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Fonds d’investissement et licenciements

16 juin 2008, 09:19, par Orwelle

C’est hors sujet mais je ne savais pas où poster ce texte qui explique plutôt bien comment les fonds d’investissement LBO mènent aux licenciements.

Faut-il encadrer l’intervention des fonds d’investissement dans les entreprises ?

Pas une semaine sans que ces fonds d’investissement et particulièrement ceux spécialisés dans les LBO (leverage buy-out ou rachat de l’entreprise par endettement), ne fassent l’actualité.

A l’origine, le LBO était un système plutôt intéressant. Il consiste à permettre à des personnes qui souhaitent acheter une entreprise de le faire sans avoir les fonds nécessaires. Des salariés peuvent ainsi devenir propriétaires de leur entreprise en s’endettant. Mais quand les fonds d’investissement utilisent ce mécanisme, il peut y avoir dévoiement.

L’idée de départ du LBO, c’est de créer une holding qui va emprunter de l’argent, soit au système bancaire, soit à un fonds d’investissement. L’emprunt sera remboursé par les résultats de l’entreprise. Dans nombre d’opérations, cela se passe bien. C’est le cas quand l’emprunt doit être remboursé sur sept ans.

Mais la difficulté, quand on associe fonds et LBO, c’est que ces fonds sont notés sur des périodes de six mois ou un an. On va ainsi leur demander très rapidement de rentabiliser l’opération.

Cela se traduit comment sur le fonctionnement de l’entreprise ?

Sur des courtes périodes, il n’y a pas de recette magique pour améliorer le bilan d’une entreprise. Pour obtenir un taux de rendement important, le plus simple est de vendre rapidement après avoir mis en place des restructurations drastiques. On licencie du personnel, on délocalise la production et on coupe l’investissement en innovation. Justement ce dont ont besoin les PME pour se développer et conquérir des nouveaux marchés.

Les salariés n’ont bien souvent pas d’autres choix que de subir. Le LBO profite à un ou deux cadres qui ont repris l’entreprise. Et qui disent ensuite à leurs salariés : « Vous n’avez pas le choix. Il faut travailler pour rembourser l’endettement. Sinon, on ferme. »

Est-ce rentable pour les fonds ?

Oui, surtout que le mécanisme repose sur un avantage fiscal. Lorsqu’une holding reprend 95 % des parts de cette entreprise, il ne va pas y avoir de taxation sur les résultats. C’est une des raisons pour lesquelles les opérations se sont considérablement multipliées ces dernières années. Il y a désormais plus de 1 200 entreprises sous LBO, soit un marché multiplié par huit en dix ans. 800 000 salariés sont touchés.

C’est la croissance la plus élevée en Europe. Mais la grande majorité des sociétés concernées sont des PME. Sur les 215 leverage buy-out en 2006, 68 % ont concerné des sociétés de moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Pourquoi une telle augmentation ?

D’abord parce que la plupart des PME ont du mal à obtenir des financements bancaires. Les banques sont frileuses pour accompagner le développement des PME. Et la crise des subprimes n’a pas arrangé les choses. Les chefs d’entreprise sont donc obligés de chercher des financements annexes. Les fonds, eux, ont encore beaucoup d’argent qui ne demande qu’à être placé. Autre explication, la pyramide d’âges à la tête des PME. Un très grand nombre d’entreprises françaises sont à céder. Et la transmission familiale est compliquée. Les patrons se tournent alors vers des fonds. En 2006, 43 % des LBO concernaient des transmissions d’entreprise. [...]

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