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Le Tibet, la démocratie et les droits fondamentaux

26 avril 2008, 22:34, par Canaille le rouge

Comme j’ai été un de ceux qui ont ,dès le départ, demandé à ce que nous fassions attention de ne pas tomber dans le piège du soit un soutien aux moines tibétains contre le gouvernement chinois soit un soutien à ce même gouvernement au nom du droit international, je reviens dans le débat ouvert par le texte de Raoul Marc JENNAR.

Précisons d’entrée qu’il fait parti de ceux dont je considère l’apport comme important dans la dernière période sur toutes les questions liées à la souveraineté des peuples et les traités internationaux, il l’a montré à plusieurs reprises, il n’est pas pour moi quelqu’un à combattre, bien au contraire..

Le problème du texte qu’il a mis en ligne, c’est qu’il procède à un stupéfiant raccourci entre peuple tibétain, moines et leur théocratie, et revendication d’autonomisme des seconds dont rien à ce jour montre qu’elle rencontre les exigences de la masse des premiers. Il s’agit d’une histoire qui ne remonte pas au 18ème siècle mais de bien avant à un temps si peu reculé que les témoins, acteurs et (ou) victimes sont toujours présents et doivent TOUTES et TOUS être entendus.

Précisons. Je ne soutiens pas le P"C"C ni le gouvernement Chinois, mais je refuse de me ranger derrière la bannière d’un gourou nourri au lait du Nazisme (le SS Harrer), gourou qui derrière une placidité qui ferait passer le mime marceau en excité sakozieske, et qui, le gourou, ne manifeste aucun signe de remord voir même de distance avec ce passé.

Dans l’analyse de Raoul Marc JENNAR, il y a un autre moment ou la logique trébuche : comment, à partir des remarquables réflexions qu’il a pu apporter dans la discussion du traité de l’UE, en particulier contre les stratégies de balkanisation des états souverains et la monté voulue par le capital mondialisé d’imposer ces balkanisations pour opposer les peuples, ne pas voir qu’elle n’est pas réservée à la méditerranée ou aux pays baltes mais concerne toute la planète.

Doit-on persister à dire que les frontières issues des deux conflits mondiaux sont intangibles et dire au chinois que ça vaut pour tout le monde, sauf pour eux ?

Dire cela ne me range pas derrière les para crypto pseudo maoïste de tous crins, ni derrière une partie d’une gauche toujours plus radicale pour énoncer des sentences que pour passer aux actes.

Je suis aussi pour défendre les tibétains. Mais lesquels ? Le peuple tibétain dont les femmes tibétaines ? Ou ceux qui revendiquent toujours l’inégalité, qui professent la condamnation de l’homosexualité l’un et l’autre et les autres choix au nom de leur théorie du karma ?

Ces arguments condamnés à juste titre lorsqu’ils sont portés par la dynastie Bush ou par le dalaï-de Castel-Gandolfo, par quelle élévation de la pensée ou du siège deviendrait-elle acceptable de la part d’un prophète bouddhiste ? D’autant que le pape de l’Himalaya a eu et a toujours des fréquentations aussi peu recommandables que sont lama de compère vaticanien.

RMJ nous dit :" Je suis enclin à me ranger à leurs côtés (les tibétains) comme aux côtés de celles et ceux qui défendent les droits fondamentaux sous toutes les latitudes et quels que soient les régimes et les situations. Je rappelle que la Chine est un pays où il n’y a pas de liberté politique, pas de liberté syndicale, pas de liberté d’expression, pas de liberté de la presse, pas de liberté religieuse". D’accord, d’autant que concernant la Chine, c’est la réalité.

Mais alors j’attends la même levée de bouclier de tous pour les droits des occupant originaux de l’Amérique, pour le peuples du pacifique ou des caraïbes sous dominations française qui, en matière des droits en référence, sont peu ou prou traité de la même façon. Qui, au nom des libertés syndicales, propose un jumelage entre Lhassa et Nouméa ?

RMJ lui-même pointe les limites de la démarche quand il repère de biens curieux partenaires dans sa démarche. Je partage sa prévention devant les déclarations de toutes les composantes de la sociale démocratie.

Revenons sur le fond : la stratégie de l’impérialisme à l’œuvre depuis le début du 20ème siècle jusqu’à nos jours, les raisons des échecs des expériences qui ont cherché et n’ont pas réussi à sortir de sa logique. Pointons entre autre cette capacité des responsables des changements révolutionnaire à se glisser à la première occasion favorable dans les oripeaux d’une bourgeoisie nouvelle pour maintenir les exploitations.

Sur ces bases, il est possible d’y voir plus clair et de faire des sentiments et valeurs de solidarité des outils de rassemblement dans le combat anti-impérialisme. Pas des points d’appuis pour le capital. Je pense que RMJ doit se retrouver là dedans.

Il y a urgence que s’engage une vrai discussion, d’autant qu’être à coté de Ménard conduit à paraphraser la célèbre phrase de Bebel : Qu’ais-je fait comme ânerie pour me retrouver là.