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Contre la dictature de la bourgeoisie et du capitalisme : la démocratie prolétarienne !

19 juin 2008, 12:26, par D@v !d B.

je trouve ce débat super-rigolo !!!

En effet, où l’on voit que l’Etat n’est qu’un reflet (certes agissant...) de l’état des choses (Wenders), du rapport de forces, de la "culture" (comme Sarkozy, tout agissant qu’il puisse être, n’est que le reflet des relations sociales — notre défaite déjà connue, sans combat —, et des certitudes qui les sous-tendent)...

Cette discussion est aussi un joli reflet. Non que le texte de La Louve n’ouvre des portes, mais l’essentiel commentaires, bon toro, se rue sur le Gros Mot : DICTATURE, oubliant la question essentielle : que signifient prolétariat, travail, argent ?

Il y a soixante ans, maintenant, que l’on nous vend de la "libéralité", du "libéralisme" et même de la Liberté à tous les étages.
8,63 €/heure : voilà le prix de la liberté ?

DICTATURE : ÇA FAIT PEUR, comme disait Denise Fabre, ou PPDA, ou Laurence Ferrari, hier soir "dans Le poste".

Mais juste, sur la question initiale : il est où, le prolétariat ?
Personnellement, je croyais le savoir : la catégorie est supposée représenter Tous ceux qui, n’ayant pas la possession ni la maîtrise des moyens de productions, sont contraints de vendre leur force de travail pour vivre.
Sauf qu’aujourd’hui, PLUS PERSONNE à peu près pour se reconnaître dans cette catégorie, parce qu’un prolétaire c’est un inculte en bleu de travail, obéissant au Parti dictatorial, n’hésitant pas à jouer du poing, d’la tête, et du chausson pour le Service d’ordre de la CGT (contre, évidemment, nos proches, "gauchistes" et libertaires).

Voilà ce qu’on nous assène tous les jours, y compris de la part de nos camarades bourgeois, étudiants en 68, ayant fini, à l’heure où ils "comme mes morts", par reconnaître les vertus de leurs origines, et leur impossibilité à dialoguer réellement avec ces gens décidément abrutis par la défaite mass-médiatique — et Linhardt s’est à peu près suicidé (là, c’est la fille qui commémore, passque pour écrire, elle possède les moyens de prod., et pour filmer ou fourguer ses travaux, elle a hérité de la connaissance du milieu, et qu’IL LUI FAUT BIEN VIVRE, aussi).

Aujourd’hui, les travailleurs/travailleuses, souvent diplômés post-bac, voire universitaires, ne se reconnaissent pas dans cette image (que le Parti a aussi contribué à forger par son ouvriérisme forcené, passqu’y fallait bien soutenir le camarade Lénine dans sa foi industrielle du développement des forces productives de son pays féodal) bien que correspondant parfaitement à la définition.

Tu fais bien, chère Louve, de tenter la réhabilitation de nos catégories de pensée.

Espérons cette tentative fructueuse, et relayons la.
Mais les mecs (ou les meufs, hein, on recommence pas, là !) qui triment tous les jours pour tuner leur caisse, une paire de Reebok, ou lire Télérama, ils croient que c’est au zoo, le prolétariat. Mieux, au musée.
(Et paradoxalement, le mot dictature peut bien faire peur, il faut croire que sa réalité est VIVABLE...)

Parce que, vous allez voir, bientôt, puisqu’il n’y a rien eu d’intéressant, après l’Art Nègre (oh pardon, "Premier") des Sauvages, depuis l’Art Brut des Fous, c’est pour demain l’Art ouvrier.
Et on pourra enfin voir l’Éloge de la Perruque — c’est un film de M. Jean RIANT, cinéaste... tourangeau ;-) — dans les salles où ils vont, les (l/r)ecteurs de Télérama (rien de perso, ça peut être les Inrocks ou Art Press, si vous voulez...).

Et des plombiers pour s’occuper des housewives qui s’ennuient, parce que Monsieur travaille, aussi...

La dictature de l’immense majorité, tu as raison, c’est la démocratie prolétarienne. Moi, j’avoue, je ne bats plus vraiment pour sauver ce mot (Prolétariat) que Tout le XXè (siècle) s’est acharné à corrompre.
Et je préfère parler de Démocratie Réelle. Et de culture, pour le partage du sens critique. Et de disputio , pour nos engueulades à coups de piolets !

Mais pour qu’une Classe EXISTE, il y a deux conditions, souvenez-vous : Qu’elle existe en soi, c’est-à-dire que la catégorie pour la dire soit pertinente ; mais aussi qu’elle existe pour soi : que ceux qui la composent aient conscience de leurs intérêts à se fédérer en Classe...

C’est là que le bât blesse, je crois... Pour longtemps encore ???

D@v !d B.