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Résister, c’est créer à gauche

17 mai 2007, 11:12

Ce qui est interressant c’est de voir la reconstruction de partis socio-démocrates et ou réformistes en Europe actuellement, sur des morceaux de l’ex-social-démocratie, l’ex-mouvement communiste et des morceaux venus d’extreme-gauche.

Je précise : Ce qu’on appelle actuellement "partis socio-démocrates", ne sont pas des partis socio-démocrates. Le PS français, le Parti Travailliste anglais actuel, etc , ne sont plus des partis socio-démocrates mais des partis démocrates à l’américaine dans lesquels les travailleurs n’ont aucune chance de faire entendre leurs voix, même de façon déformée.

Une vingtaine d’années de défaites ou de luttes de défense des travailleurs en Europe ont amené un grand recul que nous n’avons pas encore bien intégré pour définir ce qu’on a sous les yeux en matière de courants politiques, étant tellement marqué par nos lunettes vieillottes.

L’espace laissé à gauche en Europe, actuellement, par les partis qui ne sont plus ni démocrates ni socialistes ni socio-démocrates, commence à être occupé par des partis et regroupements divers rassemblant réformistes (ceux qui veulent changer la société par des réformes), socio-démocrates (ceux qui ne veulent pas changer la société mais souhaitent une amélioration du sort des travailleurs et des couches populaires) et quelques révolutionnaires (ceux qui veulent changer la société par une révolution)....

En Allemagne ce sont des courants venus de l’ex-PC et du SPD, qui ont constitué un regroupement social-démocrate, en Italie une grande opération a lieu pour regrouper la gauche du PDS avec une grande partie du PRC, aux Pays Bas ce sont des anciens maoïstes qui occuppent le terrain laissé libre par l’ex-social-démocratie et finalement raflent la mise (16%)...., etc...

En France, la situation est plus complexe dans le sens où ce terrain libre existe, avec un PS qui a déserté complêtement la réforme, le social et la démocratie .

Quand on analyse les discours en France de Buffet, Besancenot ou Laguillier, on a affaire à des discours qui ne sont pas des discours révolutionnaires en soit mais de défense élémentaires des travailleurs, ... ;

En prenant le plus énergique d’entre eux, Besancenot, on ne voit qu’un discours sur des fondamentaux : Indépendance face à l’état, face aux parti "démocrate" (le PS), défense des interets des travailleurs...etc.

En fait le terrain laissé libre est déjà parsemé de discours de "partis des travailleurs" (pas à la Schivardi,....), sans qu’apparaissent ce qui faisait flores au lendemain de 68 : les batailles entre réformistes et révolutionnaires.
L’heure est au discours basiques (depuis une dizaine d’années), batailles cherchant à reconstruire les forces des travailleurs au sens le plus basique possible.

Je sais que ça va attrister les gens de la LCR (ou du PC ou de LO, ou des anars ....) : Vous n’avez pas des discours de révolutionnaires mais des discours plus larges de défense basique des intérets des populations, des batailles sociales communes !
Et ceux-ci peuvent se tenir dans une même boutique !

Ce qui nous manque c’est le mode d’emploi pour y arriver , reconstruire un parti des travailleurs qui joue dans la cour des grands.....

Soit une des boutiques arrive à dévorer l’oxygène des autres, soit se font des fusions, des regroupements où tout le monde se sente à l’aise dedans (progrès de la démocratie) sans que celà soit des foutoirs impuissants.

On sait déjà que l’affirmation brutale de l’indépendance vis à vis du parti démocrate français (ce qui se nomme le PS) sera une des conditions de la construction de l’organisation nouvelle, c’est un peu ce que l’on peut tirer comme conclusion positive du champ de ruines du 1er tour de la présidentielle.

Ensuite ce qu’on peut voir c’est qu’on ne peut contourner les alliances et discussions réelles entre courants organisés en essayant de les noyer dans des nébuleuses qui dans le pire des cas favorisent toutes les manipulations et dans le meilleur des cas transforment les militants des organisations politiques en sherpas lourdement chargés apportant tout à des personnalités éminentes ....

Il faut donc que les courants identifiés se parlent. Et ne se nient pas.... Ou ne renvoient pas les autres à des avatars de la bourgeoisie...

Reconstituer les forces sociales nécessaires à la résistance et à la contre-offensive nécessite de chercher à avoir une organisation ressentie comme celle des travailleurs (de grâce, ne tournons pas en rond : ni le PCF, ni la LCR ne sont celles-ci mais en les gonflant à l’hélium), se battre pour developper une unification syndicale en partant de regroupements unitaires dans les entreprises, en essayant de les construire méthodiquement, etc.

Copas