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DEUX CRITIQUES DE LA "SOCIETE DE MARCHE"

29 décembre 2007, 12:42

Les tenants de l’altermondialisation souhaitant un aménagement de l’existant font remarquer que la relation marchande pur n’existe pas, que la réalité est plus complexe. Ils veulent « bouger le curseur » lorsqu’ils pensent en termes de rapport de classes – ce qui n’est pas svt le cas – mais il s’agit pas d’une lutte pour un autre modèle ou une autre logique. Ce que Jean-Marie HARRIBEY tente de construire (post de ce jour sur Bellaciao)

Exemple :

Le marché « pur » n’existe pas : tout système dit « de marché », mêle des formes d’économie administrée, fondée sur une coopération non marchande entre agents (coopération plus ou moins contraignante et plus ou moins soumise à des procédures) et des relations marchandes. La relation marchande « pure » n’existe pas, et comprend toujours une dimension sociale et historique (connaissance mutuelle des agents, respect implicite de normes,...). Il n’y a donc pas une économie de marché, mais des économies de marchés (comme le dit J.Sapir), imbriquant des formes très différentes de fonctionnement.

Reste que dans le privé la relation marchande est dominante et fort différente que celle de la logique de service public non marchande, laquelle il est vrai est de plus en plus pervertie par des logiques marchandes de rentabilité issues du privé.

D’autant que l’on oublie aussi que derrière les marchés, il y a certes des individus positionnés différemment dans des rapports sociaux (ce que l’on voit aisément) mais aussi les entreprises et les grands groupes capitalistes (ce que l’on oublie souvent). Les économistes libéraux mettent aux prises au sein du marché ou des marchés une offre et une demande provenant des individus mais pas des unités collectives qui pourtant pèsent de façon autrement plus importante sur ces marchés.

Par ailleurs si l’Etat intervient bien dans la société civile c’est surtout en défense de l’Entreprise et du capital. L’Etat n’est pas neutre.

Christian D