Accueil > ... > Forum 148799

La laisse d’or : Nicolas Demorand

5 mars 2007, 23:20

La laisse d’or : Nicolas Demorand
La lutte est acharnée mais Le Plan B ne décerne la laisse d’or qu’au plus servile.

On dit de lui que c’est le nouveau Serge July, le passé militant en moins. Autant dire que les dents de Nicolas Demorand labourent depuis longtemps les couloirs de la Maison ronde de Radio France. Non sans profit (pour lui) : la direction de France Inter, qui entend simultanément reléguer Daniel Mermet à une heure de moindre écoute, vient de promouvoir Demorand à l’animation du « 7-9 ». Lors du référendum européen, Paoli avait défendu le « oui ». Sur France Culture, Demorand aussi. En donnant la parole à Adler, puis à Olivier Duhamel, puis à Slama. Tous partisans du « oui ». Racontant sa bérézina référendaire, Duhamel a salué « l’exceptionnel soutien de Sciences-Po, étudiants, appariteurs et direction confondus » mais surtout le « fabuleux soutien des amitiés nées dans cette aventure, Nicolas Demorand, Marc Kravetz, Géraldine Mulhmann ».
Demorand, c’est l’autre Nicolas, version Inrockuptibles. Aussi opportuniste et fat que Sarkozy, il se pique en revanche de culture et de colloques à la sauce CFDT. Mais quand il évoque « la philosophie explosive de Gilles Deleuze », c’est pour exalter « les surfeurs qui ont trouvé dans Deleuze un penseur branché pour les jours de tempête ». En mars 2004, Laure Adler renvoie de France Culture Miguel Benasayag, « trop militant, trop engagé ». Miguel se souvient : « Le jour où je me suis fait virer, Nicolas Demorand, comme un petit Judas de sous-préfecture, m’a fait la bise et m’a dit : “Va à ton rendez-vous avec Laure. Il n’y a aucun problème ma poule, nous restons groupés.” [...] Après, il a eu cette charmante attitude que j’ai bien connue en Argentine qui consiste à regarder ailleurs pendant que les gens disparaissent. » Pierre Marcelle, qui pourtant connaît bien Serge July, a été stupéfié par la bassesse de son héritier spirituel. Il y a deux ans, il qualifiait Demorand de « caniche » et pronostiquait : « D’avoir ainsi fait salement son sale petit boulot de vigile de la pensée, son employeur lui saura gré. » Nicolas, tu as ta récompense sur France Inter, mais Le Plan B t’offre une laisse en sus. Oui, tu peux gratter : c’est de l’or !

Le Plan B n°3 (juillet - septembre 2006)

http://www.leplanb.org/page.php?rubrique=accueil