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Position du Parti Communiste Libanais au 12 mai 2008

5 juin 2008, 22:37

"L’Accord de Doha et le rôle nouveau prévu pour le Liban

Le tournant se dessine de plus en plus clairement, de même que le rôle futur prévu pour le Liban qui devra se transformer en un Etat acceptant les Palestiniens à qui Israël refuse déjà le droit de retour, au cas où le projet étasunien et israélien triomphe…

Ce nouveau rôle va compliquer la situation intérieure, non seulement à partir de la fracture confessionnelle évoquée entre Sunnites et Chiites mais aussi à partir du rôle grandissant de certaines formations fondamentalistes subventionnées par des pays du Golfe arabique et dont le regroupement au Liban fut facilité par certaines forces politiques.

L’exemple du communiqué publié par Fath Al Islam, dernièrement, constitue un spécimen ; et c’est peut-être pour cela que l’Accord de Doha fit suite à celui de Beyrouth en exprimant plus clairement, dans son article 5, la nécessité « d’appliquer la loi et de respecter la souveraineté de l’Etat sur toutes les régions libanaises, de manière à interdire la présence de zones investis par des hors-la-loi et afin de traduire en justice tous ceux qui commettent des crimes ou qui violent la loi ».

Quant à l’accord passé entre les belligérants et dont le caractère confessionnel cache les véritables luttes de classes et retarde le véritable changement, il constitue une trêve dont le but est d’éviter un nouvel été « chaud », si possible, tout en faisant des promesses en l’air à la majorité des Libanais, les marginalisés, les chômeurs et tous ceux dont les salaires ne suffisent pas à procurer le pain qu’ils mangent pétri dans le sang. Des promesses que les beaux jours vont bientôt revenir sur les ailes de la paix civile qui leur vient, cette fois encore, du côté du Golfe… Et ce, en attendant l’aboutissement des pourparlers arabo-israéliens, des changements en Irak et en Afghanistan et leurs répercussions sur l’équilibre des forces intérieures libanaises…

Quant à la loi électorale adoptée à Doha, sur la base du retour à la petite circonscription de 1960, le « caza », avec les changements nécessaires opérés à Beyrouth, afin d’accorder les circonscription de la capitale avec l’atmosphère générale confessionnelle à outrance, elle constitue le nouveau détonateur qui mettrait le feu aux poudres… Et, il est impossible de savoir sur quoi se sont basés les metteurs en scène du nouvel accord pour affirmer qu’une telle loi électorale garantirait la stabilité pour très longtemps.

Tout le monde sait que la loi électorale de 1960 fut à la base des divisions qui avaient abouti à la guerre civile de 1975 et tout ce qui s’en suivit comme catastrophes.

Tout le monde sait que les tensions, tant internes que régionales, demandent des solutions radicales déjà reconnues, en principe, par la bourgeoisie elle-même dans certaines parties de l’Accord de Taëf, dont, en premier lieu, la suppression du confessionnalisme de la vie politique et des statuts civiles.

Et tout le monde sait que la loi électorale constitue la porte d’accès obligatoire vers la stabilité, la paix civile et la transformation du Liban en une patrie véritable.

Mais le consensus toujours passé entre les différentes factions de la bourgeoisie se résume dans la phrase suivante : la patrie passe… Nous demeurons.

par MARIE DEBS

Beyrouth, le 25 mai 2008

Jour anniversaire de la Libération

(Pour le numéro du vendredi 30 mai

du bimensuel « An Nidaa »)

http://www.lcparty.org/080605-1.html