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Nous sommes tous coupables !

9 novembre 2007, 11:01

Coupables d’indifférences. De silences. De mépris et de violences. Complices d’infamies, de vilénies, et tous réunis dans la même vulgaire association de malfaiteurs prédateurs : Nous tous sommes des comparses associés aux actes des tueurs de vies et des assassins de survies, de tout un continent meurtri !

Non ! Ne renions plus notre Grand Crime contre l’Humanité ! Nous tous profitons sans scrupules des actes de pirateries de ces toutes-puissances matérialistes, dont nous sommes devenus des valets, puisqu’elles nous assurent nos quotidiens, appuient nos suffisances et endorment nos culpabilités, d’êtres soi-disants raisonnables, mais sans aucune sagesse !

Persister de refuser ces terribles réalités rendront fous de regrets nos générations futures : Osons regarder en face, l’étendue infinie de nos pourritures glacées, acceptons enfin de voir défiler sous nos yeux repentis, toutes les figures, de toutes les âmes de tous ces trépassés, que nous avons enfermés dans des tombeaux d’oublis, abandonnés au bord de nos repas d’ogres insatiables, et rejettés dans les profondeurs de notre indicible vanité, d’humains qui se targuent d’appartenir à des cultures développées, prétendument évoluées.

Nous avons pillé et continuons de brigander l’Afrique. De dérober ses fruits. D’incendier ses racines. De ravager ses traditions. Nous avons asservi ses ancêtres, battu ses hommes, violé ses femmes, volé ses enfants, et voilà que nous poursuivons toujours nos basses-oeuvres en toute impunité, plus pitoyables encore que le dernier des derniers des individus misérables.

A quelle sorte de dignité et de respect pouvons nous prétendre sans en rire s’il vous plait ?

Partout où nous sommes passés, nous avons cassé, divisé, brisé, détruit et avili tout ce que nous touchions : Nous avons transformé la paix des plaines en des océans de haines, remplacé la sérénité des siécles en des passions vilaines, et gravement modifié le cours du temps en des brasiers ardents.

Nous, occident bien-pensant. Nous, civilisations éduquées et instruites. Nous, villes de lumières et de progrés. Nous, vils esclaves de profits, bêtes égoïstes et stupides. Nous, arrogants et fiers de nos ignobles dominations économiques et militaires. Nous, indubitables et intangibles dégénérescences de l’espèce humaine, que la Terre peine à porter, à défaut déjà peut être d’avoir à subir la pénitence de nous supporter.

Voyez encore notre incroyable et vaine prétention d’humanitaires désoeuvrés à Abéché au Tchad, hypocrisie cachée sous l’enjoleuse appellation de "children rescue", pourrie de compassion utilitaire, et d’ingérence déplacée. Rappelons nous encore sur notre île aussi la sainte volonté d’aider des filles et des fils, enlevés à l’amour de leurs familles démunies, et exilés loin de leurs coeurs. Ecoutons enfin transpercer dans le noir de nos nuits, les cris perdus de tous ces immigrés éperdus d’espoirs, qui frappent aux portes de nos conforts sans remords, et qui traversent des frontières de peurs, de douleurs, et de malheurs, sans fin autre que celle de désirer profiter juste un peu, de tout ce que nous avons, hier, aujourd’hui, et demain sans frein, retiré de leurs bouches, soutiré de leurs assiettes, et surtout prélevé sur leurs faims.

Lampedusa, Ceuta et Melilla ou Mayotte résonnent comme autant de Gorée contemporaines : Des escales qui sonnent le glas et l’effroi de milliers d’âmes blessées, rabaissées, humiliées et bafouées : Ô combien immense est ma Honte, mais combien plus intense est ma Colère ! Mais de quelle conscience sommes nous dotée pour laisser se perpétrer de telles horreurs ?

Sommes nous véritablement si méprisables pour être aussi abominables ?

Jean Salim R