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PANTALON ET VOILE / SEINS NUS ET JUPE : LE REGARD ET LE RESPECT.

3 novembre 2007, 13:17

Lak pose la question :
VOILE ET SEDUCTION

La séduction est un rapport spécifique de rencontre entre les femmes et les hommes. Le lien ou la rencontre est de l’ordre du sexué mais selon des codifications les plus variées. Dès qu’il y a séduction il y a initiative d’une femme à l’adresse d’un homme. Il y a pouvoir relatif exercé par une femme à l’égard d’un homme ou des hommes. Ce pouvoir peut être exercé malgré elle(s). Ce pouvoir peut faire peur à certains hommes.

Par ailleurs ce pouvoir s’exerce au sein d’un cadre plus ou moins codifié de ce qui est susceptible d’entraîner la séduction. Les femmes entrent peu ou prou dans un jeu de rôle qui est plus ou moins contraignants selon les sociétés. Les artifices de la séduction ne sont pas neutres dans des sociétés marquées par l’oppression des hommes sur les femmes .

 Le voile comme injonction de non séduction.

Mais dans les sociétés ouvertes et libres les femmes peuvent choisir néanmoins les artifices les moins contraignants . Elles peuvent aussi refuser totalement la séduction quand elles n’en n’ont plus envie . Mais la séduction reste de l’ordre du possible. En quelque sorte : "si je veux je peux". La séduction n’est donc pas totalement frappée d’interdit comme dans les sociétés ou l’islam rigoriste et pudibond donne aux femmes une injonction totale de non séduction et de voilage.

Le voile est en quelque sorte une critique radicale de la rencontre sexuelle passant par des artifices sociaux, des codes sociaux, des jeux (dont on sait qu’ils sont jeux d’excitation) . Le voile incite donc à n’avoir que des rencontres amicales ou du moins non sexuées d’être humain à être humain.

Certaines féministes radicales peuvent défendre le voile en ce sens . Quoique venant d’un patriarcat religieux très réactionnaire le voile correspond à une « injonction de non séduction » qui s’oppose à l’injonction publicitaire et marchande (une injonction très indirecte qui est loin de peser autant que les normes ancestrales religieuses de pudeur pour les femmes). Le voile étant porté de façon manifeste et permanente, c’est un outil militant idéal. C’est là un militantisme inespéré pour une minorité de féministes radicalement anti-séduction, celles qui voient la séduction comme une transformation de la femme en objet sans y voir aussi le sujet désirant (V DAOUST), une transformation qui n’est plus jeu maîtrisé entre individus libres mais aliénation totale et permanente.

En tant qu’homme qui apprécie le cas échéant la séduction je risque faire des propositions insuffisantes, c’est pourquoi je renvoie aux revendication féministes pro-sexe. Au cas précis, je crois important que les femmes soient libres d’entrer (ou non) dans le jeu de la séduction comme elles le veulent . Il faut militer pour qu’elles puissent aussi en sortir comme bon leur semble. Mais entre le refus pour soi de « l’injonction de séduire » et la manifestation militante d’un refus de la séduction entre les femmes et les hommes il y a une différence. Or au plan mondial cette idéologie rigoriste est mondiale. Ce n’est pas l’islam qui est en cause mais la conception de la sexualité qui est diffusée et quia pour arme le voile.

Le fond du fond reste que ce sont les hommes qui violent et qui insécurisent les femmes. Ce sont encore les hommes qui sont des « mecs lourds ». C’est pourquoi l’antisexisme est aussi la chose des hommes progressistes.

Christian DELARUE