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Le ralliement de personnalités de gauche au sarkoton

18 mai 2007, 21:16

LES RADIS DU PARTI SOCIALISTE...

La particularité du radis, par ailleurs excellent légume à la particularité, chacun le sait, d’être rose à l’extérieur et blanc dedans....et d’être un légume !

Or le Parti Socialiste a toujours compté dans son jardin de tels légumes prompts à oter leur costume rose pour leur tissu blanc, outre le fait qu’ils ont souvent servi de passerelle à de funestes - pour la classe ouvrière - ralliements.

A ce propos "L’histoire du réformisme" en 2 tomes parue aux Editions Sociales en 1976 ainsi que "La rosenclature" paru en 1990 aux éditions Messidor/Editions Sociales que j’encourage à lire illustrent le cheminement du PS et les "accidents de parcours" politiques de certains de ses membres et non des moindres. Quand ce n’est pas le PS in fine qui partage le pouvoir avec le MRP de Lecanuet "père spirituel" de Bayrou, puis De Gaulle.

Dès 1945 (le 24 Octobre) Léon Blum écrit "Le MRP a rallié la plus grande partie des troupes de la vieille droite" auquel il donne un brevet de laïcisme ! Déjà le PS prone à cette époque le tripartisme pour refuser l’union de la gauche, marginaliser le PCF et ne pas affronter la droite, errement qu’il payera cher !

De 1947 à 1951 le gouvernement est composé de socialistes, radicaux et MRP.

Puis c’est l’expérience du Front Républicain en 1954 (détournement du Front Populaire) avec les "démocrates libéraux" et les "démocrates conservateurs" donc hors des communistes, sous la direction de Guy Mollet alors secrétaire de la SFIO. Puis en 1956 le gouvernement Gaillard pour "le motif de défense républicaine". Enfin l’approbation de la constitutionn gaullienne.

DE 1958 à 1962 il participe puis soutien la politique du Général de Gaulle.Dès que les nouvelles institutions sont en place le PS peut se retirer du pouvoir une fois leur assise assurée.Guy Mollet déclare à cet effet : " Ma conduite a été dictée par des considérations tactiques (...)entre le péril d’une dictature (...) et le péril d’un mouvement populaire (...)au bénéfice du communisme" Le 51e Congrès PS reconnait en 1959 :"Nous nous sommes prétés à trop de compromissions depuis la Libération. Nous allons de concessions en compromissions." Comme quoi l’attitude du PS n’est pas nouvelle !

Donc le ralliement à Sarkozy de membres du PS n’est pas fortuit mais relève d’une logique propre au réformisme, à la social-démocratie. La nouveauté c’est que la droite est à l’origine de la satisfaction de cet appetit et permet de jeter les bases d’une recomposition déjà entamée par le PS par son glissement social-libéral et illustrée par l’inversion du calendrier électoral voulu par Jospin.

Mais peut-être le vil peuple risque de jeter du sable dans ce rouage, d’ou le positionnement prudent du PS avant le législatives.

Jacques Gleises