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A propos de La Louve, d’interrogations et de propositions....

21 juin 2007, 15:06

Bonjour Copas

D’abord je tiens à préciser que sauf erreur de ma part l’extrait que tu cites n’est pas de moi mais d’un internaute sur le fil d’un de mes articles (celui sur la gauche européenne italienne et le congrès de rome exactement).

Il faut bien voir une chose c’est que mes interventions sont "morcelées" ou plutôt que chaque texte a un objet précis, aborde un sujet précis - je ne peux pas faire de contribution systémique de 60 pages sur ce site ;-)

Tout ça pour dire que dans ce que tu soulèves Copas, je suis parfaitement d’accord avec toi
notamment et surtout sur les point s de :

1° La présence des permanents statutaires ou de "dirigeants permanents de fait " ou "d’élus permanents de fait" : j’ai un peu de mal avec la conception de "dirigeants" politiques qui ne travaillent pas ou ne sont pas intégrés dans la vie civile, ou qui ne l’ont jamais été - tout le monde sait bien que quand on est élu en général on doit d’arrêter de travailler ou réduire sérieusement son activité - soit. Mais est-il légitime et surtout, est-il sain pour une organisation de forme "parti" que certaines personnes n’aient en réalité quasiment jamais fait autre chose de leur vie que d’être élu ?

C’est un point que j’ai déjà évoqué à plusieurs reprises dans d’autres textes. Je suis défavorable à une professionalisation, à une "carriérisation" de la politique. Je pense que c’est un des meilleurs moyens de déconnecter en effet la classe politique du monde du travail, car on peut dire ce qu’on veut, mais être élu depuis 25 ans, si cela peut mettre au contact de certaines réalités, ça ne les fait pas vivre et en outre, "baigner" toujours dans le même milieu, ne jamais sortir de son assemblée ou de son conseil général, ce n’est très vivifiant pour l’esprit.

Un petit morceau de mon utopie c’est de mettre en place u n système qui permette donc un vrai renouvellement des décideurs politiques en permettant à qui conque le souhaite d’avoir les moyens de participer activement au débat politique, c’est à dire, autrement qu’en assistant à une AGou en donnant des tracts sur un marché ( c’est bien mais ce n’est pas ce à quoi je fais référence).

Pour être plus "crue" j’ai bien conscience par exemple, que je suis une "privilégiée" parce que mon métier et les revenus qu’ils m’apportent me permettent d’avoir, en tant que mère de famille, une liberté formelle pour participer plus activement à la vie politique .

En effet, un point très pragmatique mais néanmoins tout à fait vital, c’est comment fait une mère de famille au SMIC pour prendre une ou deux soirées par semaine et les consacrer à la militance ( la question financière étant à associer à une question culturelle) ?
Est-ce un hasard si il y a plus de femmes en politiques issues de la bourgeoisie ou des cadres sup que de smicardes ou d’employées ou d’ouvrières ? Non, évidemment.

Je suis donc assez favorable à développer l’idée d’une sorte de revenu complémentaire d’action civique qui permettrait aux femmes et aux hommes qui le souhaitent d’avoir un soutien financier ou matériel pour faire garder leurs enfants pour militer par exemple - je ne sais pas comment et à quelles conditions on pourrait l’organiser mais il me semble qu’il faut y réfléchir.

De même qu’une des lois sociales que nous devrions voter devrait permettre la réintégration sans condition d’un salarié dans son entreprise à la fin de son mandat et lui accorder uen sorte de protection statutaire (on sait que ce n’est pas évident d’être "étiqueté" communiste dans une boîte et qu’en général les patrons ont bien envie de vous virer quand ils l’apprennent, j’en sais quelque chose..).

En revanche il ya un point qui m’échappe juridiquement pour continuer à avancer dans cette voie, c’est la questio nde savoir comment est organisée le reversement des indemnités au PCF ( chose que pour le coup je trouve très bien) ?

