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11 décembre 2007, 22:57
Louis Aragon - jean Ferrat
J’en ai tant vu qui s’en allèrent Ils ne demandaient que du feu Ils se contentaient de si peu Ils avaient si peu de colère
J’entends leurs pas j’entends leurs voix Qui disent des choses banales Comme on en lit sur le journal Comme on en dit le soir chez soi
Ce qu’on fait de vous hommes femmes O pierre tendre tôt usée Et vos apparences brisées Vous regarder m’arrache l’âme
Les choses vont comme elles vont De temps en temps la terre tremble Le malheur au malheur ressemble Il est profond profond profond
Vous voudriez au ciel bleu croire Je le connais ce sentiment J’y crois aussi moi par moments Comme l’alouette au miroir
J’y crois parfois je vous l’avoue A n’en pas croire mes oreilles Ah je suis bien votre pareil Ah je suis bien pareil à vous
A vous comme les grains de sable Comme le sang toujours versé Comme les doigts toujours blessés Ah je suis bien votre semblable
J’aurais tant voulu vous aider Vous qui semblez autres moi-même Mais les mots qu’au vent noir je sème Qui sait si vous les entendez
Tout se perd et rien ne vous touche Ni mes paroles ni mes mains Et vous passez votre chemin Sans savoir que ce que dit ma bouche
Votre enfer est pourtant le mien Nous vivons sous le même règne Et lorsque vous saignez je saigne Et je meurs dans vos mêmes liens
Quelle heure est-il quel temps fait-il J’aurais tant aimé cependant Gagner pour vous pour moi perdant Avoir été peut-être utile
C’est un rêve modeste et fou Il aurait mieux valu le taire Vous me mettrez avec en terre Comme une étoile au fond d’un trou
Louis Aragon - jean Ferrat
J’en ai tant vu qui s’en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère
J’entends leurs pas j’entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi
Ce qu’on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m’arrache l’âme
Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond
Vous voudriez au ciel bleu croire
Je le connais ce sentiment
J’y crois aussi moi par moments
Comme l’alouette au miroir
J’y crois parfois je vous l’avoue
A n’en pas croire mes oreilles
Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous
A vous comme les grains de sable
Comme le sang toujours versé
Comme les doigts toujours blessés
Ah je suis bien votre semblable
J’aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez
Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir que ce que dit ma bouche
Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens
Quelle heure est-il quel temps fait-il
J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile
C’est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d’un trou