Accueil > ... > Forum 179753

"Le singe en nous", de Frans de Waal (Fayard), un livre passionnant

14 juillet 2007, 19:11

Chers amis,

à propos de ce sujet décisif, opportunément remis à la surface par Roberto, je vous signale un livre majeur, littéralement passionnant, écrit par le meilleur — ou un des meilleurs — spécialiste des grands primates au monde, écrit dans une langue drôle et suggestive ; il s’intitule "Le singe en nous", de Franz de Waal, et c’est édité chez Fayard en 2006.

Voir : http://www.lire.fr/extrait.asp/idC=49589&idTC=13&idR=202&idG=8

Cette prise de conscience-là (nous avons tous un plaisir potentiel et du bonheur dans la collaboration et l’empathie, infiniment plus que dans la compétition et l’égoïsme) constitue une pièce importante du « puzzle » de nos outils d’émancipation ; un outil psychologique que je relie à la fois à l’outil économique (essentiel) de la création monétaire réappropriée par la puissance publique (Cf. les travaux précieux de Maurice Allais) et à l’outil philosophique de la pratique dès le plus jeune âge de la philosophie par les enfants citoyens pour développer leur esprit critique originaire (Cf. travaux de Michel Onfray pour une philosophie populaire).

Toutes ces pièces de puzzle devraient arriver à s’assembler grâce à cette dernière pièce que je défends ardemment : l’outil juridique des institutions d’origine citoyenne : il me semble que nous devons absolument écrire (et réviser) nous-mêmes la Constitution pour nous protéger enfin durablement des abus de pouvoir et bâtir une authentique démocratie.

À titre d’illustration (que je trouve importante pour étayer ma thèse), si je ne m’abuse, Solon avait été appelé de l’étranger pour écrire les institutions d’Athènes, et il est reparti après : il n’écrivait donc pas des règles pour lui-même et il a institué la seule vraie démocratie du monde (pour l’instant). C’est peut-être une coïncidence ; je pense que cela ne l’est pas.

Il me semble que le succès des luttes sociales dépend du déblocage des initiatives populaires au plus haut niveau du droit ; les peuples devraient faire de la réelle maîtrise de leur constitution — pacte fondateur entre gouvernés et gouvernants — la priorité des priorités.

Ce qui compte, ce n’est pas qui vote la constitution : ce qui compte, c’est qui écrit et surveille la Constitution.

Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.

Mais je m’écarte du sujet (pas tant que ça, quand même), pardonnez-moi :o)

Amicalement.

Étienne.

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

(Ma page d’accueil est un peu plus longue à charger que d’habitude à cause d’un petit programme qui calcule désormais un compteur aux vertus pédagogiques : vous y verrez ce que nous coûte depuis le 1er janvier le seul intérêt de la dette publique, résultat du hara-kiri monétaire consenti aux rentiers privés par nos « représentants » (notamment à travers l’article 104 du traité de Maastricht qui interdit aux États de créer la monnaie nécessaire au financement des investissements publics en les obligeant à emprunter aux acteurs privés, moyennant un intérêt ruineux). C’est parlant, je crois.)