Au sein du PCF j’aimerais aussi qu’il y a it une règle statutaire qui limite le cumul de délégations ou de mandats ou de postes, plus exactement , la succession...

Je vois d’un mauvais oeil que certaines personnes aient passé toute leur vie en tant qu’élu-e-s. De même que je ne comprends pas bien qu’il n’y ait pas une obligation de renouveler les représentants aux congrès (ça veut dire, que par exemple on devrait avoir une règle qui dise qu’on ne peut pas être délégué plus de 2 ou 3 fois à un congrès...)

2° Quant à la question de la propagande, c’est une question délicate.... Moi je préfère parler de moyen de propagation de masse de nos idées plutôt que de propagande car ce dernier concept pour moi ça revient à dire "comment vourrer le mou des ctoyens pour les faire avancer come on veut" ? Comme je pense que le PCf doit être attaché à la liberté des gens, la propagande ne me semble ps une bonne idée, car tout le monde sait que privilégier la propagande au dialogue c’est antinomique avec la ntion de liberté, qui suppose elle qu’on ait mis à la disposition de tous et de toutes tous les éléments de telle sorte que chacun use de son libre arbitre pour décider ce qu’il veut.

Evidemment, privilégier la voie de la liberté pour tous c’est toujours un parcours "délicat" en termes électoraux parce qu’on n’est jamais à l’abri que les électeurs ne profiteront pas de cette liberté pour nosu " virer"... Et oui... Mais cette liberté des électeurs, n’est elle pas le meilleur moyen de nous assurer d’une remise en question permanente ? N’est-ce pas un aiguillon excellent dont nous devrions apprendre à nous servir pour être exigeants avec nous et entre nous (sans perdre notre but de vue qui est je crois ,e n tant que communistes, de changer la société, en gros...)

Mais justement , est-ce que changer la société ça ne signifie pas d’abord, compte tenu de l’asserviseement dans lequel nous sommes presque tous aujourd’hui (sous la double contrainte du travail mal payé et de la faim de consommation) , libérer les gens , non pas en les y contraignant mais en développant une pensée convaincante qui réapprenne aux Hommes à goûter le plaisir d’être libre (plutôt que le plaisir de s’acheter une nouvelle voiture ?)

Bien-sûr que cette perspective libératrice ébranle fortement le matérialisme et la notion de travail.

Mais est-ce que ce n’est pas ça le coeur de notre utopie ?

Je ferme cette parenthèse pour en revenir à la question de la diffusion de masse de nos idées ,de nos projets, de nos valeurs.

Oui, c’es t certain que nous avons complètement perdu la bataille de ce point de vue.

Mais je dirai que nous l’avons perdue le jour où nous avons abdiqué le combat contre le capitalisme, notamment pour l ui préférer le combat antilibéral (vraie foutaise à mon humble avis - qui ne sert qu’à retarder ou "adoucir" le pb ). Si nous avions tenu bon, nous aurions du embrocher Mitterrand et ses sbirres quand ils ont commencé à déréguler ,au profit de leurs amis très personnels, les lois qui s’efforçaient de garantir un meilleur pluralisme dans la presse notamment en combattant les concentrations, pour leur permettre de se faire plus de fric...

Bref, on ne refera pas l’histoire, ce n’est pas une marche que "la gauche" a raté à ce moement, c’est tout l’escalier qu’elle a dévalé et cul par desus tête en plus...

De temps en temps je vois passer un projet ici ou là "coco TV" - bon le nom n’est pas approprié mais l’idée est séduisante - une télé, une radio, un média qui serait un vecteur d’idées socialistes, pluralistes, éducatives, "libérantes"... comment la réaliser, sur quelles bases , avec quels moyens ? C’es tévidemment un vrai chantier de réflexion....

En tout cas ,merci Copas pour ce commentaire étendu, comme souvent j’apprécie beaucoup tes interventions.

A très bientôt

Fraternellement

LA Louve