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COMMUNISME LOCAL, CAPITALISME ET EUROPE

27 février 2008, 10:18

La dynamique hyperinflationniste en pleine accélération

27 février 2008 - 09:44

Le 27 février 2008 (LPAC) — Au cours de la troisième semaine de février, en raison d’investissements spéculatifs dans les matières premières de base, et les banques centrales aidant, l’hyperinflation a reçu un coup de pouce significatif. L’or avoisinant les 1000 dollars l’once et le pétrole ayant refranchi le seuil des 100 dollars le baril, le prix du minerai de fer négocié le 19 février par le géant brésilien VALE a augmenté de 65% ! Or le prix payé par les trois grands producteurs asiatiques d’acier — Nippon Steel, JFE et Posco — est généralement considéré comme la référence pour le marché mondial. Les producteurs de fer et d’acier vont répercuter cette augmentation sur les consommateurs, qui payeront plus cher leurs voitures et biens de consommation durables, tandis que les prix dans le bâtiment, etc. ne pourront qu’augmenter.

Ce n’est un secret pour personne que les banques utilisent les injections constantes de liquidités que leur octroient les banques centrales pour spéculer frénétiquement sur les matières premières. Standard Poor’s s’attend à une augmentation cette année de plus de 20% de son indice de matières premières (SP GSCI), par rapport à son niveau de 80-85 milliards de dollars fin 2007. Par exemple, les 50 milliards de dollars mis à disposition par la Réserve fédérale lors de sa récente Term Auction Facility (un nouvel instrument de refinancement à court terme) ont été investis dans les marchés à terme des produits de base.

Entre-temps, avec les obligations municipales et publiques aux Etats-Unis, c’est un autre pan du système financier qui s’effondre. Tous les 7, 28 ou 35 jours, ces obligations sont mises aux enchères. Or le marché se trouve désormais « gelé », acculant les municipalités soit à offrir des taux d’intérêt astronomiques sur leurs obligations, soit à mettre une croix sur des programmes sociaux et d’investissement. Autrefois, les banques achetaient ces obligations puis en faisaient des « paquets » de titres qu’elles revendaient. Mais depuis la dégradation des assureurs d’obligations (monolines), le coût des assurances en cas de défaillance a tellement augmenté que du point de vue des banques, elles ne sont plus rentables.

Pour ne citer qu’un exemple : le taux offert par le Centre médical de l’université de Pittsburgh sur l’une de ses émissions d’obligations est passé de 3,5% à 17%, et il paie un surcoût de 500 000 dollars par semaine rien qu’en intérêts sur ses obligations ! Le Trésorier du centre, Tal Heppenstall, a déclaré à l’agence Bloomberg que son institution allait tenter de racheter 430 millions de dollars d’obligations afin de diminuer les pertes. « C’est scandaleux ! Notre notation de crédit est à AA. Nous n’avons pas besoin d’être financés par des usuriers. »