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Hulot antilibéral !

31 mars 2007, 11:46

José Bové est passé vendredi à Saint-Malo pour y rencontrer très médiatiquement Nicolas Hulot. Ils ont refait le monde au bar de ...l’Univers.

Il n’y avait pas de supporters mais que des médias à attendre le moustachu à la pipe et le globe-trotter de la télé... Bové/Hulot : deux figures habituées aux micros, caméras et objectifs, qui avaient choisi le joli décor du bar de l’Univers, au pied des remparts malouins.

Sagement, les journalistes ont attendu, sur l’injonction de deux malabars accompagnant le candidat paysan, laissant son entretien se dérouler à huis clos. Une cinquantaine de minutes plus tard, ils se sont livrés sur l’esplanade de la mairie à une rapide conférence de presse en
tandem.

Bové : « On ne va pas faire croire que l’un va remplacer l’autre. »

Hulot : « Il y a des convergences évolutives. »

Deux styles pour un même combat sur l’écologie, même si le premier n’a pas signé le pacte du second, mais qu’il promet d’être « dans la foule » pour son rassemblement du 1er avril à Paris.

Nicolas évoque le verre (pas le vert !) à moitié vide ou à moitié plein : « Cette fois, on peut être optimiste, car il n’y a jamais eu autant d’engagement pour l’écologie. »

José se veut pragmatique : « C’est un combat qui va continuer au-delà de l’élection. »

Bref, les deux hommes, s’ils n’affichent sans doute pas tout ce qu’ils se sont dit en tête-à-tête, veulent marquer les esprits : « Poser les bonnes questions en profondeur. [...] Ce n’est pas une démarche archaïque ».

Ils ne se contentent pas de vouloir un moratoire à propos des OGM, du réacteur EPR, des autoroutes, et des incinérateurs. Bové déclare vouloir « aller plus loin », sur des pistes comme « la fiscalité écologique, une nouvelle politique de l’énergie, le refus de la brevetabilité du vivant, l’accès à l’eau ».

Soudain, Hulot s’éclipse discrètement après lui avoir laissé son livre, filant rejoindre son havre de Saint-Lunaire.

Bové continue son show seul. Quelques sympathisants s’approchent. On évoque la difficulté pour un jeune paysan de s’installer.Bové enchaîne : « Au moment de la Politique agricole commune en 2008, il faudra en profiter pour stopper et changer.

Il faut maintenir les paysans en Afrique et en Asie. Les paysans représentent la moitié de la population de la planète. On ne va pas les mettre dans les villes » (idem pour les pêcheurs). [...] Il ne s’agit pas de vivre mieux, ce qui implique une compétition au détriment des autres, mais de vivre bien, avec la terre mère et les autres, comme le disent les Indiens d’Amazonie. » Fin de l’entretien.

Bové sort sa bouffarde et rit dans sa moustache. « J’aime bien Saint-Malo. J’y suis déjà venu. » Avant de repartir, il va déguster du poisson, du naturel, pas nourri avec n’importe quoi...

Gérard LEBAILLY.
Ouest-France 31/03/07