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Le ralliement de personnalités de gauche au sarkoton

19 mai 2007, 14:00

Mon propos était celui-là (je me suis probablement mal exprimé) :

* Une grande partie de ce qui s’appelle la gauche a des positions pro-capitalistes, ultra-libérales, et surtout des pratiques en concordance avec ces positions.

Il n’y a donc pas de ralliements de gauche à droite quand on devient ministre de Sarko, mais un choix entre écuries capitalistes, entre Clinton et Bush pour s’exprimer d’une façon imagée. Bien sûr ce sont des écuries qui n’ont pas exactement les mêmes politiques mais elles poursuivent assidument le même but (comme on l’a vu lors du référendum, et lors des gouvernements de "gauche" et de "droite").

Je n’ai donc pas grand chose à reprocher à Kouchner, à part ce que je peux exprimer quand je pense à Chirac, DSK, Sarko, Fillon, Bayrou, etc.... Il est logique avec son évolution. Mais comme pour beaucoup d’hommes venus de combats honorables, "on" a tendance a les regarder avec des lunettes du passé et ils ne sont plus là où beaucoup de gens croient qu’ils sont.

Pour ce qui est de ce qui a été dit ici sur la social-démocratie :
Pour moi il n’y a presque plus de socio-démocrates et ceux qui s’en prétendent n’ont absolument rien de ce qui a fait la social-démocratie du passé :

- Ils n’ont plus que des liens essentiellement électoraux avec les travailleurs (voir la composition sociologique du PS et le type de liens entretenus avec ceux-ci).

- Ils ne sont plus sociaux : Choix de l’ultra-liberalisme (ils sont à droite du gouvernement américain de l’immédiat avant-guerre.

- Ils ne sont plus pour un changement de sociétés (même par des réformes).

- Ils ne sont même plus démocrates en ayant soutenu un projet de constitution piétinant 200 ans de combats pour le bel idéal de la démocratie (règles d’emblée pro-bourgeoises, inchangeables au concret, non séparations des pouvoirs, insuffisances graves sur l’inviolabilité de la liberté d’expression, etc...).

Ni sociaux, ni démocrates, ni socio-démocrates, bref, il faut cesser de regarder la couleur des mots pour en voir les contenus au concret et dans les actes.

Le problème c’est que nous continuons, même à gauche, d’utiliser des termes qui ne décrivent pas ce que sont ces gens et courants annoncés comme de gauche.

Quand Rocard ou Kouchner ou DSK disent qu’ils veulent faire de la social-démocratie, nous sommes déjà dans le charcutage de la signification des choses.

Si le PS devenait social-démocrate au sens plein du terme ça serait déjà un grand virage à gauche de ce parti, non en termes de postures mais en termes d’actes et d’engagements.

Une grande vague se termine avec l’adieu à la social-démocratie de l’essentiel des PS, partis "travaillistes", ou "socio-démocrates" en Europe.
Des champs immenses s’ouvrent à ceux qui veulent réellement se battre pour le social, la démocratie, pour les travailleurs ... Ceux-ci ne sont pas dans les PS mais dehors. Ces champs peuvent réunir les réformistes et les révolutionnaires, tous ceux qui sont pour au moins defendre avec fermeté les interets des travailleurs et de l’essentiel des populations.

Personne n’a raté le fait de la poussée electorale d’un ex-parti maoïste aux Pays-Bas (16,5%), ni les potentiels considérables qui se montrent en termes électoraux en France (si des solutions politiques unificatrices étaient trouvées), en Italie, au Portugal, en Europe du Nord, en Allemagne et en Grande-Bretagne (mêmes problèmes qu’en France).

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