. »

Ça, c’est faux. Le PCF n’a pas renié sa parole ; il a dit : il n’y a pas de consensus. Qui peut le nier ? Si encore, face à Marie-George Buffet, une candidature avait émergé comme consensuelle ! Mais non. La candidature Bové ne reprend clairement qu’une minorité de collectifs : elle était inacceptable pour PRS, la Gauche républicaine, le MARS. Au moment où Bové s’est retiré, il était crédité de 8 à 10% de collectifs en sa faveur (sur une minorité, certes : nous ne saurons jamais ce qu’il en aurait été, puisqu’il a refusé de se soumettre au vote). Aucune des candidatures proposées, même après Saint-Ouen ne faisait consensus.

Lorsqu’on constate qu’il n’est pas possible d’obtenir un candidat par cette méthode, on a deux moyens : soit on ne présente pas du tout de candidat, soit on change de méthode. La première méthode est pour moi parfaitement inacceptable et inenvisageable : je ne doute pas que mon avis soit partagé par le plus grand nombre. La seconde a été refusée en bloc par les autres organisations, qui se sont entêtées dans un mode voué à l’échec, préférant au passage retarder l’entrée en campagne d’au moins deux mois. C’était une erreur : le peu de réponse qu’obtient la candidature Bové aujourd’hui le montre.

Le PCF a donc dit : face à l’absence de consensus, il n’y a pas d’autre option viable que se fier à la décision très majoritaire. Et de fait, je n’en vois toujours pas, et on ne m’en a toujours pas présenté.

« Nous partageons la colère de nombreux communistes d’avoir été eux-mêmes manipulés. La manière dont les différents votes internes ont eu lieu permettant d’aboutir à ce qui en définitive était décidé depuis le début, à savoir imposer la candidature de la secrétaire nationale du PCF. »

Ben tiens. Le vote n’a pas été en notre faveur, et on ne peut pas dire qu’il a été truqué parce qu’on l’a déjà fait pour les collectifs, alors on dit qu’il était « orienté » ? « Orienté » comment ?

Moi, dans ma section, on a eu des débats looooongs et denses sur chacun de ces votes. Ça n’est pas la direction qui est venu décider pour nous ; chacun était largement informé, puisqu’il a forcément assisté à la réunion avant le vote, et pour la plupart aux réunions d’avant, et aux collectifs d’avant. Peut-être simplement que la majorité était, à plus de 80%, pour la candidature de MGB ?

Je n’ai pas toujours été majoritaire dans le Parti (d’ailleurs, je n’avais pas voté pour la base commune du CN pour le 33e), mais j’ai toujours respecté la décision majoritaire. Si elle vous semble incompatible avec votre engagement, il est de votre choix de quitter le Parti. C’est ce que j’ai fait avec la LCR il y a quelques années. Mais ne venez pas accuser le Parti, surtout quand ça revient à insulter implicitement ses militants.