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LES COMMUNISTES ET LES INSTITUTIONS POLITIQUES

22 mai 2008, 13:07, par angela anaconda

Je suis toujours étonnée de voir l’habilté avec laquelle, sur le site de bellaciao, tout le monde réussit à contourner la question du statut des femmes et des enfants dans le communisme. Femmes, enfant, famille, berck ! ça pue, c’est ringard à mort !!

merci La Louve, d’avoir lancée cette discussion. Il est temps de sortir des prisons mentales.

Désolée de polémiquer un peu, mais le communisme, dans la vie quotidienne, c’est quoi ? Est-ce l’héroisme de l’homme-partenaire (bon, évidemment) travaille pour le compte commun et qui en soirée, se sacrifie à la noble cause de "la lutte des classes", en fréquentant les réunions syndicales paysans-ouvriers/salariés-petit-bourgeois pour contre-attaquer les méchants patron-bourgeois- directeur-petit-bourgeois - PDG-nouveau-riches" ?
Est-ce la femme-camarade-professionnelle alimentant elle aussi, le compte commun tout en remuant ménage et méninges ? Bonne, elle aussi, mais à condition qu’elle travaille tout en assurant les plaisirs des heures perdues ! En sachant déléguer le travail, mais attention au feudalisme et à la vie facile !!

Est-ce que vous parlez du statut de la femme à la maison ? N’est-ce pas un discours sexiste (heyhey !!), affaire de féministes (poubelle !!) au moment inapproprié (n’ebranlons pas la paix dominicale).

Pierre Clastres. Très bien. Seul défaut, il a omis à relever le statut des femmes afin de le comparer à celui qu’elles occupent dans nos sociétés civilisées. Il ne s’est donc pas rendu compte que ce statut N’A PAS CHANGE d’un pouce, il ne s’est pas rendu compte que la société occidentale ne fait que devélopper et varier les apparences de la soumission pour mieux la maintenir.

Puisque nous parlons de NOUS. C’est qui, ça ? Les communistes ? Les femmes, c’est 53% de la population. Combien d’entre elle se reconnaissent dans le communisme et pourquoi ? Le communisme fait quoi pour rendre hommage aux femmes, pour promouvoir leur image et leur statut ? Est-ce que les communistes songeraient à proclamer une Journée national de la Fête du Travail Familial ? Ou du Travail Citoyen ? Un deuil national en faveur des femmes victimes d’atteinte à leur réputation ?

Qui, parmi les communistes, arrive à imaginer un monde ou les hommes et les femmes exerceraient une sorte de responsabilité mutuelle qui va au delà des rapport de force, au delà des propres préoccupations immédiates, et qui serait tournée vers les autres, vers les enfants des autres, vers l’avenir des autres ?

Une réforme des institutions politiques, ne doit-elle pas passer par une micropolitique relationnelle qui favoriserait la bonne entente citoyenne, entre femmes et hommes, enfants et adultes, jeunes et vieux ? Ne doit-elle pas aussi passer par une réforme des langues de bois communiste et syndicaliste ?

Ne serait-il pas là, le premier pas pour sortir de enfermement mental ? Et ensuite, cette ouverture, ne doit-elle pas consister à savoir parler autrement aux mal-aimé(e)s ? Ce sont qui ceux à qui l’on n’a pas envie de reconnaître un droit à la parole, à l’épanouissement et à une existence heureuse au sein de la société ? Ce sont qui ceux pour lesquels on crie à la vengence et à la mort ?
Les étrangers, les immigrés, les indésirés de tous bords, mais bien existants et bien vivants, ne sont-ils pas les enfants mal-aimés de toute une société ? Est-ce juste de ne pas les écouter ? N’ont-ils pas, eux-aussi, le droit d’exister ? N’y a-t-il pas ici, un droit humain élémentaire à réaliser ?

A en juger de ce que je lis, les communistes ne semblent pas préoccupés de la réforme de l’institution "famille", comme si la question prioritaire n’était pas celle de donner à la parole démocratique, un droit de cité au sein de microcosme regné par une logique de cyclope.

angela anaconda