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Mineur, fils de mineur, fier d’être communiste. Lettre ouverte à Michel Onfray

5 mars 2007, 18:56

Chapeau bas devant Achille le Bienheureux.
Respect devant tous ces militants qui y ont cru et y croient encore.
Pour avoir fait partie du "Parti", j’ai en mémoire des camarades dévoués aux autres, mais tellement obéissants, tellement soumis aux ordres des cadres du parti, quand ce n’est aux retournements dialectiques de la direction. Avec une naïveté ou un aplomb peu banal, du jour au lendemain, j’en ai vu qui disaient le contraire de ce qu’ils proclamaient la veille. Via l’Huma ou les consignes de la Fédération, il fallait changer de cap fissa. Certains toussaient un peu. Mais avec deux ou trois citations marxiennes et deux ou trois trouvailles du secrétaire général en place, c’était reparti comme en 17.
Bien entendu, les magouilles entre élus arrivent rarement jusqu’à la base. On ne se vante pas d’avoir voté avec la droite pour empêcher un socialiste de prendre la direction d’une région.
On ne va pas raconter aux militants qu’en réalité, l’un des responsables de la fédé était pété comme un coing et que c’est lui qui a agressé les flics et non le contraire, avec manif à la clé, contre les "forces fascisantes" de la bougeoisie. CRS SS, CRS, SS.

Je préfère M.Onfray, le philosophe, il est piètre historien et surtout politicien sans intérêt. Il devrait prendre un peu de recul, prendre le temps d’analyser, de peser ses mots. Certes.

Mais, il y a les faits, rien que les faits. Après, certains leur font dire ce que leur foi ou leur fantaisie leur dictent. A chacun de juger. Mais l’honnêteté intellectuelle oblige à reconnaître, que pour sauver la boutique, pour obéir aux ordres venus de Moscou, principal pourvoyeur de fonds, le PCF n’a pas toujours été honnête avec la classe ouvrière française.

Ne jamais oublier camarades, que l’histoire n’a pas de poubelle. Enfin, pas encore. Pas toujours. Les preuves disparaissent. Les anciens s’éteignent. D’aucuns racontent ce qu’ils ont rêvé autant que vécu. Les témoignages doivent toujours être pris avec des pincettes, recoupés. Et parfois, l’on aimerait bien que ce que l’on a cru vrai corresponde à la Vérité. Mais hélas... Des générations nouvelles arrivent, sans complexe, sans respect, et s’appuyant sur des textes, des articles de journaux, des lettres, des déclarations, des photoghraphies, des archives de la police, de l’armée mettent au jour ce que l’on avait tu, camouflé, enjolivé, mythifié.

La Vérité est aussi cruelle que la Vie, mais aussi passionnante et parfois "tanta bella".
Salut fraternel à Achille.

MAX ANGEL