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CONTRE LA PROSTITUTION DES IMMIGREES ET DES FRANCAISES / CONTRE LES PROXENETES

7 décembre 2007, 16:47

En attendant que la prostitution disparaisse...
Bien évidemment, qu’à ce jour, la prostitution n’est pas libre ! Les exigences et contraintes sociales, institutionnelles, la répression auxquelles sont soumises les prostitué(e)s d’ici ou d’ailleurs sont si lourdes, si pénalisantes, si contraignantes, qu’il suffit aux idéologues de tout poil de venir constater et ramasser les dégâts.
A qui viendrait à l’esprit l’idée d’abolir l’institution du mariage (le contrat d’association économique le mieux construit qui soit, entre nous soit dit), face au chiffre effarant de violences conjugales à l’encontre des femmes ? Oui, l’Amour, peut tuer aussi...
La première des violences que peut produire une société sur des individus, passe par l’aliénation de leur parole. et c’est bien de cela dont il s’agit pour les prostituéES : Elles ne peuvent pas parler ! En revanche, pléiade d’étude pseudo-psychologisante sur la question. Elles ne peuvent pas parler ni par elles-mêmes ni pour elles-mêmes, car il est bien entendu qu’elles souffrent trop...
Bien évidemment, que les prostituéES sont, comme vous, contre le proxénétisme. Plus que vous, d’ailleurs, sans doute. Par contre, cette sempiternelle approche de la prostitution qui n’arrive pas à dissocier la lutte contre le proxénétisme de celle contre la prostitution, qui "atteste" que toute prostitution est "sous-contrainte", même virtuelle, ou par simple projection de vos fantasmes, est une manière détournée et insalubre d’infantiliser les femmes et de valider la parole patriarcale.
Voilà un autre facteur d’aliénation et de soumission des individus : l’infantilisation !
Vous renversez dangereusement les causes et les conséquences !
Nous pratiquons une activité professionnelle qui exige de multiples compétences. Mais nous ne pouvons en faire état sur un CV. Alors, oui, pour cela aussi, la prostitution est une violence : car le non-reconnaissance, le décret d’illégimité irréversible que vous prononcez, est un troisième facteur d’aliénation de l’individu.
Pour exister, il faut que nous soyons repenties, repentantes : et à la suite de l’étalage de votre réthorique, nous sommes sûres d’une seule chose : d’ici ou d’ailleurs, nous sommes socialement illégitimes...
Et vous, comment vous sentez-vous ?
Isabelle Schweiger
Travailleuse du sexe
(ayant mal tournée : en voie de professionnalisation non -marginalisante)