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La Voie étroite

22 septembre 2007, 13:16

Salut JCl.

A mon humble avis ce texte est de loin un des plus marxistes (et donc un des plus communistes) que nous ayons pu lire pour le moment. En tout cas pour moi il l’est intrinsèquement, et donc mille fois plus que la plupart des contributions qui s’en revendiquent ouvertement en s’écriant dès la première ligne "je suis marxiste, je suis léniniste, je suis communiste" !

Est Marxiste celui qui se sert des outils légués par Karl Marx pour réfléchir le monde. Et à mon sens c’est exactement ce qu’a fait David Blumental ici. Donc, BRAVO encore une fois. Ca fait du bien de lire une analyse politique vraiment marxiste.

Et ce n’est pas parce que le texte n’est pas truffé de propos économiques qu’il n’est pas marxiste !

Cete contribution est également très marxiste parce que ayant parfaitement intégré les "outils de pensée", compris le système (et cela affleure partout en filigrane) mais non dogmatique ( je crois qu’il n’y a pas plus opposé à la méthode marxiste, à l’analyse "à la façon" de Marx, que le dogme qui étouffe la pensée, et donc la nécessaire dialectique).

Marx était un esprit libre. Le premier point qu’un marxiste doit retenir de la leçon marxiste c’est donc celui-là : penser en homme libre. C’est ce que font encore les quelques historiens et philosophes qui "nous" restent (par exemple Annie Lacroix-Riz).

En conclusion sur ce point, je ne me pose même pas la question de savoir si une personne qui écrit ce genre de texte a un doute sur le fait que le parti communiste doive être un parti de masse, et de classe. Je dirais que cela va de soi.

Le marxisme reposant sur le concept de système, on ne peut pas avoir une vision marxiste d’un sujet sans l’avoir sur tout !

Vice versa, dès que l’on cesse d’avoir une vision systémique, globale , et que, par prétendue "modernité", on fait co exister des élements qui vont aussi bien ensemble qu’une robe de soie sur un canard, on n’est plus marxiste.! Donc plus communiste. CQFD

Nous devons par ailleurs absolument réapprendre à distinguer le nécessaire du contingent. C’est fondamental de pouvoir faire une liste de priorité.

Et "l’évidence" parfois, doit être remise en cause comme facteur de validité rationnelle. Ce qui est évident est parfois ( souvent ?) exactement ce qui est faux. C’était là dessus que reposait toute la science sophiste.

Qui a une vision claire de la Politique, du temps, de la société telle qu’elle est organisée, ne peut qu’avoir une vision claire du Parti et du communisme.

Enfin pour répondre à un autre commentaire ici qui critique cette demande de "temps" à nous laisser :

Qui a dit que les masses devaient attendre leurs ordres d’un parti qui serait "en haut" d’une hiérarchie imaginaire, pour se mobiliser et combattre ?

Personne et je n’ai rien lu de tel dans cette contribution. Je dirais même que si il ya une chose que les communistes peuvent faire d’urgence c’est mettre à bas cette relation de dépendance dans l’action des hommes par rapport aux structures, quelles qu’elles soient.

LA révolution est-elle organisée ab initio et décrétée par une organisation ? Non, ou c’est la catastrophe.

Il ne faut pas confondre le double travail qui doit être réalisé en ce moment : la pensée du communisme et la réorganisation d’un Parti communiste d’une part, et l’organisation de la mobilisation et du combat de masse. Il ne faut pas les confondre mais il ne faut pas non plus les séparer car l’un et l’autre se nourrissent mutuellement.

Or ce que nous confondons aujourd’hui c’est l’urgence de se soulever contre la réaction capitaliste, l’urgence d’organiser, d’accompagner des mobilisations qui doivent venir des Hommes, et la nécessité de refonder le part i des communistes.

C’est le piège tendu par les réactionnaires bourgeois aujourd’hui et dans lequel nous sommes en train de tomber depuis des mois. Je suis d’ailleurs en train de réfléchir à une comparaison entre le fonctionnement et le rôle des partis bourgeois et celui d’un parti communiste. Même si comparaison n’est pas raison, je pense que nousdevons effectuer ce trvail et noussaurons comme cela plus précisément ce que nous ne devons pas faire !

Il y a urgence à résister au jour le jour et pour résister efficacement nous avons besoin qu’un parti des communistes existe, mais il n’y a aucune urgence qui doive être prise dans la refondation même du parti.

C’est pour cela que je pars du principe que la question de la disparition du parti en tant que lieu de rencontre des communistes, (même aussi imparfait que celui que nous connaissons aujourd’hui), en revanche, n’est pas à l’ordre du jour, ni dans un repli identitaire ni dans une fusion -acquisition d’un nouveau parti de la "gauche démocrate et républicaine".

Je verrai comme absolument suicidiaire une disparition du parti communiste au moment même où l’ennemi de classe a tous les pouvoirs. Autant nous jeter par la fenêtre tout de suite.

J’ai tendance à penser que les personnes qui, se prétendant nos amis ou nos frères, nous poussent vers cette voie de notre disparition sont pour moi des ennemis de classe, y compris celles et ceux qui se revendiquent d’un soi disant socialisme, voire pire, communisme.

Nous mélangeons tout et je l’a i déjà dit plusieurs fois : pour lutter activement nous devons nous dépêcher (c’est pour ça que le comité de riposte tel qu’il vient d’être fait à l’initiative du PCF est un bon début) ; mais pour nous refonder,e nrevanche, si nous voulons que cette refondation soit bien faite, soit viable et durable, nous devons aller calmement ,car la lutte nécessite l’action et la refondation nécessite la réflexion.

Le capitalisme impose son tempo social et juridique, et à ce titre nous devons, non seulement être à son rythme mais plus encore, le prendre de vitesse,l’attaquer sans relâche comme des hyènes, mais nous ne devons pas nous laisser imposer ce rythme dans la refondation du parti communiste car l’urgence et la précipitation sont les pires conditions pour une réflexion réelle.

Comme je dis souvent : la tête et les jambes. Les jambes, aujourd’hui doivent courir, et rapidement, mais la tête doit rester calme.

La Louve