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Comprendre et combattre le sarkozysme

4 novembre 2007, 22:28

l existe une stratégie plus subtile que la gauche radicale serait bien avisée de suivre. Au lieu de le refuser, la LCR devrait rechercher le dialogue avec le PS, le PCF et les Verts, pour tenter d’impliquer l’ex-gauche plurielle dans les luttes économiques .

Et surtout notre ami devrait avoir la subtilité d’analyser la nature, les objectifs et le fonctionnement des dits partis de gauche pour saisir que le PS n’est même pas le parti travailliste qui pourtant accoucha du Blairisme. Il n’a aucun contrepoids social l’empêchant d’aller encore plus loin vers la droite que le blairisme, même si il part de plus loin à gauche. les luttes économiques sont pour une partie de la gauche un concept tout à fait surréaliste. En fait les forces essentielles qui gouvernent le PS sont des forces bourgeoises, plus précisément des nomenclaturistes bourgeois.
La fuite vers Sarko sur une politique beaucoup plus à droite que les droites précédentes de barons historiques du PS ne doit-elle pas faire réfléchir sur la nature de ce parti ?

Et toute la difficulté est là, la LCR pourrait faire tous les ronds de jambe nécessaire que ça ne ferait pas bouger de beaucoup le PS. D’ailleurs ils ont participé aux discussions avec le PS et ont été contraint de laisser tomber. Le PCF a essayer encore plus longtemps d’infléchir le PS et de le pousser à s’inserrer dans la riposte sociale.

Puisqu’on parle du comité Riposte, comment ne pas noter tous les efforts faits par le PCF pour conserver le PS dans le jeu, sur des positions devenant finalement complètement inaudibles pour les travailleurs , sans infléchir le PS qui finalement resta l’arme au pied...

Cet effort, demandé là à la LCR, fut donc fait par le PCF, pour un terrible résultat.

Comment ne pas reconnaitre une situation et faire porter des propositions saugrenues faute d’analyse sérieuse des forces politiques en présence.

Ils ne veulent pas !
Ils jouent le Modem !

La vérité est que la flamme sociale du PS ne peut se réveiller que si le mouvement social se réactive et reprend puissance, en son absence prévaudra le crédo anti-ouvrier et ultra-libéral du PS qui prévoit la poursuite de l’agression contre les retraites, les logiques policières contre les victimes du capitalisme et les déshérités, qui prévoit des gâteries du TCE, etc. Mais même avec une puissante réactivation, il est fort possible qu’on ne puisse espérer mieux du PS qu’un engagement libéral au sens américain du terme, pas plus. Le PS étant devenu le Parti radical de l’entre-deux-guerres, le radicalisme en moins si j’ose dire.

C’est là la grande vérité des choses et sa dureté.

Le mouvement social ne peut qu’avoir très peu d’alliés dans les partis de la nomenclatura politique, dans la réactivation du combat social hélas. Et il n’y a que peu d’illusions à entretenir là dessus. Les dernières illusions ont couté un prix astronomique sous la forme du sarkozysme, et incidemment un prix exceptionnel pour le PCF qui s’est détruit en partie en essayant d’infléchir la trajectoire du PS, du moins d’éviter qu’il ne continue de dériver vers la droite.

Les quelques terrains où peuvent se faire alliances sont rarissimes . Et pas tant sur la question sociale, terrain central, où justement les positions sont opposées, les natures opposées.

Le PS a continué de dériver vers sa droite entre les mouvements sociaux post-dernière élection de Chirac et Mai 2005, entre Mai 2005 et la présidentielle, entre la présidentielle et maintenant.

Rien que pour saisir la main du PS il faudrait lui courir derrière vers la droite et à chaque fois que la mimine nous semblerait à porter celle-ci se déroberait pour aller plus loin.

Sur le fond on ne peut s’abstraire d’une analyse des forces encore en état de mener une intervention dans les batailles sociales. Si on se passe de cela, on peut batir tous les plans sur la comète possible, même s’imaginer que la LCR avec quelques milliers de militants va être futée comme 10, manœuvrière comme 100, et puissante comme 1000 .

Même, si ce petit groupe s’engageai là dessus , vous pourriez commencer à roder les mêmes arguments sur LO, car ça en serait fini de la LCR ou presque.

Passer à la contre-offensive face au sarkozysme nécessite plusieurs terrains d’intervention. Unifier pour reconstruire une force puissante, ouvrière et populaire, indépendante complètement des tentations nomenclaturistes. Cette force est en train d’arriver à portée de main et est en train de se décanter dans le soulèvement des militants du PCF et des organisations LCR et LO. Non pas en tournant cela vers la droite pour en faire une cathédrale de guimauve qui se dispersera comme une volée de moineaux à la première distribution générale de postes électifs, ne freinant la continuité de la dérive vers la droite du PS que le temps d’un souffle passager, mais en tournant ce processus de reconstruction vers le mouvement social, à son service et politiquement vers la gauche. Travailleur donc et vers la gauche. A l’anciene on dirait ouvrier et vers la gauche.

C’est cette force de gauche, qui existe en filigrane, qui est susceptible d’agglomérer au concret et de donner un souffle puissant au mouvement social, lui donner perspectives politiques. Le travail est là, comme il est également dans le travail de reconstruction de syndicats unifiés, puissants , fortement contrôlés par les militants.

Donc unir la gauche qui place les travailleurs comme sujets et maitres de la transformation sociale et politique. Bref, rassembler ceux qui estiment que la lutte de classes existe toujours et font choix de participer aux côtés de la classe déshéritée.

La première réunification doit se fait là et sur ces terrains. Et, in fine, ça sera la seule façon de faire ré-infléchir éventuellement vers la gauche le PS en se concentrant sur la création d’un pôle puissant et distinct du PS.

La question spécifiquement idéologique de la bataille contre le sarkozysme implique de prendre à l’adversaire certaines leçons bien oubliées : Sarko ne s’attaque à rien sans ce qu’il appelle une préparation d’artillerie longue et massive. C’est à dire, contrôler les médias (ce fut fait en France au cours d’un long processus depuis des années, comme cela se fit méthodiquement aux USA, en Italie et en Grande-Bretagne) et les faire frapper à coups redoublés sur des points précis pendant des années (contre les grèves, contre les spécificités et conquêtes sociales de catégories sociales, contre la réduction du temps de travail, mentir comme un arracheur de dents sur la question du chômage, etc).

Le PS partageant largement les objectifs du Sarkozysme, ne s’en distinguant que par la façon dont ils mèneraient cette politique, n’a pas fait obstacle à la prise en main des médias par une idéologie ultra-libérale quand il était aux affaires et a été très gêné pour s’y opposer ensuite et ne protestant que seulement quand au bout du bout cette main-mise à finit par les bâillonner à leur tour.

Pour nous, pour contre-balancer cette propagande ça nécessite d’essayer de trouver des moyens à même d’approcher la force des médias unipolaires, Télé-Sarko , Radio-Sarko et sa presse.....

En jouant sur des terrains où on peut disposer d’avantages, de forces plus importantes, à défaut d’avoir l’argent et le contrôle.

Copas